Les tableaux de Skima deviennent de plus en plus des grands crus de l’art contemporain dijonnais. Ce n’est pas le comte Louis-Michel Liger-Belair qui prétendra le contraire, puisqu’il vient d’en faire réaliser un sur le travail de la vigne. Et celui-ci sera exposé dans un des futurs lieux conviviaux de Vosne-Romanée. Où les gens du village comme les touristes du monde entier pourront la déguster comme il se doit !
S’il était encore notre contemporain, André Malraux se féliciterait de cette initiative. Et pour cause : le proche du Général de Gaulle déjeunait, pratiquement chaque jour, dans un bistrot du quartier Montorgueil à Paris, dont l’appellation n’était autre qu’…Aux Crus de Bourgogne. C’est dire si le premier ministre de la Culture de l’Hexagone appréciait notre terroir… et ses trésors. Et cet ardent défenseur de la démocratisation culturelle aurait, sans conteste, apprécié que le monde du vin se conjugue, au singulier, avec celui de l’art…
C’est ce qui anime le comte Louis-Michel Liger-Belair qui ouvrira, d’ici 18 mois, au cœur même de Vosne-Romanée, « un véritable lieu de vie » pour les gens du village mais aussi pour les touristes nombreux qui fréquentent cette commune, célèbre de par le monde. Cette maison atypique sera à la fois une épicerie bio ultra-locale, un bar à vins, doté d’une belle carte vineuse (un domaine différent sera placé sous les projecteurs chaque semaine) mais également un lieu d’exposition pour les artistes locaux qui bénéficieront ainsi d’une belle visibilité. Au cœur des vignes, cette Maison pas comme les autres, qui s’apparentera à « un garde-manger » – la nourriture sera également spirituelle ! –, exposera ainsi l’une des œuvres de Skima, le peintre dijonnais dont la notoriété n’a de cesse de croître. Il faut dire que sous ses traits et sa maîtrise des crayons de couleur noir polychromos, il a réinventé « la nature à l’état brut ». Ses animaux réalistes, obtenus après des centaines d’heures de travail, dégagent une force rare. Et la magie s’opère dans le regard de celles et ceux qui plongent leur regard dans ces escapades grandeur… nature.
Louis-Michel Liger-Belair fut de ceux là : « J’ai assisté à l’une de ces expositions lors d’une cérémonie de vœux et j’ai été tout de suite ébahi. Je l’avais invité à exposer au domaine, devant nombre de nos clients internationaux. Cela aurait dû être le 13 mars 2020 et nous devions bénir la vierge de notre nouvelle cuverie ». Seulement le Covid-19 (à l’époque il était encore au masculin) est passé par là et 5 jours plus tard la France subissait les affres de son premier confinement…
Mais la crise sanitaire n’a pas mis à mal la belle histoire de cette rencontre artistique par excellence, puisque le propriétaire du Domaine du Comte Liger-Belair commanda une œuvre particulière à la- quelle nous déroulons le tapis… rouge dans cette page. Les mains travaillant la vigne, dans l’hyperréalisme qui caractérise le dessinateur dijonnais, sont justes superbes… A l’instar de ce qui avait fait la sève de sa précédente collection intitulée « Sauvage » : le jaguar « Onca », le chimpanzé « Pan » ou encore le lion « Inkosi » pour ne citer que ces œuvres… Le côté primitif nous renvoie bien, dans ce tableau, à un véritable retour à la terre !
Et ce n’est pas sans rappeler celui de Louis-Michel Liger-Belair, qui, en 2000, alors ingénieur en agriculture et œnologue, a redonné vie à un domaine qui ne possédait plus que quelques vignes familiales. Et qui, depuis, n’a eu de cesse de lui conférer une nouvelle jeunesse… 206 ans après que son aïeul, le général Napoléonien Louis Liger-Belair, a acquis le château de Vosne : il exploite aujourd’hui 10,5 ha de Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges et Flagey-Echezeaux… avec une finesse et une élégance… que l’on retrouve dans la main de Skima !
Camille Gablo