Après avoir s’être offert à domicile la peau de l’ours bigourdan (le club de Tarbes), le Stade dijonnais a, cette fois-ci, fait plus fort en couchant les éléphants savoyards. Les hommes de Benjamin Noirot ont, en effet, grimpé la montagne et ont enregistré leur première victoire à l’extérieur. Chambéry en a fait les frais : 20-26…
Le Stade dijonnais est en train de sauver sa saison. Et gagner son maintien en Nationale, sportivement s’entend. Sur le terrain. Après les succès arrachés face à Suresnes, Blagnac et Tarbes, il a su, en marquant deux essais, s’imposer à Chambéry. Un tournant dans la saison qu’il fallait absolument réussir afin de s’éloigner des dernières places. De sorte que l’horizon s’éclaire : bien calés au 11e rang avec leurs 36 points, les hommes de Benjamin Noirot peuvent envisager la suite avec sérénité… Cette première victoire à l’extérieur – le meilleur résultat avait préalablement été un nul à Aubenas 20 à 20 – vient, une chose est sûre, illustrer tout le travail effectué par le groupe ces derniers mois.
Les Stadistes ont montré une bonne santé collective en terre savoyarde. Une solidité et beaucoup de solidarité dans le combat imposé à des adversaires souvent dominés. Ou mis en échec par une défense pleine d’abnégation, comme en fin de rencontre où le Stade s’est montré impénétrable sur sa ligne et a fait capoter le dernier sursaut de Chambéry, notamment de ses avants. Dominateurs en mêlée et souvent en touche, à l’instar du bon ballon capté par Desbordes en fin de première période pour ébaucher le premier essai, les Dijonnais conquérant ont constamment étalé leur soif de jeu. C’est l’ailier Odiete, bien décalé par son trois-quart centre, qui est allé aplatir et a donné l’avantage aux siens. Peu avant la tranchante attaque au large à l’initiative de l’arrière Ducellier qui a trouvé le relais de Desbordes pour envoyer le percutant Conduché au milieu des poteaux. En jouant bien, en attaquant, le Stade a pris là un avantage décisif que la seconde mi-temps, plus rugueuse et équilibrée, ne put remettre en cause. Et une fois encore, la botte de Fuertes qui additionna deux transformations et quatre pénalités assura le succès final. (20-26)
Certes, la deuxième mi-temps n’a maintenu ni le rythme, ni la qualité dans un groupe dijonnais plus à la peine devant les charges de Chambéry, mais l’efficacité, le réalisme et l’esprit offensif affichés avant la pause ont rendu optimistes.
Le prolongement de contrat du demi d’ouverture Anthony Fuertes, qui a expliqué « croire au projet et aux ambitions du club », participe également du même optimisme… pour la saison prochaine. A l’instar de celui de Benjamin Nehme, le joueur formé au club dont les talonneurs adverses craignent le talent. Son camarade de mêlée, Jérémy Becasseau, pilier gauche, a fait de même. Et c’est sans compter les nouvelles recrues : Joe Sproston, évoluant aux Knights de Doncaster (2e division anglaise), un pilier dévastateur de 29 ans et d’1,90 m pour 132 kg; le Néo-Zélandais de 33 ans, Tom Quarrie, au poste de 2e ligne; l’Américano-Ivoirien (Licence A) Kevin Brou, un pilier droit en provenance de Rennes… et la liste n’est pas exhaustive. Il faudra patienter encore pour voir évoluer la nouvelle armada en espérant évidemment que les spectateurs soient à nouveau au rendez-vous… En présentiel s’entend !
Mais Il reste deux rencontres avant le terme de cette saison et les troupes du président Philippe Verney peuvent poursuivre leur remontée au classement. S’il paraît très délicat d’aller gagner à Nice lors de la dernière journée, la prochaine venue de Massy à Bourillot peut, en revanche, apporter une nouvelle victoire. En tout cas, le fait d’avoir empêché les Eléphants du SOC Chambéry de barrir sur leurs terres savoyardes, après avoir couché le géant des Pyrénées, l’ours tarbais, montre que le Stade dijonnais a toute sa place en Nationale…
Camille Gablo