Avec Suez et la Métropole comme capitaines : Mise à l’eau d’Odivea

Les férus d’histoire retrouveront le préfixe div de Divio qui signifie fontaine dans le nom de la nouvelle SEMOP (Société d’économie mixte à opération unique), détenue à 51% par Suez et à 49% par la métropole, en charge de l’eau et de l’assainissement : Odivea. Lors du lancement de cette première nationale, il fut tout de même surtout question du présent et de l’avenir… écologiques et innovants !  

De leau a coulé sous les ponts depuis la première pétition signée par François Rebsamen en 1991 afin que leau demeure à Dijon un service publicLe maire et président de Dijon métropole na pas manqué de rappeler son engagement dans le domaine alors quil n’était que conseiller municipal dopposition et que son prédécesseur Robert Poujade décidait de transformer la régie municipale en délégation de service publicet de la confier à la Lyonnaise des Eaux pour 30 ans. Sans appel doffre à l’époque, ce qui na eu de cesse, au fil du temps, de faire des vagues !
Lancien ministre socialiste sest également souvenu « des rejets, en 2001, de la station d’épuration, qui navait pas été mise aux normes, se matérialisant sur quelque 30 km sur la Saône ».

Depuis, 55 millions deuros ont été investis pour la station d’épuration et deux avenants denvergure ont été signés, créant un véritable « rapport gagnant-gagnant entre la collectivité et lentreprise délégataire ». En 2019, le conseil métropolitain décidait, au terme dune procédure de mise en concurrence de près dun an, de mettre le cap sur une SEMOP (Société d’économie mixte à opération unique) dédiée à la gestion des services publics de leau et de lassainissement. Et, le 2 avril dernier, François Rebsamen et le directeur général du groupe Suez, Bertrand Camus, officialisaient cette première dans lHexagone, concernant 220 000 habitants de 15 communes de lagglomération. Cest ainsi que la SEMOP Odivea, détenue à 51% par Suez et à 49% par Dijon métropole et présidée par le vice-président métropolitain Antoine Hoareau, a vu le jour. Devant quelques dirigeants de Suez et quelques élus, soit pas en grande pompe, même si cet événement savérait aussi important pour le présent et pour lavenir du territoire que le coup denvoi dOn Dijon

« Des premières mondiales »

« A Dijon, nous navons pas de tabou. Cela illustre pleinement lidée que le service public ne peut pas tout faire et que des grandes entreprises privées peuvent apporter beaucoup. Un programme dinvestissement de 100 Mest prévu sur 9 ans afin de répondre aux enjeux écologiques et cela permettra de renforcer la maîtrise du prix de leau », a, notamment, souligné François Rebsamen, non sans détailler : « Plus de 80% de habitants du territoire vont bénéficier dune baisse de leur facture deau. Soit environ 80 d’économie par usager et par an (sur la base dune consommation de 120 m3) ». Et le maire de Dijon dinsister également sur « la création dun nouveau bassin de stockage de 15 000 m3, la réalisation dune économie estimée à 6 millions de m3 deau (ndlr : par la résorption des fuites), la mise en place dun fonds de solidarité doté de 1 Mafin de favoriser la réduction de la consommation deau des usagers ».

Ayant rappelé que son groupe représentait « le premier prestataire deau privé au monde avec 145 millions de clients desservis », le directeur général de Suez a, quant à lui, mis en exergue « deux premières mondiales » : « le traitement des micro-polluants et des micro-plastiques et la sectorisation virtuelle afin daméliorer la qualité du réseau ». Non sans glisser : «  Nous voulons faire de Dijon une véritable référence en matière deau et dassainissement mais aussi pour affronter le réchauffement climatique ». Tels ont été les maîtres-mots de ces deux capitaines au moment du lancement de ce nouveau vaisseau baptisé Odivea. Et ce, afin de voguer vers un avenir plus économique et plus écologique

Camille Gablo