Chez les professionnels de l’immobilier – comme chez beaucoup au demeurant –, le Covid-19 a suscité les plus grandes craintes. In fine, quel a été l’impact de la crise sanitaire et, par corollaire économique, sur le marché ? La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) a réalisé une étude conjoncturelle qui nous dit tout sur le marché de l’immobilier national et les disparités locales en 2020. Lisez la suite, vous pourriez, vous aussi, être encore surpris par les résultats enregistrés…
Le premier confinement pouvait faire craindre le pire pour le marché immobilier… Il n’en a rien été, la valeur pierre et la relation à l’espace de vie n’ayant jamais été aussi fortes. S’il ne fallait retenir qu’une information de l’enquête on ne peut plus fouillée de la FNAIM sur le marché du logement en 2020, ce serait celle-ci.
Au niveau national, l’activité des agences a chuté de 80% entre les mois de mars à mai 2020 par rapport à la même période de l’année précédente mais elle a rapidement retrouvé de sa superbe. Malgré les ressentis… Pour preuve, le volume des transactions n’a baissé, à l’échelle nationale, que de 8% par rapport à 2019 qui avait été l’année de tous les records : 980 000 contre 1,067 million de ventes. Certes, il faut distinguer la situation parisienne (-17%) de celle du reste de l’Hexagone (- 5%).
Cela illustre, si besoin était, la valeur refuge que représente toujours l’immobilier… et ce, même dans des temps troublés. Une autre preuve : la confiance des ménages a, elle aussi, résisté à la crise sanitaire : certes l’indicateur affiche une chute à partir du mois de mars jusqu’en mai mais ce n’est pas un écroulement (l’indicateur ne tombe pas ainsi au même niveau qu’en décembre 2018 au moment du début du mouvement des gilets jaunes), et, il se stabilise par la suite.
Quant aux prix, ils ont continué de progresser sur l’ensemble du territoire national : (2 807 €/m2, soit + 4%), avec + 5,3% pour les appartements et + 2,4% pour les maisons. La situation est évidemment hétérogène : cette hausse marque le pas dans les 10 villes les plus chères (Bordeaux, Paris, Lyon, Nantes, Nice, Lille, Strasbourg, Toulouse, Montpellier, Marseille) mais elle s’est maintenue dans les capitales régionales.
Les taux d’intérêt : la clef
Ainsi la métropole dijonnaise a-t-elle continué d’afficher l’année dernière une augmentation des prix au m2 de + 3,3%, ce qui illustre le maintien de son attractivité. Dans le même temps, en guise de comparaison, Rouen (- 2,6%), Le Mans (-1,9%) ou encore Amiens (-1,2%) ont enregistré une baisse.
Le niveau extrêmement bas des taux d’intérêt sur les crédits immobiliers (même s’il est passé de 1,15 à 1,24 entre janvier et novembre 2020) a évidemment maintenu le marché immobilier, et ce même si 47 % des adhérents FNAIM interrogés ont été confrontés à une augmentation du nombre de refus de prêt.
La frilosité (ou non des banques) sera l’un des enjeux majeurs de cette année 2021 où l’offre de logements n’atteindra toujours pas, évidemment, le niveau de la demande. Elle est même au plus bas. C’est l’une des inconnues majeures avec l’érosion de la confiance des ménages, qui, un an après le premier confinement, ne voient toujours pas la sortie du tunnel. Pour la FNAIM, les revenus des ménages, chômage partiel oblige, entre autres, seront également déterminants. La Fédération envisage, pour cette année, une stabilité des prix mais aussi un léger ralentissement en terme de volume de ventes (autour de 900 000). Ce qui serait loin, là encore, d’être catastrophique ! Bien au contraire…
Si tel est le cas, et en attendant que la vaccination permette enfin de retrouver une vie dite normale, le marché de l’immobilier aura montré une résilience à toute épreuve face au Covid-19 ! Comme quoi, Franklin D. Roosevelt avait raison, lui qui prétendait déjà que « l’immobilier était le placement le plus sûr du monde ». C’était un autre temps, une autre guerre, mais les valeurs n’ont guère changé !
Camille Gablo