Seul son homologue d’Ile de France, implanté donc dans une région forte de 13 millions d’habitants, demeure encore devant lui dans le classement national. C’est dire à quel point Formapi, l’ex-CFA du Sport de Bourgogne Franche-Comté qui a largement élargi son éventail de diplômes et qui est dorénavant présent bien au-delà des frontières régionales, cultive l’excellence. Cette structure emblématique de l’apprentissage atteint même cette année un record. Interview de son président Bernard Depierre, grand professionnel du sport… et de l’apprentissage !
Dijon l’Hebdo : Comment expliquez-vous un tel engouement pour votre structure ?
Bernard Depierre : « A la rentrée de septembre, Formapi a battu tous les records d’effectifs avec 1 276 apprenants. La politique de développeurs que nous avons mise en place – avec des personnes en charge de trouver de nouveaux apprentis et des maîtres d’apprentissage – dans chacune de nos unités de formation a porté ses fruits. Cette croissance est inhérente aussi à notre extension au-delà de la Bourgogne Franche-Comté. Nous avons ainsi des UFA (Unité de formation d’apprentis) à Strasbourg, Troyes, Roanne, Bourg-en-Bresse, Bourgoin-Jallieu, Grenoble mais aussi Pau, en lien les grands clubs de ces villes. En Bourgogne Franche-Comté, les UFA ont toutes progressé de 10 à 25%. Nous avons diversifié les diplômes proposés par Formapi qui vont de bac – 1 à bac + 5, avec, notamment, des Master 2. Nous avons également élargi à quelques diplômes de l’enseignement supérieur portant sur le management du sport – c’est le cas au DFCO –, à la communication et au marketing ou encore au droit du sport. Autre élément important, nous avons cherché à obtenir de nouveaux titres de formation, au-delà de nos traditionnels BPJEPS ou encore des DEJEPS. Je veux aussi ajouter que, dans nos UFA, nous avons un établissement public comme le CREPS, pour des sports que nous n’avions pas précédemment : le canoë kayak, l’aviron, le tir à l’arc… Nous avons développé sur notre plateforme informatique de formation ouverte à distance (FOAD) un maximum de nouveaux programmes. L’investissement pour cette plateforme était tout de même de 3 M€ et nous avons pu l’acquérir grâce à la Région et aux fonds européens… Au total, aujourd’hui, Formapi représente plus de 40 diplômes ».
DLH : Les aides de l’Etat pour l’apprentissage n’ont-elles pas également joué un rôle ?
B. D : « J’ai le sentiment que ce chiffre record est la conséquence de la situation dramatique que traversent les jeunes actuellement. Je pense notamment à l’absence de cours en présentiel à l’Université mais aussi aux nombreuses interrogations qu’ils peuvent avoir sur leur avenir. Aussi se sont-ils plutôt tournés vers les diplômes que l’on prépare. N’oublions pas non plus qu’ils bénéficient d’un salaire en tant qu’apprenti. Et s’ils obtiennent leur diplôme (85 % de taux de réussite), leur taux d’employabilité s’élève à 92% ! Mais je tiens en effet à saluer l’effort très important qu’a fait le gouvernement en dotant les employeurs de ces apprentis de moins de 18 ans de 5 000 € et de plus de 18 ans de 8 000 €. Soit quasiment le coût du salaire d’un apprenti de 1re année. C’est aussi un élément déterminant… »
DLH : Comment envisagez-vous l’avenir ?
B. D : « Nous sommes aujourd’hui extrêmement sollicités pour ouvrir de nouvelles UFA. Nous devrions en ouvrir une à Limoges autour du basket – ce qui sera une excellente chose – et nous avons des demandes redondantes de nombre de clubs de foot de Ligue 2. Mais notre objectif est déjà de consolider l’existant… »
Propos recueillis par Camille Gablo
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