Thibault Eskalt, l’artiste dijonnais revenu du froid

Un soir où Thibault joue avec son groupe au Bistrot de la Scène, le chanteur Yves Jamait lui conseille de se forger seul une identité musicale, de partir loin avec sa guitare. Thibault n’a que 20 ans et le prend au mot : dix ans plus tard il est devenu « Thibault Eskalt » et sort un nouveau single disponible sur internet.

Eskalt signifie « c’est froid » en allemand, c’est dans cette direction que Thibault est allé : vers le grand nord, l’Islande d’abord et ses paysages de froid voués à disparaître. Un besoin d’absolu qui lui était nécessaire pour se libérer de tout ce qu’il y a d’automatisé en nous et pour laisser émerger sa personnalité. De road trip en auto-stop, Thibault passe ensuite par l’Irlande, l’Autriche, dort dans sa voiture et écoute de la musique le reste du temps. C’est ainsi que les idées surgissent, qu’une émulation se produit, un œil dans le rétro un autre sur l’horizon, Thibault se façonne en tant qu’artiste. « Je voulais savoir quoi dire avant de chanter, je voulais donner une réalité à mes textes. J’avais besoin de ce recul de plusieurs années et de longues périodes de solitude pendant lesquelles j’ai eu l’impression d’être le dernier homme sur terre. Ces dix années ont été un cheminement à la fois personnel et professionnel, je me suis déconstruit puis reconstruit ».

Thibault en revient avec des musiques dites « de pop climatiques », liées à une atmosphère, un environnement, et dont les titres résonnent comme un cri dans le vide : « Quelqu’un qui m’entend », « à la fin », ou encore le tout nouveau « Paris peut bien tomber demain », empreint de mélancolie face aux crises de notre temps. Auteur, chanteur et musicien, il s’affaire également à accompagner ses musiques de vidéos qui apportent un caractère cinématographique qui lui est cher. Sur scène, Thibault Eskalt fait défiler un film derrière lui pour immerger les spectateurs entre sons et images. Ses titres sont disponibles sur des plateformes de streaming et ont été produits grâce à des partenariats avec des studios d’enregistrements parisiens comme « la mante productions », mais il vient de monter sa structure, « Eskalt Production », pour encadrer ses propres projets. L’artiste prépare également un spectacle et la sortie d’un nouveau clip : tourné dans des glaciers de neiges éternelles, il a été enregistré avec Catherine Trottmann, chanteuse lyrique qui est aussi sa compagne. Une fusion de genres à découvrir en 2021.

Il est loin le temps où Thibault récitait ses textes à l’atelier chanson du Conservatoire de Dijon et où ses collègues reprenaient en cœur sa chanson en hommage au café les « Trois Coups ». C’est aussi à Dijon qu’il aimerait se réintroduire : « À 30 ans, une sorte de boucle a été bouclée et je ressens le besoin de revenir sur les lieux de mes débuts ».

C. C

www.eskalt.com