Maintenant il faut museler les ténors

Merci pour votre fidélité à notre rubrique footballistique. Ecrite à la veille dune période déterminante. En dépit de prestations plus quhonnêtes face aux Stéphanois et aux Nantais, le DFCO demeure rivé au fond de la Ligue 1. Sans toutefois être irrémédiablement décroché. Autant dire quil faut maintenant vaincre pour s’élever dans le classement. Deux ténors vont se présenter prochainement à Gaston-Gérard : Lille puis Monaco Lobjectif ne peut être que de les museler !

A moins de sappeler le Paris-Saint Germain, lOlympique lyonnais ou Marseille, revenir de Nantes avec un nul est par tradition un bon résultat Aussi devrait-on se satisfaire du 1 à 1 que le DFCO vient dobtenir en terre nantaise. Mais si en dautres temps, on se serait aisément contenté dune telle issue, cette année, le compte ny est pas. La déception occupe la tête des supporters qui, après la performance niçoise et la solide tenue face à Saint-Etienne, misaient sur une victoire à la Beaujoire. Et rêvaient des trois points propulsant leur équipe définitivement en avant. Lui permettant de se sortir enfin de la dernière place pour se hisser hors de la zone rouge avant la trêve

Même si le point enregistré contre le FCN maintient la formation dijonnaise au contact des autres mal classés, il déçoit. Car, insuffisant, il retarde lascension tant attendue au classement Cest donc encore partie remise. Dautant que les concurrents directs pour le maintien, Strasbourg et Lorient, ont amélioré leurs gains. Et que la formation dijonnaise se retrouve encore lanterne rouge, à une longueur de lavant-dernier, le Stade de Reims. Et à deux points du premier barragiste : Nîmes.

Nous faisons partie à Dijon lHebdo des impatients qui voudraient que lenvol de lornière se fasse plus rapidement. Mais en même temps, nous persistons à soutenir ce DFCO qui, à chaque sortie maintenant, montre sa cohésion et sa solidité. Surtout sa volonté de se tirer daffaire. La pire des attitudes serait de laisser libre cours au découragement, à un affolement stérile et démobilisateur. Au contraire, la sérénité appuyée sur la détermination collective doit être le seul chemin utile. Car il y a encore de la place pour se sauver ! Nous sommes à peine à la moitié de la saison et, comme lan dernier, la barre doit être placée haute pour accrocher le maintien. En ne commettant pas lerreur de trier les matchs entre les possibles et les ingagnables Tous désormais se valent et de toutes façons, il faudra faire chuter plusieurs gros calibres à Gaston-Gérard pour demeurer en Ligue 1. Limminente venue dans la capitale des Ducs de Lille, temporairement premier de la compétition, doit donc être abordée avec une volonté de gagnant. Comme la visite, quatre jours après, de lAS Monaco.

La solidité, surtout au niveau défensif, affichée depuis quelques dimanches est un atout. S’étant fortement manifestée contre les Stéphanois, elle sest confirmée sur la pelouse nantaise avec un Anthony Racioppi décisif dans sa cage, remportant tous ses duels. Et un Ecuele Manga, sûr de la tête, rayonnant defficacité, allant même jusqu’à combler les erreurs de ses partenaires.

Plus généralement, l’équipe dijonnaise montre des ressources morales encourageantes : elle va à Nantes sans son buteur, Mama Baldé, et en revient, en dépit de cette indisponibilité que daucuns jugeaient un handicap insurmontable, avec un bon score de parité. Elle lance Moussa Konaté dans le grand bain, en le titularisant dès le début de la rencontre ; noyé dabord dans la charnière centrale des Canaris, lancien joueur dAmiens prend de lassurance et marque un but plein d’à-propos. Elle sent que sa première mi-temps déçoit, se remet en cause, se corrige et fournit une seconde période juste, remplie de vivacité, de réalisme

Quant au secteur offensif, il a encore besoin de réglages, de prises de marques, d’élargissement. Ne se contentant pas seulement de contre-attaques, mais sarticulant sur un jeu construit, fondé sur la rapidité et la création collective. A Nantes, le DFCO débute mal car il joue trop latéral, oublie daller vers lavant. Dans les 45 dernières minutes, il se métamorphose, fait monter Didier Ndong dun cran et lattaque dijonnaise, plus fluide, occupe la pelouse, devient dominante Le salut passe par ce chemin-là !

Et, évidemment dans cette recherche constructive, les hommes de David Linarès ne peuvent absolument pas se passer de la technique affinée dun Mounir Chouiar qui doit revenir à son meilleur niveau et trouver la complémentarité avec ses coéquipiers. Notamment avec un joueur en train de monter en puissance, Bersant Célina, pourvoyeur dexcellents ballons Allez Dijon !

André Grizot