Récemment, l’Union sociale pour l’Habitat (USH) de Bourgogne Franche-Comté, qui pèse 30 offices, 187 000 logements, 350 000 locataires (soit 15% de la population régionale)… s’est dotée d’une nouvelle gouvernance afin de relever les nombreux défis du logement. A la tête du bailleur Orvitis, François-Xavier Dugourd a été élu président de l’USH Bourgogne et vice-président de l’USH Bourgogne Franche-Comté. Il nous détaille les enjeux majeurs dans cette période marquée par une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent.
Dijon l’Hebdo : Les offices sont montés au front contre la Covid-19 et ses douloureuses répercussions sociales. Quelles ont été leurs principales actions ?
François-Xavier Dugourd : « Comme la Fédération des offices le souligne très bien dans une nouvelle campagne de communication, le logement social représente un geste barrière. Que ce soit contre la précarité alimentaire, avec tout un travail de soutien au pouvoir d’achat des familles, contre l’isolement, avec, par exemple, comme nous l’avons fait à Orvitis, des campagnes systématiques d’appel de tous les locataires, ou encore contre les violences familiales, pour lesquelles nous avons aussi toute une série de veilles et de dispositifs. Au-delà de l’aspect logement, nous jouons un rôle crucial aujourd’hui de lien social ».
Dijon l’Hebdo : Les innovations en matière de lien social et, évidemment, au niveau des bâtiments sont au cœur de votre engagement. Est-ce LE tournant majeur aujourd’hui pour les offices ?
F.-X. D : « Dans le domaine de la transition écologique, dont nous sommes un acteur majeur, nous n’avons de cesse d’innover. Certains organismes travaillent même sur les matériaux biosourcés. la production d’hydrogène… En ce qui concerne le vieillissement de la population, nous travaillons sur le rapport entre les technologies et le lien humain. La dernière résidence Sérénitis de Fontaine-lès-Dijon réalisée par Orvitis est remarquable à ce titre : nous développons de nouveaux services numériques et nous réinventons le concierge à travers un gestionnaire de résidence qui assure une présence humaine dans le bâtiment. Des tablettes sont à la disposition des résidents, des clubs se créent. Nous étions parmi les premiers en France à réaliser ce type de résidence et nous sommes très en pointe dans ce domaine. Le logement social représente l’un des domaines les plus innovants en France parce que la société bouge et que le logement social est au cœur de toutes les problématiques. Nous devons répondre à l’évolution de l’âge, de la famille, de la place de la nature mais aussi du travail. Le télétravail nous interroge ainsi et nous réfléchissons à des logements modulaires… »
DLH : Dans le cadre de la relance, indispensable pour sortir de la crise économique, le logement social représente aussi un levier capital…
F.-X. D. : « La troisième dimension très importante du logement social n’est autre, en effet, que l’aspect économique. Cela correspond à 20% de l’activité du bâtiment, à 5000 emplois en Bourgogne Franche-Comté, sans compter toutes les activités de service – maintenance, entretien…. Compte tenu de ces dimensions économique et social mais aussi en terme d’aménagement du territoire – qu’il soit urbain ou rural ! –, le logement social n’est aujourd’hui pas suffisamment lisible ni entendu au niveau régional. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons réellement fusionner. Nous avons déjà eu un rapprochement sous la forme d’une association de deux structures juridiquement indépendantes mais la fusion pourrait intervenir au 1er janvier 2022 afin de porter plus fort la voix du logement social dans toute la Bourgogne Franche-Comté, Et ce, vis à vis de nos interlocuteurs que sont l’Etat, la Région, les autres collectivités territoriales, les fédérations professionnelles… C’est le sens de mon engagement au sein de l’USH ».
Propos recueillis par Camille Gablo