Antoine Hoareau : « Une très grande précarité sociale ! »

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, le CCAS (centre communal d’action sociale) de Dijon a signé une convention avec l’association AIDES Bourgogne Franche-Comté. Très présent pour accompagner les personnes en difficulté depuis le début de la crise sanitaire, le CCAS est sur tous les fronts. Son président, Antoine Hoareau, détaille les multiples actions…

Dijon l’Hebdo : Les professionnels de santé dénoncent régulièrement le fait que la bataille contre la Covid-19 phagocyte tous les autres soins actuellement. En est-il de même avec la lutte contre le Sida ?

Antoine Hoareau : « Les autres politiques autour de la santé doivent continuer à se développer malgré le Coronavirus. C’est la raison pour laquelle nous signons cette convention destinée à prévenir les contaminations au VIH et aux MST des populations à risque mais aussi à participer à la lutte contre les discriminations que peuvent subir les personnes porteuses de cette maladie. Cette convention décline plusieurs actions dont une campagne de prévention autour de la PrEP, le traitement médicamenteux qui empêche l’infection par le virus du SIDA des personnes séronégatives. Nous ferons également des actions de prévention plus ciblées auprès de deux publics à risque identifiés par l’association AIDES : les réfugiés, les migrants au sein des CADA (Centres d’accueil de demandeurs d’asile) ainsi que les jeunes et les étudiants ».

DLH : Comment, dans les restrictions sanitaires actuelles, la Ville de Dijon organisera le traditionnel Noël solidaire des seniors ?

A. H : « Habituellement, au mois de décembre, le maire de Dijon et la municipalité offrent un repas aux seniors mais réunir 3000 personnes, même sur deux jours, est impensable dans le contexte sanitaire actuel. Néanmoins, afin de maintenir le lien avec les personnes âgées, et en particulier celles qui sont le plus isolées, nous avons souhaité leur offrir un colis de Noël garni de produits du terroir. Et ceci fera fonctionner nos entreprises locales auprès de qui nous avons passé commande. Ces colis sont destinés à toutes les personnes de 70 ans et plus sans restriction de revenus. Celles-ci doivent juste s’inscrire avant le 11 décembre (1) ».

DLH : La crise est profonde si bien que le CCAS doit être beaucoup plus sollicité actuellement…

A. H : « Le CCAS est très mobilisé. La Ville de Dijon a voté le 10 juillet dernier un Plan d’urgence sociale de 1,3 M€ dont une grande partie des sommes a été attribuée au CCAS, en particulier afin de renforcer l’aide auprès des personnes qui sont dans la difficulté. Nous constatons depuis septembre une augmentation plus que significative du nombre de nouveaux dossiers. Je voudrais notamment tirer la sonnette d’alarme sur la très grande précarité sociale qui s’installe dans la population étudiante. C’est très inquiétant et nous devons travailler avec l’Université et le CROUS pour les accompagner. En tout cas, de cette crise sanitaire découle clairement une crise sociale qui va avoir des répercussions extrêmement graves et violentes. Je tiens à saluer la mobilisation des travailleurs sociaux du CCAS qui font un travail énorme malgré les conditions sanitaires difficiles ».

Propos recueillis par Camille Gablo

(1) Pour les personnes de 70 ans et plus qui souhaitent recevoir le colis de Noël, l’inscription est obligatoire avant le 11 décembre. Celle-ci peut se faire :

– soit par téléphone (Maison des seniors 03.80.74.71.71 ou mairie 03.80.74.51.51)

– soit par par mail : colisdenoel@ccas-dijon.fr

– soit par courrier (le cachet de la poste faisant foi) : CCAS colis de Noël CS 73310 21033 Dijon cedex

En précisant votre identité, vos coordonnées et la composition de votre foyer (conjoint-e)