La SPLAAD (Société publique locale, aménage- ment de l’agglomération dijonnaise), constitue le bras armé des collectivités afin d’aménager leur territoire. Son président, Pierre Pribetich, Monsieur Urbanisme de Dijon métropole, dresse un état des lieux de quelques-uns des projets phares de la métamorphose de la capitale régionale. Innovation, développement durable, mobilités douces… sont au cœur de l’ensemble de ces opérations d’envergure qui inscrivent pleinement la Métropole dans le XXIe siècle. Des opérations qui continuent d’avancer à grands pas malgré la pandémie de Covid-19…
Dijon l’Hebdo : L’écoquartier de l’Arsenal participe pleinement à la métamorphose de la Métropole dijonnaise. Où en êtes-vous sur ce projet majeur qui, à terme, proposera 1 500 logements dans un environnement privilégié ?
Pierre Pribetich : « L’écoquartier de l’Arsenal poursuit sa transformation avec des projets qui sortent de terre. Je pense notamment aux différents lots liés à l’Ave- nue sur la connexion avec la partie tramway. Cela avance bien. La résidence Rosa Parks de Grand Dijon Habitat, qui est un bâtiment exemplaire tant dans sa qualité architecturale que dans la qualité de vie qu’il propose, a été livrée. Nous avons également des pro- grammes d’accession abordable à la propriété, toujours avec Grand Dijon Habitat, sur l’environnement Canal. C’est un quartier qui se remplit. Il reste quelques éléments à finaliser mais, assez rapidement, ce quartier sera achevé et permettra de démontrer le renouvellement de la ville sur elle-même. A terme, nous aurons remplacé un ex-site militaire par un nouveau quartier. C’est bien parti pour Arsenal ! ».
DLH : L’écoquartier de l’Arsenal s’inscrit plus largement dans la métamorphose de l’entrée Sud de la métropole…
P. P : « Oui. Des progressions sont majeures sur ce secteur. Une opération rue Machureau va se développer et permettra de compléter toute cette urbanisation de la partie Sud. La SPLAAD est également man- datée sur l’opération des Vergers du Sud de Chenôve et participera ainsi à la progression de l’urbanisation qui améliorera, d’un point de vue ici aussi à la fois paysager et qualitatif, l’entrée Sud de Dijon. Et ce, dans la continuité de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin… ».
DLH : A quelques minutes à pied du parc de la Colombière, une réalisation d’ampleur à connotation développe- ment durable poursuit également sa marche en avant : l’Ecocité Jardin des Maraîchers. C’est la future cité jardins de l’agglomération ?
P. P : « Des hectares seront en effet dédiés à la culture des jardins dans cette réalisation de taille. Quelques hectares avec des baux agricoles permettront d’avoir soit de la culture maraîchère, soit des jardins partagés. En substance, nous avons privilégié une occupation agricole d’une partie de cette opération. L’autre partie se finalise, notamment celle liée au futur campus sport-santé, qui assurera une véritable diversité fonctionnelle du quartier. 6 404 m2 lui seront dédiés et plus de 3,5 M€ lui seront consacrés. Et là, nous aurons quasiment finalisé l’Ecocité Jardins des Maraîchers avec, notamment, l’en- semble des programmes la composant. Nous réfléchissons à d’autres opérations, afin de faire du boulevard de Chicago un véritable boulevard urbain et d’améliorer encore et toujours les mobilités et les fluidités ».
DLH : Sur 4,5 hectares à Corcelles-les- Monts, soit à 15 mn du centre-ville de Dijon, l’opération « Derrière les Jar- dins », avec une transition paysagère intelligente entre ce projet et les es- paces naturels alentours, est égale- ment en voie d’achèvement…
P. P : « C’était l’ancien maire Patrick Orsola qui souhaitait la réalisation d’un lotissement intelligent permettant d’offrir des logements à des gens qui souhaitaient rester à Corcelles-lès-Monts. Elle est en voie de finalisation puisqu’il ne reste aujourd’hui que quelques lots ».
DLH : Le Campus Métropolitain, que vous portez également, ne subira-t-il pas les affres de ralentissements de travaux inhérents à l’épidémie de Covid-19 ?
P. P : « Le Campus Métropolitain, qui accueillera les deux écoles d’ingénieur ESEO et ESTP, est en train de sortir de terre. Nous avons pris un peu de retard eu égard au premier confinement et je tiens à remercier les entreprises qui tentent de rattraper ce temps perdu. Tout est fait, en tout cas, pour que ce bâtiment emblématique du rayonnement de la capitale régionale, en matière d’enseignement supérieur, puisse voir le jour le plus rapidement possible. Le chantier avance actuellement à vitesse grand V. La partie gros œuvre se finalise et il restera la partie second œuvre qui risque d’être un peu plus longue. Avec la Covid, nous sommes soumis à des séquencements. Le multitâche n’est pas possible, chaque corps de métier devant travailler seul. Le retard devrait être tout de même de quelques mois et nous sommes en train d’essayer de trou- ver des solutions intelligentes pour que ces deux écoles puissent effectuer leur rentrée dans les délais impartis, c’est à dire en septembre 2021 ».
Propos recueillis par Camille Gablo
La nouvelle centralité de Chenôve
La SPLAAD participe à la transformation de Chenôve. C’est un doux euphémisme tellement elle a apporté sa pierre à la nouvelle centralité redéfinie autour de la place centrale, du parvis du Cèdre et de la rue Armand-Thibaut. Un grand parc urbain, aménagé en promenade arborée, relie la place au stade nautique. L’ancien centre commercial St Exupéry, désormais démoli, laissera bientôt place à un nouvel espace public aménagé, complété par une offre de stationnement public répondant aux besoins des usagers du cœur de ville. La construction d’environ 330 logements en locatif libre ou en accession à la propriété, à l’instar de ceux proposés par la Cour Margot, a également été programmée dans cette opération d’envergure qui a changé le visage du 2e pôle urbain de la Métropole dijonnaise.
Le Campus Métropolitain
S’il y a bien un projet emblématique de l’attractivité et du rayonnement de l’enseignement supérieur de la capitale régionale, c’est celui-ci : le futur Campus Métropolitain qui accueillera l’Ecole spéciale des travaux publics (ESTP Paris) et l’Ecole supérieure d’électronique de l’ouest (ESEO). Celles-ci bénéficieront d’un bâtiment intelligent, innovant, connecté et communicant faisant preuve de sobriété énergétique et de grande qualité d’usage, « l’idée étant de mutualiser, avec le plus grand dénominateur commun, les fonctions exercées par chacune des écoles d’ingénieurs ». Equipé de panneaux photovoltaïques en toiture et raccordé au Réseau de chaleur urbain, il sera dans les plus hauts standards des bâtiments écologiques peu énergivores. Fort de 10 309 m2 sur 4 niveaux, ce bâtiment communiquant, dont le permis de construire a été signé le 1er octobre 2019, sera également exemplaire sur les connectivités au numérique bénéficiant de la labellisation R2S***. Il répondra à des besoins d’évolutivité, s’adaptant au développement de nouveaux objets connectés. Avec un amphithéâtre de 400 places, des espaces mutualisés, des laboratoires de recherche et d’enseignement…, il accueillera également un showroom ON Dijon qui se transformera en Fab Lab pour les étudiants en fin de parcours.
L’écoquartier de l’Arsenal
C’est dès 2015 que le futur quartier de l’Arsenal a bénéficié du label écoquartier attribué par le ministère afin de valoriser les opérations exemplaires sur le plan environnemental. S’inscrivant dans le projet Grand Sud de la Métropole, à l’instar d’autres programmes ambitieux, tels la Cité internationale de la gastronomie et du vin, les Passages Jean-Jaurès ou encore le secteur du Pont des Tanneries, cet écoquartier accueillera à terme 1500 logements dans un environnement privilégié autour de différents équipements publics, à l’instar de la Minoterie ou encore du jardin de l’Arsenal. Conçu afin de permettre une mixité générationnelle et fonctionnelle, il s’articule au- tour de quatre environnements (Canal, Avenue, Centre et Paysage) et répond à tous les besoins en matière de logements sur l’agglomération : que ce soit pour les familles, les personnes seules, les personnes âgées ou en situation de handicap.