Le tango thérapeutique s’adapte au numérique… et au virus !

La première épidémie de Covid 19 n’avait pas arrêté les cours de tango donnés par Anne Bramard-Blagny et son équipe, elle les a mêmes multipliés ! Les ateliers ont été partagés en ligne dans 114 établissements en France, ce qui a permis de ne pas priver les aînés de ces instants de joie. La seconde vague et ce nouveau confinement les poussent à aller encore plus loin et à mettre sur pied le tango en ligne interactif.

Car les cours de tango font des miracles auprès de personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Les gestes propres à cette danse -pas glissés, transfert du poids, dissociation- les aident à retrouver l’équilibre, une meilleure motricité et bien sûr le sourire. Pas question donc de se passer de ces moments de convivialité et de partage parce que les réunions de plus de six personnes sont interdites.

Début 2021 devrait voir naître un projet pédagogique destiné à faire perdurer la pratique du tango thérapeutique quelles que soient les circonstances. Le danseur Thomas Poucet s’occupe d’animer des cours en ligne et en direct avec les explications et ajustements nécessaires au bon suivi de l’atelier, pendant que la chanteuse Sylvana Yustino anime la classe de sa voix radieuse. Depuis les plateformes Zoom, Teams ou Jitsi, à partir de newsletters ou réseaux sociaux, les ateliers sont ensuite à la disposition de tous à une heure donnée. Ce nouveau virage a été pris grâce à la ténacité d’Anne : « Nous ne savons pas pour combien de temps nous en avons encore avec ce virus donc nous mettons tout en œuvre pour briser la solitude de nos aînés pendant les périodes de confinement et utilisons l’interaction que nous permettent les écrans, enfin pour continuer à produire ces ateliers nous comptons sur la générosité des uns et des autres ».

Cela fait maintenant dix ans que les Dijonnaises Anne Bramard-Blagny, à la tête d’ABB reportages qui assure les productions audiovisuelles, France Mourey, chercheuse à l’INSERM et Sylvana Yustino, chanteuse de tango, travaillent à initier à cette danse les personnes diminuées. Avec l’aide de l’Université de Bourgogne et de l’INSERM, elles mettent en place des formations, ateliers et recherches pour diffuser en France et à l’étranger les bienfaits du tango thérapeutique. Dix ans de succès puisque ces ateliers ont été imités aux quatre coins du monde.

C. C

Photos Laura Pezzenati