Talant : « Mélanger les genres, aiguiser la curiosité »

L’Ecrin, la salle de spectacle, a présenté sa programmation pour les prochains mois. L’occasion pour Laurent Arnaud, maire-adjoint délégué à la Culture, de mettre en avant les principaux rendez-vous mais aussi d’évoquer la politique culturelle de la ville de Talant.

Dijon l’Hebdo : Vous avez présenté tout récemment la programmation de l’Ecrin pour ces prochains mois. Quels en sont les temps forts ?

Laurent Arnaud : Quelques dates parmi d’autres : Yannick Noah s’arrêtera à Talant le 25 février pour un moment de proximité. Le Talant Blues Festival porté par l’association Jagoblues sera également un de nos temps forts. Puis nous passerons du Blues au Jazz avec Rebecca Kilgore, le 27 janvier, Scott Hamilton le 29 avril et au Classique le 8 janvier avec l’Orchestre Dijon Bourgogne qui nous fera voyager en Argentine, au rythme du Tango d’Astor Piazzolla.

Côté Théâtre, Les Chatouilles le 23 janvier, bouleversant (Molière du seul en scène en 2016) puis du rire avec Bonne pioche, le 5 février, ou La fille bien gardée de la compagnie talantaise le Rocher des Doms, le 21 avril. Mangez-le si vous voulez de la compagnie Fouic, le 16 avril (d’après un roman de Jean Teulé). Adieu monsieur Haffman, le 20 février (4 Molières en 2018) par les Ateliers Théâtre actuel et actif, puis la compagnie l’artifice nous proposera comme si nous… l’assemblée des clairières, le 25 mars.

Les Coquettes avaient beaucoup plus en juin 2019, elles reviennent pour leur tout nouveau spectacle en 2021. La compagnie the Rat Pack nous plongera dans un bar clandestin des années 30 avec Speakeasy, le 19 mars, des numéros chorégraphiés époustouflants… »

DLH : Quels sont les critères sur lesquels vous vous appuyez pour réaliser une telle programmation ?

L. A : « Notre programmation 2021 s’inscrit en parfaite cohérence avec la qualité du complexe de l’Ecrin. Eclectisme, esthétique et pluridisciplinarité. Nous avons fait le choix d’une offre qui se situe en complémentarité avec celle de la Métropole pour proposer d’autres alternatives.

C’est une invitation à la musique, au théâtre, au cirque, à la danse et à l’humour ! »

DLH : Avec une carte territoriale aujourd’hui redessinée par la loi NOTRe et une crise des finances locales, votre politique en matière culturelle ne risque-t-elle pas d’être fragilisée ?

L. A : « Absolument pas ! Nous avons beaucoup travaillé, échangé avec les acteurs locaux (associations, institutions, professionnels du spectacle, entreprises, bénévoles). J’ai rencontré de nombreux responsables culturels de villes similaires à la nôtre, dans d’autres régions, ce qui m’a permis d’observer, de mieux comprendre les enjeux et contraintes. Ce qui m’a permis, également, d’agréger les axes de développement envisageables afin de bâtir une offre adaptée à nos spécificités. Et puis nous menons une réflexion poussée sur la possibilité de créer un fond de dotation permettant des actions de Mécénat avec le tissu économique local.

Vous voyez, nous avons une vraie démarche marketing dans notre approche : observation, analyse et stratégie de territoire déclinée par des actions cohérentes. Croyez-moi, J’ai bien la volonté de fédérer les différents acteurs autour de notre schéma d’orientations culturelles. « Il n’est de richesse que d’hommes ».

Et pour revenir à l’Ecrin, je vous rappelle que c’est un complexe qui a été conçu pour accueillir également des activités du secteur de l’événementiel.

Ce secteur d’activité est d’ailleurs gravement impacté par la crise liée au Covid. C’est pourquoi, nous tenons à soutenir et aider au mieux les porteurs de projet avec notre structure ».

DLH : Quelle est la part de la culture dans un budget comme celui de la ville de Talant ?

L. A : « Le budget primitif 2020 de la ville d’élève à 18,5 millions d’euros dont 13,8 en fonctionnement et 4,7 en investissement. L’Ecrin a un budget spécifique, indépendant, qui est assujetti à TVA, qui s’élève à un peu moins d’un million d’euros dont 855 840 € en fonctionnement et 93 200 € en investissement.

La Culture représente 13 % des dépenses réelles de la ville (investissement et fonctionnement confondus), en augmentation de 3%. C’est donc le 3ème poste de dépense derrière les Bâtiments / Espaces verts (30%) et le poste Administration Générale / Police (20%) ».

DLH : En quoi la culture peut-elle être à Talant un levier de cohésion et d’attractivité du territoire ?

L. A : « Nous avons créé une véritable dynamique en interne. Nous privilégions désormais le mode projet pour que les équipes soient au cœur de notre dynamique. Croyez-moi, ils vont nous surprendre… et nous ne sommes qu’au début de la démarche.

Nos trois enjeux majeurs sont : le lien social, la cohérence dans les actions et la visibilité. Nous allons amener la Culture vers ceux qui s’en sentent le plus éloigné, en proposant des programmations spécifiques « hors les murs » au cœur des quartiers. Privilégier le vivre ensemble et (re)créer une véritable identité talantaise. Mélanger les genres, aiguiser la curiosité par une offre plus dense et créer des habitudes de consommation culturelles, des temps d’échange et de rencontres.

Nous comptons enrichir l’offre métropolitaine par notre spécificité et travaillons sur des projets à attraction plus large encore… »

DLH : En dehors des spectacles proposés par l’Ecrin, quels seront les prochains temps forts de la culture à Talant ?

L. A : « Cohérence, proximité et diversité : spectacles, concerts, expositions, ateliers récréatifs. Quelques dates, donc : Les 21 et 22 novembre, concert Légende, salle Gabin par Music’all studio. Début décembre et en janvier, théâtre avec deux comédies, la Diva du sofa et Pas sage à l’hôtel. Du 25 novembre au 06 décembre, exposition Ex machina par le Dam Manoir, œuvres numériques, à la maison Alix de Vergy (au Bourg). En janvier, Les nuits de la lecture à l’espace Bibliothèque ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre

Crédit photo : Richard Patouillet