Je n’ai jamais beaucoup cru à la jolie famille et aux couples parfaits que nous vendent des bobos hilarants, de ceux qui « font la Corse », qui parlent de Bonifacio en disant « Boni » pour la plus grande rigolade des locaux, et vous vantent des endroits fabuleux connus d’eux seuls et accessoirement d’un millier de personnes, persuadés comme eux d’être des « élus ».
Les mêmes étalent leur « bel amour » en oubliant que ça mériterait pour la plupart d’entre eux un pluriel, exercé entre 5 et 7 , dans des endroits discrets ou pas. Les amours « nécessaires » et les amours « contingentes » de Sartre me semblant plus proches de la réalité… Passons.
La « Famille Ricorée », tribu idéalisée, est aussi lointaine pour moi que la famille Tanner et Alf son extra terrestre pique-assiette et encombrant qui a débarqué un soir sur le toit du garage. Les amoureux exhibant leur affection en public dès que l’occasion s’en présente me font toujours me demander ce que cache un si bel amour… Mise en scène ? Besoin de se rassurer sur son choix dans le regard des autres ?
Nous avons l’injonction d’être beau, jeune, désirable et ce besoin de perfection annihile finalement toute spontanéité et tout lien naturel. Pire même, il peut paralyser certains. Aurons nous le courage d’aimer qui nous avons envie d’aimer, de faire des choix et d’établir des liens sereins et tranquilles avec nos familles, nos amours, nos amis, avec nos faiblesses et nos richesses sans nous préoccuper de rentrer dans une case et de suivre à la lettre toutes les tendances formatées et finalement ennuyeuses.
Les vacances sont finies, l’arrière saison s’annonce difficile. Il parait que rien ne sera plus comme avant, c’est donc le moment de nous rapprocher de ceux que nous aimons vraiment, de nous accrocher à l’essentiel, et d’écouter avec humour et distanciation tous les vendeurs névrosés de recettes pour devenir parfaits.