Aux côtés de plus d’une collectivité sur deux dans la région, la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté a été fortement sollicitée durant le confinement et depuis sa levée. Les élections municipales étant dorénavant dans le rétroviseur, nombre de projets sont également envisagés. Et là aussi, la CE BFC jouera tout son rôle. Alain Coste, directeur des institutionnels locaux à la CE BFC, nous en dit plus…
Dijon l’Hebdo : Votre offre numérique auprès des collectivités a affiché toute son utilité durant le confinement qui a bouleversé aussi les collectivités. Quelles ont été leurs principales attentes au cours de cette période inédite ?
Alain Coste : « Effectivement en décembre dernier nous avions présenté, lors du salon Cité 21, l’offre digitale « NUMAIRIC » permettant aux élus de faire des simulations de financements et de valider l’émission du contrat. Elle a montré toute sa pertinence et son efficacité au moment du confinement. Dans le même temps, les chargés d’affaires spécialisés de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté étaient disponibles, notamment par le biais du télétravail, pour répondre aux demandes les plus diverses relatives à leurs besoins de financement. Cette période inédite nous a permis de généraliser la signature électronique sécurisée alors qu’elle n’était qu’en phase de test avant le confinement. Si bien que les élus ont toujours pu bénéficier d’une relation personnalisée, d’une réponse à leurs interrogations, de la mise en place d’un financement court ou long terme sans contact physique et dans un système très sécurisé.
Nous avons parfois répondu à d’autres types de demandes tels que des reports d’échéances de prêts puisqu’il n’y avait pas de disposition spécifique concernant les collectivités locales sur le sujet. Ainsi des communes, qui avaient investi dans des équipements liés à l’activité touristique, nous ont demandé de trouver des solutions en anticipation de difficultés de remboursement d’emprunts pour l’année en cours ; sous 48 heures l’élu recevait une réponse positive avec un nouvel échéancier. Nous avons également amené de la souplesse dans la production de certains actes en lien avec les financements, une aide nécessaire eu égard parfois aux difficultés des collectivités en situation d’attente par rapport aux ordonnances du gouvernement en la matière. Nous avons apporté du liant afin que les élus puissent répondre en premier lieu aux préoccupations sanitaires et faire en sorte que les problèmes bancaires ne soient pas le premier de leur souci. Nous vivions des circonstances exceptionnelles, il fallait des réponses adaptées ».
DLH : L’absence de contact avec les élus n’a-t-elle pas été pour vous aussi problématique ?
A.C. : « Nous ne pouvions pas en effet rencontrer les élus, ce qui est, tout de même, la vocation première de notre métier. Et nous avons aussi senti une véritable demande d’échanges de leur part. Ainsi nous avons organisé des conférences téléphoniques où, à une heure précise, un point de conjoncture économique était dispensé par les équipes de Natixis du Groupe Caisse d’Epargne. Il fut ainsi question des différents dispositifs de soutien organisés par le gouvernement, des grands mécanismes mis en place par la Banque Centrale Européenne en faveur des Etats et des banques ou encore d’évoquer les prévisions d’inflation et de taux d’intérêts issues de ces mesures… Cela nous a permis de faire témoigner des interlocuteurs locaux, comme, par exemple, la direction des finances de Dijon Métropole qui a mis en exergue les différentes décisions prises pour aider les personnes, les commerçants ou les entreprises les plus durement touchés ».
DLH : Les répercussions budgétaires du Covid-19 sur les budgets communaux, que ce soit en terme de dépenses – je pense notamment aux masques ou à la mise en place des protocoles dans les établissements scolaires – ou bien d’absence de recettes seront importantes. Vous attendez-vous à être un peu plus sollicités eu égard à cet impact financier ? A.C. : « Les élus installés et notamment ceux qui le sont pour la première fois, vont devoir préparer un budget primitif avec des incertitudes sur les impacts de la crise sanitaire concernant certaines recettes. Peu de communes seront épargnées mais nous pouvons nous interroger sur les répercussions pour les plus importantes d’entre elles, les intercommunalités à fiscalité propre dont la Métropole. Comment cela se traduira-t-il en terme de compensations de pertes de recettes : fiscalité de production, versement mobilités ? L’Etat sera sollicité mais il ne pourra sans doute pas tout prendre en charge ! Nous pouvons en effet penser que le premier établissement bancaire prêteur que nous sommes auprès du secteur public local sera sollicité pour des offres spécifiques. La conjoncture des taux reste très favorable ; il est possible que les nouveaux élus, qui ont hérité d’une dette, se tournent aussi vers nous pour obtenir de l’ingénierie financière. Nous disposons des personnes et des outils experts qui nous permettent d’étudier l’opportunité de réaménager des emprunts (taux, profils d’amortissements…) en vue de dégager des marges de manœuvre budgétaires.
DLH : C’est tout le paradoxe de la situation. La relance économique passera par les carnets de commande des collectivités qui verront elles mêmes leurs marges de manœuvre financière diminuer… Comment pourrez-vous les épauler et apporter, par là-même, votre concours à la reprise ? A.C. : « La Caisse d’Epargne pourra le faire de deux façons. En premier lieu, l’ingénierie financière sur la dette et les services que j’évoquais précédemment. Ensuite nous ne sommes pas qu’un organisme prêteur. Nous avons localement des spécialistes et des équipes dédiées au sein de filiales du Groupe CE qui peuvent apporter des solutions innovantes pour la gestion de certains projets tels que les énergies renouvelables et les nouveaux modes de transports décarbonés. Nous pouvons ainsi apporter aux élus et à leurs équipes toutes les expertises qu’ils jugeraient nécessaire de mobiliser».
DLH : Les années d’élection affichent toujours un caractère particulier. Certains vont même jusqu’à dire que l’activité y est mise entre parenthèses. Mais là, avec le Covid-19, 2020 aura connu l’encéphalogramme le plus plat de toute l’histoire. Comment repartir de l’avant ?
A.C. : « Nous allons nous faire connaître des nouveaux élus et ils pourront, s’ils le souhaitent, nous solliciter pour assurer des formations sur la préparation d’un budget et pour avoir une meilleure connaissance de leur territoire. Je profite de l’occasion pour les inviter à s’inscrire sur le site créé par les Caisses d’Epargne « Développement & Collectivités » qui leur fournira de précieux renseignements à partir de nombreuses bases de données.
Ces différents outils doivent pouvoir éclairer des décideurs locaux attendus pour participer à la relance des investissements qui donneront de l’activité aux entreprises locales du BTP.
Nous espérons aussi pouvoir reprendre assez rapidement le chemin des rencontres. L’association Côte-d’Or Partenaires s’est interrogée sur le maintien ou non du salon Cité 21. Les entreprises exposantes de l’édition 2019 questionnées sur le sujet souhaiteraient qu’il se déroule. Ce rendez-vous tourné vers les collectivités pourrait ainsi avoir lieu mi-décembre et c’est une perspective encourageante. Ce Salon sera susceptible d’apporter des réponses aux interrogations des nouveaux élus et de favoriser la commande publique. Sauf nouvelle contrainte sanitaire très forte, l’idée est de retrouver le chemin des échanges avec les élus, leurs équipes des services et l’ensemble des entreprises présentes ».
DLH : Et la Caisse d’Epargne poursuivra son rôle d’aménageur des territoires, quels qu’ils soient…
A.C. : « Oui tout à fait. La Caisse d’Epargne est une partie-prenante des différents outils qui épaulent les collectivités locales dans leur développement. Nous sommes ainsi historiquement présents aux côtés des bailleurs sociaux et des aménageurs. Il y a une sorte de communauté d’intérêts entre l’ensemble de ces intervenants qui doivent répondre à de nouveaux besoins de logements et à la nécessité d’engager des travaux de rénovation énergétique.
La période de confinement a également mis en exergue l’importance de la qualité de l’habitat. Il est donc évident que les élus devront réfléchir avec les opérateurs de l’immobilier (bailleurs sociaux et promoteurs) et les architectes pour créer de nouveaux espaces de vie que ce soit en centre urbain ou dans des communes moins denses.
Nous avançons dans notre réflexion sur l’avènement d’une gamme de prêts qui marquerait notre engagement responsable: nous pourrions par exemple proposer aux opérateurs de l’immobilier de bonifier les taux de nos financements si leurs projets améliorent leur impact social et environnemental. Nous continuerons ainsi nos innovations au service des territoires ! »