Et si le mécénat, que ce soit des entreprises ou des particuliers, permettait réellement de venir en aide au sport amateur, à la culture et aux associations œuvrant pour la jeunesse ? L’ancien député Bernard Depierre, président de FORMAPI (ex-CFA du sport de Bourgogne Franche-Comté), propose de changer les règles de la défiscalisation pour que ce soit LA solution… post Covid-19.
Depuis des décennies, Bernard Depierre mouille le maillot pour le sport, qu’il soit professionnel ou amateur ! L’expression n’est pas usurpée tellement l’ancien adjoint aux sports de Robert Poujade à Dijon, a fait beaucoup pour nombre de clubs, et pas seulement la JDA… Le créateur et président du CFA (Centre de formation des apprentis du Sport), devenu, 25 ans après, FORMAPI rayonnant dorénavant sur des terrains bien plus vastes que la Bourgogne Franche-Comté, ne s’est pas reposé durant le confinement. Loin de là ! La situation du sport amateur étant bien trop préoccupante pour que l’ancien député de la 1re circonscription ne raccroche les baskets ! Pour preuve, il est à l’origine d’une nouvelle initiative susceptible de « sauver le monde associatif » qui lui tient tant à cœur. « Nombre de présidents d’association m’ont sollicité. Ils m’ont dit : au égard à la situation actuelle, nous allons crever. Le sport amateur, qui a perdu les recettes des matches mais aussi de tous les événements festifs se déroulant en fin de saison ainsi que le fruit des partenariats, est menacé. C’est un manque à gagner de 25 à 30 % de leurs recettes », met-il en exergue, avant de détailler son projet : « Comme j’avais beaucoup travaillé sur ce sujet lorsque j’étais à l’Assemblée nationale, il m’est venu l’idée de faire une proposition parlementaire sur le mécénat. J’ai adressé ce texte à 107 députés et sénateurs, dont tous ceux de bourgogne Franche-Comté et partout où, avec FORMAPI, nous disposons d’une UFA (Unité de formation d’apprentis ». Et Bernard Depierre d’expliquer son idée : « Il faut que le gouvernement, qui a mis 110 milliards pour les entreprises et le chômage partiel, fasse aussi des efforts pour la vie associative. Je tiens à rappeler que le sport pèse, en France, 180 000 associations et 16 millions de licenciés. La question est de savoir comment faire cet effort. Il existe une solution : faire passer la défiscalisation du mécénat qui est de 60% aujourd’hui pour les entreprises et 65% pour les particuliers à 80 %. Dans le même temps, il faut augmenter le plafond autorisé à chaque entreprise de 10 000 à 20 000 euros. Dans le domaine du sport, cela représenterait une perte de fiscalité que j’ai estimée à 120 millions d’euros. Et si l’on ajoute les associations culturelles et de jeunesse, cela pourrait coûter à l’Etat 220 à 250 M€. Ce sont des sommes qui sont sans commune mesure avec les 110 milliards d’euros que j’évoquais précédemment et cela sauverait l’ensemble du tissu associatif sportif et culturel ».
Des élus ont d’ores et déjà repris au bond son projet : « J’ai reçu 27 retours de parlementaires de tous bords politiques. Certains m’ont dit qu’ils tenteraient de faire passer cette PPL (proposition de projet de loi) avant l’été. Daniel Fonteniaud, président de la Ligue Bourgogne Franche-Comté de Football m’a également annoncé avoir diffusé ce texte à l’ensemble des clubs, qui représentent 90 000 licenciés… » Le journal L’Équipe – la Bible journalistique, enfin laïquement s’entend, dans le domaine sportif, s’est aussi fait l’écho de cette initiative. Une initiative portée par Bernard Depierre qui sait toujours entraîner… du monde derrière lui !
Camille Gablo