Quelle première chose ferez-vous le 11 mai ?

S’il est une date attendue depuis des semaines, c’est bien celle du déconfinement, synonyme, même si le spectre du virus demeure tel une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, de liberté retrouvée. Vous avez, à n’en pas douter, réfléchi à la première chose que vous aimeriez faire ? En attendant, et histoire de nous projeter dans l’après, nous avons recueilli quelques témoignages…

 

« Revoir ma famille »

François-Xavier Dugourd, 1er vice-président du conseil départemental, président d’Orvitis : « Il n’y a aura pas un avant et un après. La période extraordinaire, au sens premier du terme que nous vivons, va se poursuivre. Nous allons continuer et amplifier les changements nécessaires afin de franchir ce cap. Le 11 mai, la commission permanente du conseil départemental se déroulera en visioconférence et nous accélérerons les choses à Orvitis pour que les chantiers, synonymes d’activité économique, reprennent le plus rapidement possible. Sur le plan personnel, j’attends avec impatience de revoir ma famille, mes filles et ma nouvelle petite-fille. Les nouveaux moyens de communication ne remplacent pas le contact… »

 

« Dans la nature »

Patrick Jacquier, président de l’UMIH 21 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) : « J’espère pour ma part que tout le monde disposera d’un masque. C’est indispensable ! A titre personnel, je serai heureux d’aller me promener dans la nature. Et je serai heureux, un jour, de revoir des clients dans nos établissements, car c’est quand même la base de nos métiers. Vivement le retour de la convivialité, de la communication, du contact et je pense que chez tous les professionnels de notre secteur ce qui manque aujourd’hui c’est cette relation humaine ! »

 

« Une côte de bœuf avec des potes »

Pierre Guez, président de Vitagora et d’AgrOnov, pôle d’innovation en agroécologie : « Je ne sauterai pas dans ma voiture et je ne me précipiterai pas en dehors de chez moi. Nous avons à Vitagora mis en place dès le début du confinement un nouveau mode de télétravail afin d’aider les entreprises de l’agroalimentaire. Je retravaillerai différemment et tenterai de changer mon mode de vie afin que l’on puisse enfin tous sortir définitivement de ce fléau. Par exemple, mes réunions sur Paris attendront le mois de septembre. Mais je dois vous avouer que j’inviterai quatre potes autour d’une côte de boeuf… en respectant naturellement les gestes barrière ! »

 

« Retrouver mes cadres »

Jean Battault, président de Dijon Congrexpo : « Je me précipiterai à Dijon Congrexpo pour retrouver mes cadres et tenter de faire face aux gros problèmes que doivent affronter le palais des Congrès et le parc des Expositions. En fin de journée, mon instinct de chasseur reprendra le dessus et j’irai faire un tour en forêt pour retrouver le contact du gibier ».

 

« Je serai au turbin »

Ludovic Rochette, maire de Brognon, président de l’AMF 21 (Association des maires de la Côte-d’Or : « Je serai au turbin. On pense qu’il y aura un avant et un après mais on prévoit de maintenir les services publics, avec, par exemple, les conditions sanitaires dans les écoles. Pour les maires, le quotidien ne va pas forcément changer mais on envisage que celui des habitants change. Si bien que je n’ai pas prévu de choses particulières… »

 

« Je me précipite chez Gibert »

Pierre Pertus, directeur de l’OPAD : « La toute première chose sera d’aller me recueillir au Jardin du souvenir du cimetière de Chenôve sur le monument funéraire de mon père Henri-Jacques Pertus puis sur celui de Roland Carraz qui le jouxte. La seconde sera de me précipiter chez Gibert pour acquérir quelques ouvrages ».

 

« Dans les écoles »

Joël Abbey, président du CAUE (Centre d’architecture, d’urbanisme et d’Environnement) de la Côte-d’Or, maire de Pontailler-sur-Saône : « Toute la commune de Pontailler-sur-Saône aura distribué des masques aux habitants et je me rendrai dans les écoles pour voir si la mise en place des conditions sanitaires se déroule dans des conditions optimales pour que les enseignants et les premiers élèves soient accueillis au mieux. Je continuerai d’assurer la marche de la commune comme je l’ai fait depuis le début du confinement et je verrai également avec le directeur du CAUE quel sera notre mode de travail dans les semaines à venir… »

 

« Retrouver du plaisir ! »

Xavier Mirepoix, président de la CCI Côte-d’Or Dijon Métropole : « Nous avons été depuis le premier jour du confinement aux côtés des entreprises par le biais des différentes cellules de crise. Afin de favoriser leur accompagnement à la reprise, nous allons amplifier et intensifier nos actions. Et je n’oublie pas, en parallèle à l’aspect économique où nous avons été sur tous les fronts, la dimension psychologique. J’ai toujours pensé qu’il fallait ne pas aller au travail en reculant. L’humour, le bonheur de vivre sont essentiels et on a besoin de retrouver du plaisir. Pour ma part, cela passera naturellement par le sport – je vais enfin retrouver les joies du VTT – et par le fait de revoir les copains ».

 

« Le plaisir d’une course cycliste »

Olivier Lévy, directeur de la librairie Gibert : « Nous attendions avec impatience la date du déconfinement. Nous allons rouvrir même si nous ne savons pas encore véritablement comment. La carte du 7 mai sera déterminante pour les différents protocoles. Derrière, le groupe enverra la marche à suivre pour tous les magasins. Qu’en sera-t-il du toucher des articles ? Tout porte à croire que nous travaillerons sur le mode vente-demande mais, une chose est sûre, Gibert sera à nouveau bel et bien ouvert pour ses clients. Et, quant à moi, je dois vous avouer que le home trainer et le vélo dans le garage ont affiché leur limite. J’adorerais retrouver le plaisir d’une course cycliste ».

 

« Une lettre au président de la République »

Anne Gentet, pharmacienne rue des Godrans à Dijon, : « Je vais de nouveau écrire au président de la République pour lui redire le désarroi de la population et du personnel soignant. Imaginez tout de même que j’ai accueilli dans mon officine un chirurgien à qui je n’ai pu fournir que trois masques. Cela me désespère. J’espère donc que, le 11 mai, nous disposerons de masques dans les pharmacies afin de pouvoir satisfaire les besoins de tous… »

 

« Faire le pari de la responsabilité »

Denis Hameau, conseiller délégué de Dijon métropole en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche, de l’innovation et du projet On Dijon : « La confiance, c’est mieux que la peur. Le 11 mai, nous faisons tous le pari de la responsabilité. Le numéro vert mis en place par la municipalité recueillait environ 300 appels par jour et, sachant que nous avions réduit nos champs d’intervention, nous nous attendons à ce que ce nombre triple dès le déconfinement. Il nous faut répondre à toutes les interrogations des gens, qui sont véritablement dans le flou eu égard à la gestion gouvernementale de la crise. Et j’aimerais véritablement que l’on arrête avec la sémantique de distanciation sociale, qui me rappelle trop le concept de classe sociale. Je préfèrerais que l’on parle de distance physique car, plus que jamais le 11 mai et après, on aura besoin de lien social ! »