Pour sortir de la crise, laissez les collectivités locales innover, agir ! Le salut passe aussi par les territoires.
La pandémie de coronavirus que nous vivons est absolument inédite. On sait que ses conséquences seront gravissimes pour notre économie et nos modes de vie, même si personne n'est capable, pour l'instant, de les évaluer avec précisions.
Ce qui est sûr, c'est que les collectivités locales seront en première ligne pour contribuer au redémarrage de notre économie.
On a bien vu depuis un mois que les élus locaux sont des relais indispensables de l’action publique sur le terrain, alors que l’Etat central montrait toutes ses limites. Les élus municipaux et départementaux sont au contact direct des citoyens et agissent au quotidien pour répondre à leurs besoins essentiels. Ils sont les mieux placés car ils connaissent parfaitement les besoins des administrés et des entreprises de leurs territoires.
Le Gouvernement doit donc leur faciliter la vie, et pas les entraver ! Il doit notamment permettre aux collectivités locales, à toutes les collectivités locales, d'intervenir rapidement pour sauver les entreprises et leurs millions d'emplois, menacés par cette crise sanitaire.
Pour ce faire, le discours gouvernemental doit être clair. Et il ne l'est pas.
Le discours doit fixer un cap. Et ce cap ne doit pas fluctuer.
Ainsi, Sébastien Lecornu, Ministre délégué aux Collectivités territoriales, a des propos ambigus depuis un mois. Il souffle tantôt le chaud, tantôt le froid. Le chaud, quand il dit devant les Sénateurs qu'on va avoir besoin des collectivités pour relancer l'économie et singulièrement l'investissement local. Le froid, quand il avertit dans La Gazette des Communes que les collectivités devront prendre toute leur part aux "efforts colossaux" en termes de finances locales. Le chaud, quand il garantit que les concours financiers de l'Etat aux collectivités ne baisseront pas en 2021. Le froid, quand il oppose une fin de non-recevoir aux Départements qui réclament un assouplissement de la loi NOTRe pour pouvoir octroyer des aides financières directes aux entreprises.
Sébastien Lecornu n'a rien compris. La crise sanitaire, gravissime on l'a dit, réclame des mesures d'ampleur, efficaces, décapantes, au plus près du terrain. Pas de la bureaucratie supplémentaire. Pas de l’étatisme supplémentaire.
On ne peut pas envisager l'après-crise comme l'avant. Emmanuel Macron l'a dit : plus rien ne sera comme avant. Raison de plus pour arrêter avec les procédures administratives superflues, qui ne feront que retarder la réponse aux besoins. La seule question qui compte, c’est de sauver des milliers d'entreprises, de commerçants, d'artisans, des TPE, des PME et des millions d'emplois. Et pour y arriver, tout doit être mis en œuvre.
Mon ami François Sauvadet, Président du Conseil départemental de la Côte-d'Or, a complètement raison quand, dans une récente interview à Dijon L'Hebdo, il parle de son intention d'agir vite et fort, hors des compétences actuellement autorisées des conseils départementaux. « Je me fous de savoir si j'ai le droit d'agir ou pas. On parle de la survie des entreprises et des emplois côte-d'oriens » a martelé François Sauvadet.
Je valide à 100%.
Loi NOTRe ou pas, les Départements doivent pouvoir accorder des aides financières directes aux entreprises, s’ils en ont les moyens et la volonté. Il en va de la survie de tout notre tissu économique local. Nous connaissons notre écosystème économique. Nous avons la possibilité d'agir rapidement en proximité. Nous devons pouvoir le faire.
Je pense sincèrement que, pour sortir de la crise et redonner espoir à nos entreprises, il faudra abandonner les vieux schémas et laisser les collectivités locales innover, agir. Et ne pas les emm…avec des chicayas administratives héritages d’un autre monde.
La crise que nous vivons montre toutes les limites de Etat centralisé. Redonnons du pouvoir, de la liberté, des facultés d’initiative au niveau local, aux territoires, aux élus territoriaux. Ils démontrent chaque jour leur efficacité.
Le Département de la Côte-d'Or, comme beaucoup de collectivités, est prêt à mettre le paquet. Responsables gouvernementaux, laissez-nous innover et agir ! »
François-Xavier Dugourd
1er vice-président du Conseil départemental de la Côte-d’Or