Si bête Sibeth !

« Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas, compte tenu de la fermeture des écoles, de traverser la France entière pour aller récolter des fraises gariguette… ». La phrase qui tue. Celle qui coupe le souffle et transperce l’estomac. La phrase idiote. La phrase de trop pour Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement -qui a succédé à un certain Benjamin Griveaux -, coupable une fois encore de déclarations à l’emporte-pièce. Avec elle, la bêtise ordinaire sort en habit du dimanche. Question modération et finesse de l’analyse, évidemment, on repassera.

L’ancienne chargée de mission « presse et communication » au cabinet d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, toujours prompte à réinventer l’histoire telle qu’elle aurait dû être, c’est à dire telle qu’elle voulait qu’elle fût, a bien tenté quelques phrases avec des mots bouillis d’excuse. Mais ce n’est pas suffisant aux yeux d’une opinion lasse de ce ton toujours vindicatif, cet avis tranché sur tout et n’importe quoi. Convenons que ce n’est pas ce qu’on attend d’une personne qui occupe un poste aussi important tenu dans le passé par des Jean-Philippe Lecat, Max Gallo, Roland Dumas, Alain Juppé, Claude Evin, Jack Lang, Nicolas Sarkozy, François Baroin, Stéphane Le Foll… dont on pouvait mesurer et apprécier l’inaltérable assurance. C’est vrai que c’était l’ancien monde…

A défaut d’être virée sur le champ, celle qui était jusqu’alors plus bavarde qu’une armée de coiffeuses a été placée dans une autre forme de confinement. Pas à cause du Covid-19 mais de sa bêtise. Cela donnera peut-être du temps à Sibeth Ndiaye pour méditer sur le fait que si la bêtise se met au premier rang pour être vue, l’intelligence se met en arrière pour voir… Du temps aussi pour préparer, pourquoi pas, les prochains JO de Tokyo. Car d’ici là, si la bêtise devenait discipline olympique, Mme Ndiaye serait une réelle chance de médaille d’or.

Jean-Louis Pierre