Chouettes Services & Vitame, Pascal Richard : « Nous sommes en première ligne »

Basées dans la métropole dijonnaise, les agences Chouettes Services et Vitame œuvrent, notamment, dans l’aide à domicile et le portage de repas auprès des publics fragilisés. Son dirigeant, Pascal Richard, qui a la solidarité inscrit dans les gènes, nous explique quels dispositifs il a dû mettre en place pour ses salariés et quelles problématiques il a rencontrées…

Dijon l’Hebdo : L’aide à domicile, déjà essentielle en temps normal, est devenue encore plus capitale en cette période de confinement…

Pascal Richard : « Nous sommes en effet sous tutelle du Département dans le cadre des services à la personne, et plus généralement, ce que l’on appelle les SAD (services d’accompagnement et d’aide à domicile). Nous intervenons ainsi auprès des publics plus spécifiquement fragilisés (personnes âgées ou personnes handicapées), ce qui correspond à environ 300 personnes. Nous sommes en effet en première ligne dans la crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui. Notre activité complémentaire, à savoir le portage de repas à domicile, connaît aussi actuellement un boom conséquent. Le public fragilisé rencontre en effet des difficultés à faire ses courses. Nous avons eu, par exemple, en deux jours et demi, plus de 30 demandes supplémentaires, ce qui est conséquent ».

DLH : Comment avez-vous pu maintenir vos activités ?

P. R. : « Sur les deux structures, Chouettes Services et Vitame, nous avons au total 120 salariés. Nous avons cessé nos activités partielles liés aux actes de confort, à l’instar du ménage des logements, si bien que nous n’avons plus actuellement que 50 salariés sur le terrain. Nous avons fait passer tout ce qui est back office en télétravail. Les responsables de secteurs, qui organisent la planification des interventions, sont concernés. Ils interviennent depuis leur domicile et leur bureau virtuel, qui est exactement le même que celui qu’ils ont à l’agence. Les autres sont sur le terrain avec toutes les mesures de prévention et de protection préconisées. Je pense notamment aux gestes barrière à mettre en application face à cette pandémie : lavage et désinfection des mains, respect des distances de sécurité, hygiène de base au niveau respiratoire, mouchoirs jetables, aération régulière des pièces. Nous leur avons communiqué tout un protocole via la Fédération française de service à la personne et de proximité (FEDESAP), dont nous sommes adhérents (1) ».

DLH : Quel est le principal problème que vous avez rencontré ?

P. R. : « Nous nous heurtons à la problématique des équipements de protection individuelle (EPI) que l’on peut entendre depuis quelques semaines et je l’avais moi même remontée en terme d’information à l’Agence régionale de Santé le 5 mars dernier. Nous sommes ainsi en déficit criant de masques. Vendredi 20 mars, je suis allé voir les officines de pharmacie qui devaient délivrer des quantités de masques lambda mais je n’ai pas encore été informé des suites. Nous avons eu une heureuse surprise lundi 23 mars au matin : les nouvelles attestations en ligne mises en place par le gouvernement ont permis à nos salariés de se voir octroyer une quantité de masques pour la semaine dans une pharmacie, 9 pour être plus précis. C’est certes minime mais c’est déjà un début. Nous avons l’impression que la situation s’arrange… »

DLH : En dehors de la question épineuse des masques, avez-vous dû faire face à une autre difficulté ?

P. R : « Nous avons aussi rencontré comme difficulté majeure la garde d’enfant pour nos intervenantes. Lorsqu’elles n’ont pas de solution, c’est un arrêt de travail. Et c’est compliqué à gérer parce qu’il faut trouver à les remplacer »

DLH : La solidarité est au cœur de votre métier… et aujourd’hui elle est plus que jamais indispensable ! 
P. R. : « Nous avons notre propre cuisine centrale à Marsannay-la-Côte. Nous gérons tout de A à Z, de la fabrication à la livraison et nous hébergeons dans notre laboratoire des traiteurs. Eu égard à l’arrêt total des activités de restauration, ceux-ci se sont retrouvés du jour au lendemain sans activité. Nous pouvons ainsi les employer temporairement suite à notre surcharge de demandes. C’est une bonne entente entre nous et cette solidarité est essentielle dans cette période difficile, où des remises en question sont nécessaires et où les doutes sur l’avenir sont nombreux… »

Propos recueillis par Camille Gablo

Pascal Richard est délégué régional Bourgogne Franche-Comté de la FEDESAP

Pour plus d’information, consulter www.chouettes-services.com & www.vitame-dijon.fr