Macron En marche sur le chemin de Damas

Je n’en reviens pas : on avait connu Macron, Monsieur Morgue et Science infuse. Et le voilà transformé en émule de Saint-Vincent de Paul depuis que le Covid-19 a été envoyé sur terre par Lucifer. Curieuse cette conversion, non ? Après moult visites dans les hôpitaux plus ou moins heureuses, le début mars l’a vu passer une matinée dans une EPADH, poussant le zèle à partager le repas et rompre le pain avec les pensionnaires pour la plupart octogénaires, mais… électeurs. Suivez-mon regard ! A quelques jours du sacrement des municipales, Monsieur Macron accomplit là son chemin de Damas et se campe en Supérieur d’un ordre hospitalier. Sera-ce suffisant pour faire repartir sur un bon pied les croisés de La République en marche.

Dernière question soulevée par l’impie que je suis : est-ce bien le rôle d’un Président de la République qui, contrairement aux rois de France, n’a pas pouvoir divin de guérir des écrouelles ? N’est-ce pas marcher sur les plates-bandes d’un ministre de la Santé compétent en la personne d’Olivier Véran ainsi que du directeur de la Santé Publique ultra-professionnel qu’est Olivier Salomon ? Une fois encore, en dépit d’un QI de poids – personne n’en doute – Emmanuel Macron se fourvoie en positionnant la mission régalienne de la fonction présidentielle sur les bases de la (fausse ?) commisération. D’autant que le coronavirus doit être diagnostiqué de plus en plus à l’échelle planétaire comme le signe d’un système économique néo-libéral vieillissant affligé d’hypertension chronique et d’une surproduction maladive. Il serait souhaitable que la Macronie s’accordât le temps d’œuvrer à une thérapie génique rédemptrice.

M-F. Poirier