C comme Coronavirus, C Comme Carton rouge

Le Coronavirus remet sur le devant de la scène la nécessité d’observer une hygiène des mains rigoureuse. Hygiène fort négligée en… temps de paix médicale. Vous ne trouvez plus de solution alcoolisée en pharmacie ou en magasin ? Rien de dramatique, le bon gros morceau de savon de Marseille constitue un excellent ersatz aseptisant. Il n’empêche qu’en dépit des conseils donnés par le gouvernement dans ce domaine, notre Hexagone affiche bien des failles.

Récent exemple : mon retour de Riom-Châtel Guyon à Dijon, le lundi 2 mars. Ce périple me valut d’avoir à emprunter deux TER. La première étape du trajet me vit à bord du train n° 87 5708 : deux heures et quelques à grelotter comme une pauvresse, cible potentielle du Covid-19. D’autant que la propreté générale laissait à désirer. Mais, cela me parut le palais des Merveilles, lorsqu’à Lyon j’ai escaladé avec ma valise le TER n° 17 764 à 15 h 16. Un TER qui, dès le premier coup d’œil, m’a semblé fort vétuste, inconfortable et fort sale. Inutile de tenter une excursion aux WC, tant ils étaient d’une saleté incroyable. Ajoutons à cette scène digne d’un roman de Zola le fait que notre tortillard en prenant de la vitesse – nous n’avons pas eu de retard à déplorer – a laissé s’échapper une ou deux mini-poubelles accrochées aux sièges des passagers. Outre la crasse générale, il faisait tout juste chaud. Là, je me tourne à nouveau vers Zola pour crier : « J’accuse ! » Oui, j’accuse la SNCF et la région Bourgogne Franche-Comté de négliger le Baba de tout respect élémentaire des usagers – fort usagés déjà par la longue et pénible grève de cet hiver. Oui, j’accuse la SNCF et la région de ne pas se soumettre aux consignes d’hygiène dont les médias ainsi que le Premier ministre ne cessent, à juste titre, de nous bassiner.

Enfin, pour clore ce chapitre, j’ajoute que souvent les TGV, exception faite pour la ligne Lyria, sont en général à loger à la même enseigne. Pourquoi, la SNCF et l’institution territoriale – seul commanditaire des transports interrégionaux – n’engagent pas plus d’équipes de nettoyage, à fortiori en période de Coronavirus ? A quoi bon installer un piano dans le hall de la gare de Dijon ou nous mettre des bandit-manchots de la malbouffe un peu partout quand un bon coup d’éponge, des détergents et l’utilisation d’aspirateurs seraient autrement plus salutaires ! Voyager en masse dans une telle insalubrité, n’est-ce pas plus risqué que d’assister à un match de foot ? Les TER que j’ai empruntés ce fameux jour méritent bien un carton rouge.

Marie-France Poirier