Sylvain Comparot : La conquête (impossible) du Nouveau Monde ?

Personne ne savait à quelle hauteur pouvait bien sortir la liste menée par Sylvain Comparot, soutenue par LREM et l’UDI. Telle était l’une des questions majeures à laquelle le sondage du Bien Public a apporté un début de réponse… Il semblerait que le Nouveau Monde soit très loin, le 15 mars prochain, de bousculer les us et coutumes dijonnaises.

« Le sondage Le Bien Public catastrophique pour la liste Dijon l’Avenir Ensemble (6% d’intentions de vote) confirme mon analyse : le choix incohérent d’une tête de liste sans notoriété, sans expérience et sans affiliation En marche ne convainc pas les Dijonnais », tel fut le verdit sans appel formulé sur Twitter par le député LREM de la 1re circonscription, Didier Martin, après la gifle donnée par le sondage IFOP publié par le Bien Public à la liste menée par Sylvain Comparot, « Dijon l’Avenir Ensemble… » En reprenant les mêmes mots, mais en les faisant marcher dans un autre sens, l’avenir de Dijon ensemble… s’est ainsi obscurci ! Des nuages s’amoncelaient déjà dans le ciel de l’ancien socialiste qui a voulu marcher sur les traces de François Patriat, sans bénéficier ni de la notoriété ni de l’expérience de l’ancien ministre et actuel sénateur. Il faut dire que 39 ans les séparent… Sa liste Pour Dijon, soutenue par La République En Marche et par l’UDI, ne fut en effet créditée que de 6% des intentions de vote. Il faut reconnaître, à sa décharge, qu’il n’est pas aisé de porter actuellement l’étiquette macroniste, la réforme des retraites – mais pas seulement – étant passée par là… Là, l’on peut dire que le Nouveau Monde n’est pas si éloigné de l’Ancien Monde puisqu’aucun parti de gouvernement n’a réussi à s’imposer lors d’élections de mi-mandat… Rappelons que ce sondage a été réalisé entre le 4 et le 7 février derniers, soit avant qu’une sex-tape (enfin paraît-il que la bonne sémantique que nous avons découverte à cette occasion est Revenge Porn) ne vienne couper court à la candidature de Benjamin Griveaux à Paris. Si bien que nombre de connaisseurs politiques se demandaient localement si les estimations n’auraient pas été encore plus basses si elles étaient intervenues après cette nouvelle affaire qui a fait chuter l’un des piliers de la Macronie, ancien conseiller municipal, rappelons-le, de Chalon-sur-Saône et conseiller général de la Saône-et-Loire sous la présidence d’Arnaud Montebourg.

La Chouette dijonnaise

L’ancien directeur de cabinet du président de l’Université de Bourgogne, Sylvain Comparot, a, lui aussi, fait ses gammes au parti socialiste mais en Haute Côte-d’Or, sur ses terres natales de Châtillon-sur-Seine pour être plus précis. Dans la capitale régionale, il fonde et préside l’association Pour Dijon, afin d’en faire sa rampe de lancement vers cette candidature aux élections municipales dans la cité des Ducs. Une rampe de lancement, qui lui permit d’être rejoint par LREM (et Charles Rozoy) ainsi que l’UDI (et Franck Ayache) mais qui, aujourd’hui, semble ne pas pouvoir le projeter très haut.

Avec 6%, il sort plus de… 6 fois plus bas dans ce sondage que le maire sortant François Rebsamen, dont il brigue le fauteuil. Avant même que ne soient tombées, comme un couperet (aiguisé), ces estimations, des responsables de LREM ont multiplié les appels, notamment auprès de la droite locale, afin de voir si une alternative était encore possible. Mais dans la dernière ligne droite menant au scrutin municipal (enfin pas si droite que cela vu le score annoncé pour la liste d’Emmanuel Bichot), la messe était dite… et ceux-ci n’ont plus dorénavant qu’à aller caresser la Chouette dijonnaise afin de voir réaliser leurs vœux. Et si les courbes du sondage se confirment le 15 mars prochain, ils se rapprocheront aussi un peu plus du célèbre volatile dijonnais à la veille des sénatoriales en septembre prochain… Car les voix de Dijon et de la métropole se volatiliseront elles-aussi pour François Patriat !

Camille Gablo