Carton rouge et boule de neige

L’improbable Greta Thunberg n’est pas vraiment ma tasse de thé vert, mais je me suis décidée à lui écrire pour lui faire part de deux thématiques qu’elle n’a jusqu’ici jamais abordées, tel que l’impact du foot sur l’empreinte carbone. Evidemment, je ne parle pas des équipes dans les quartiers ou les petites communes. Non-non, je vise le gratin et, plus spécifiquement, le PSG dont le train de vie des joueurs n’a rien à envier à Carlos Ghosn. Ils sont récemment venus à Dijon pour affronter le DFCO – lequel a pris une sacrée pâté avec 6 buts dans les tibias… Je ne remets pas en cause le score glorieux des Parisiens, mais le luxe avec lequel ces seigneurs du ballon, leurs soigneurs, leurs coaches, bref tout l’encadrement effectuent les déplacements, en jet privé. Sans oublier un bus particulier qui a effectué l’aller-retour Paris-Dijon à vide et n’a servi qu’à effectuer les trajets aéroport de Longvic / Hôtel / Stade Gaston Gérard et vice-versa ! Evidemment, on va m’argumenter que les VIP du gazon ne sont pas des prolos revêtus de simples maillots Marcel et que leur valeur marchande – le Mercato est là pour nous le rappeler – oblige à toutes les sécurités du monde.

Greta, il y a là matière à vous indigner. Imaginez la pollution que chaque déplacement du PSG provoque : un but marqué égale une quantité de CO2 chiffré à plus de 8,3 t ! Très chère, en dépit de vos sponsors qui financent des deux mains à la fois vos propres déplacements urbi et orbi ainsi ceux des équipes sportives les plus célèbres, je vous prie instamment d’évoquer au cours de vos futures conférences de presse ce foot qui se fout de l’environnement et tacle le réchauffement climatique. Allez-allez, chère Greta, cessez de nous asséner vos leçons à propos de nos déchets ménagers. Et troquez la pollution générée par nos épluchures de patates contre celle des jets privés de nos dieux du stade.

Tiens, pendant que j’y pense, en moins prestigieux certes, parlons d’un autre sujet qui fâche : la pratique du ski coûte que coûte, même quand la neige vient à faire défaut sur les pistes. Depuis le début de la saison de sports d’hiver, les Pyrénées sont victimes d’un faible enneigement, au point que certaines stations ont dû fermer. A Luchon-Superbagnères on a opté pour un maintien de l’activité : une opération de livraison de neige par hélicoptère a été organisée à la mi-février. La ministre de la Transition écologique s’est fâchée tout rouge, indiquant que ce genre d’opération n’était pas « une voie possible ». Greta, ma chère, calculez l’âge du pilote de l’hélico et l’empreinte carbone lors de ce saupoudrage des pistes réalisé en dépit du sens moral ! Je sais que vous désertez les cours tous les vendredis, mais j’imagine que votre QI salué par tout le staff de l’ONU et les béni-oui-oui du monde des arts et du cinéma hollywoodien vous permettra de résoudre ce calcul tout simple. Soyez notre « Reine des Neiges »! Usez de vos pouvoirs magiques, quitte à faire un casting dans les studios Disney.

Marie-France Poirier