Panta rhei… Tout passe, comme disaient Héraclite et Socrate. Mais pas tout quand même, et sûrement pas les vingt dernières années qui viennent de s’écouler tant elles se sont inscrites dans le marbre de la longue et belle histoire de Dijon. En 2001, l‘arrivée de François Rebsamen à la mairie n’est pas un simple jeu des vases communicants, une banale alternance entre une majorité et une opposition. C’est un séisme politique.
C’est l’histoire d’un homme qui a désiré très longtemps une ville qui se refusait à lui. Il voulait devenir maire de Dijon. C’était son ambition.
Mars 2001. La troisième tentative est la bonne. Dijon ouvre ses bras à celui qui annonce comment faire passer le courant d’air de la rénovation. En un rien de temps, François Rebsamen démontre sa vision stratégique et sa compréhension intime de la capitale régionale, impose ses gens et ses choix, sans souffrir la moindre contestation. C’est l’homme du moment, celui pour qui l’Histoire locale déroule son tapis rouge.
Réélu à deux reprises (2008 et 2014), il va s’imposer comme l’homme des grandes mutations de la ville, laissant des traces dont on voit aujourd’hui combien elles sont profondes : Zénith, Grand Stade, piscine olympique, piscine du Carrousel, tramway, piétonisation, écoquartiers, musée des Beaux Arts, équipements culturels,préservation des terres agricoles, gestion connectée de l’espace public, réseau de chaleur… Sur le bilan de ses années de gouvernance, François Rebsamen n’encourt pas le reproche d’avoir musardé ou gâché un temps précieux pour mettre en oeuvre ses promesses.
Fervent défenseur du « vivre ensemble »
L’élection de 2001 va le mettre sur orbite. Il se fait une jolie place dans la galaxie socialiste qui fait de lui un vrai leader sans l’appui duquel il est devenu compliqué de gagner un congrès ou même une primaire. C’est un ingénieur des rapports de force qui a su se montrer, à l’époque où il était l’homme fort du Parti socialiste, comme un partisan de la réconciliation des points de vue.
Le temps saupoudre aussi des dorures républicaines -présidence de groupe au Sénat, ministère du Travail, de l’Emploi et du dialogue social- sur sa vie sans changer ses manières, sa façon de parler, sa raison d’être, son culte de l’amitié, sa fidélité… et surtout son attachement à Dijon qui décroche toutes ces années dernières des places très enviables dans les palmarès des villes où il fait bon vivre.
Fervent défenseur du « vivre ensemble », sa culture est laïque et républicaine. Sa langue maternelle se nourrit de justice sociale : « Dijon sera forte si elle a du cœur, si elle reste solidaire et continue à se bâtir comme une ville pour tous et en particulier accueillante aux plus fragiles » ne cesse-t-il de marteler.
François Rebsamen a un atout essentiel : il est sans complexes. Il sait qu’il ne doit à lui-même d’être arrivé là où il est aujourd’hui. C’est l’homme de gauche par excellence, le progressiste éternel qui s’entend bien avec les patrons qui le lui rendent bien.
Séduction, proximité complice, sourire amical… A la fois cajoleur, enjôleur, modeste, attentif,
il a imposé un style, un caractère, une manière de passer d’un registre consensuel à un registre conflictuel où il ne sera plus question de ménager la chèvre et le chou, quitte à faire sentir le mors à ceux qui seraient tentés de regarder dans d’autres directions. Il est depuis presque 20 ans le maire d’une ville dont on voyait mal qu’elle puisse s’offrir durablement à la gauche.
François Rebsamen est un maire heureux, ne s’en cache pas, et fourmille de projets pour sa ville. Notamment faire de Dijon une capitale verte européenne.
Jean-Louis Pierre
1951 : Naissance à Dijon
2001 : Elu maire de Dijon
2008 : Elu sénateur de la Côte-d’Or (jusqu’au 2 mai 2014)
2011 : Président du groupe socialiste au Sénat
2014 : Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social (jusqu’au 2 septembre 2015)
2016 : Président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (toujours en fonction)