Adrien Guené : « Une nouvelle dynamique pour Talant »

Dijon l’Hebdo : En août dernier, contre toute attente, Gilbert Menut a décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat. Il a considéré que votre profil était le meilleur pour conduire la liste de la majorité municipale aux prochaines élections municipales. Comment avez-vous reçu cette annonce ?

Adrien Guené : « D’abord le choix de ma candidature a été une décision collective. La confiance de Gilbert Menut m’honore et le soutien de l’ensemble des élus m’engage. Cela conduit à faire preuve d’une grande humilité, vis à vis du Maire sortant car le travail qu’il a accompli durant 23 ans est majeur et vis à vis de la majorité qui a fait le choix de me soutenir. Et surtout très humble vis à vis des Talantais qui attendent un renouvellement et de nouveaux projets pour Talant. C’est avec cette exigence que j’anime l’équipe Ensemble, Unis pour Talant depuis le mois de septembre ».

DLH : Comment avez-vous construit votre liste pour porter selon votre expression « une nouvelle dynamique » ?

A. G : « Les 35 colistiers de la liste que je conduis ont des profils très divers. Il y a, à la fois des élus sortants mais également des personnes qui s’engagent pour la première fois dans la vie publique et dans une aventure municipale. Avec un renouvellement supérieur à 50 % et une moyenne d’âge de 52 ans, cette liste est une nouvelle dynamique pour Talant. Je l’ai construite en fonction des compétences et de l’envie des personnes de s’impliquer dans cette campagne. Je crois beaucoup en la valeur « mérite ». Il n’y avait pas de place « réservée ». Ceux qui sont avec moi, sont là car ils sont motivés et déterminés à s’engager pleinement pour Talant ».

DLH : Politiquement parlant, quelles sont les différentes composantes de cette liste ?

A. G : « Je n’avance pas masqué. Chacun connait mes opinions et mon appartenance politique. A Talant, la majorité a toujours été plurielle (à l’époque nous avions une majorité RPR-UDF-DL ou encore UMP-Modem). Nous avons souhaité conserver cette pluralité des idées. Elle est saine pour le débat démocratique. J’en serai le garant : notre liste est donc une liste de Rassemblement de la Droite, du Centre et de la Société civile. Je n’ai demandé à personne son appartenance politique. : il y a des membres encartés (LR, Modem, LREM, Agir, Libres…) et également 70% de personnes sans étiquette. C’est l’engagement pour Talant qui compte à mon sens. Nous avons voulu une liste de Talantaises et de Talantais qui souhaitent s’engager pour leur cadre de vie ».

Quels sont les points dans votre programme qui peuvent convaincre les électeurs de voter pour vous ?

A. G : « Les élections municipales, c’est l’occasion de s’exprimer directement sur des sujets concrets, des sujets du quotidien. Nous avons souhaité que les Talantais puissent s’exprimer. C’est pour cette raison que nous avons lancé une grande consultation il y a 5 mois. Nous n’avons jamais attendu les élections pour rencontrer les Talantais et faire du terrain contrairement à d’autres. De cette consultation, nous avons identifié 4 grandes thématiques pour imaginer notre ville en 2030. Talant 2030 c’est d’abord une ville plus sûre. Nous proposons de doubler les effectifs de Police municipale et de faire évoluer complètement ses missions et ses équipements. Talant 2030, c’est aussi une ville plus verte, plus éco-citoyenne. Il faut préserver les « espaces verts » de Talant et les développer, en plantant 1 000 arbres durant le mandat 2020-2026 et en réalisant le parc photovoltaïque que la majorité a voté. Talant 2030, c’est également une ville plus inclusive, plus proche des citoyens. Une ville plus participative. C’est pour cette raison que nous proposons la création et la généralisation des Conseils Citoyens Participatifs dans tous les quartiers de notre ville, avec des budgets autonomes. J’y suis très attaché. Enfin, Talant 2030, c’est une ville bien gérée, avec une maîtrise de nos finances communales : si nous sommes élus, il n’y aura pas d’augmentation des taux d’impôts locaux pendant 6 ans. C’est une question de respect, c’est une exigence que nous devons avoir pour protéger les Talantais ».

DLH : Après des faits de délinquance commis sur la commune, vous avez annoncé que des propositions concrètes seront faites aux Talantais en matière de sécurité. Quelles sont-elles ?

A. G : « Derrière les récents faits de délinquance, il y a une réalité à Talant. Les chiffres de la délinquance sont bons dans notre ville. Je les tiens à disposition de ceux qui en douteraient. Mais il faut différencier les faits recensés -avec dépôts de mains courantes ou de plaintes- et les méfaits du quotidien qui gâchent la vie des habitants. Je veux m’attaquer aux deux. Cela passe par une augmentation des effectifs de policiers municipaux comme je vous le disais mais également par une évolution des missions -lutte anti-cambriolage, adaptation des horaires en lien avec les faits de délinquance, patrouille nocturne l’été, un numéro de téléphone direct et joignable afin que notre police devienne primo-intervenante...-. Je crois beaucoup à l’idée de chaîne de sécurité.

La police n’est pas la réponse à tout. Il faut s’appuyer davantage sur la médiation dans les quartiers, en particulier dans le quartier du Belvédère. Nous souhaitons également développer la vidéo protection dans toute la ville. Il faut créer un climat défavorable pour les délinquants dans notre ville. Pour coordonner tout cela, nous créerons un poste de Responsable de la Tranquillité Publique au sein de la Mairie. Avec nous, la ville sera au rendez-vous de ses compétences. Mais une chaîne d’acteurs ne peut être complète sans l’ensemble des acteurs. Il faut que l’État prenne ses responsabilités et assure ses missions régaliennes de sécurité publique. Il faut donner à la Police Nationale les moyens de travailler en augmentant les effectifs ».

DLH : Les réserves foncières de Talant étant des plus limitées comment la ville peut-elle encore se développer pour maintenir ou augmenter sa population afin de préserver ses équipements publics telles que les écoles ?

A. G : « D’abord il y a déjà beaucoup d’infrastructures existantes dans notre ville. Les réalisations sont nombreuses et le dernier mandat n’est pas en reste avec la réalisation de l’Écrin qui a trouvé sa place dans la métropole et connait un vif succès. Dans le prochain mandat, nous souhaitons être encore plus attentifs au quotidien des habitants en renouvelant et en créant des équipements de proximité. La population augmente à Talant mais l’augmentation de la population n’est pas une fin en soi : elle est le résultat d’un renouvellement lié à un cadre de vie préservé. Nous devrons donc protéger nos quartiers pour préserver l’ADN de notre ville face à la bétonisation ».

DLH : Gilbert Menut est apparu ces dernières années comme le plus farouche adversaire de la gouvernance de la Métropole. Si vous êtes élu, allez-vous vous inscrire naturellement dans cette logique d'opposition systématique ou chercherez-vous le consensus comme ont pu le faire jusqu'alors les communes de Fontaine-lès-Dijon, Saint-Apollinaire ou encore Chevigny-Saint-Sauveur ?

A. G : « Je ne crois pas qu’il y ait eu une opposition « systématique » mais plutôt une opposition de « bon sens » notamment sur les questions d’urbanisme. Cela étant dit, quelle que soit la couleur politique de la future majorité métropolitaine, la ville et la métropole sont des collectivités partenaires. Etre partenaire, cela signifie être respectueux, sans rapport de force, sans soumission ni compromission. Je serai donc constructif mais toujours vigilant pour la défense de Talant ».

DLH : Dans le cadre de la loi, de nombreuses compétences ont été transférées à la Métropole. A quoi sert encore un maire aujourd'hui ?

A. G : « Etre Maire aujourd’hui, c’est être l’un des derniers remparts face aux sentiments d’abandon et de déclassement de certains de nos concitoyens. Etre Maire, c’est être un véritable relai de proximité. Etre Maire, c’est s’occuper au quotidien des problèmes de sa ville et c’est aussi avoir des projets pour le développement de son territoire, en lien avec nos partenaires, métropole, département, région, associations, entreprises… Je crois profondément en cette vision de la politique et de l’action publique ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre