CGFL : Un équipement « révolutionnaire » dans la lutte contre le cancer

LIRM Linac MRIdian®, un véritable appareil « révolutionnaire » permettant de mieux cibler et de mieux traiter les tumeurs, a été conçu dans la Silicon Valley aux Etats-Unis par la société ViewRay. Seules une vingtaine de villes dans le monde en disposent. Et, parmi les 3 de lHexagone, figure désormais Dijon après son installation au Centre Georges-François-Leclerc.

Le directeur du Centre Georges-François-Leclerc, Charles Coutant, sest plu à citer Thomas Samuel Kuhn lors de linauguration de lIRM Linac, un nouvel appareil de radiothérapie « révolutionnaire ». Il faut dire que ce professeur de Harvard, détenteur dun nombre de titres honorifiques record, représente LA référence en matière dhistoire des sciences. « Celui-ci avait prédit que les évolutions technologiques entraîneraient en théorie des changements de paradigme. Et la théorie est devenue réalité. En cancérologie, les paradigmes tombent les uns après les autres, avec, actuellement, une accélération prodigieuse », a constaté le professeur Coutant, avant dannoncer : « LIRM Linac nest pas une évolution instrumentale mais une technologie de rupture. Cest une véritable prouesse technologique qui permet de faire coexister dans le même appareil un traitement de radiothérapie de type accélérateur linéaire et un système dimagerie par résonance magnétique ». Ainsi la radiothérapie, qui, rappelons-le, consiste dans lirradiation des tumeurs par rayons X, peut-elle devenir adaptative et personnalisée. Et ce, grâce à lanalyse des images en continu du volume tumoral pendant le traitement et la prise en compte, à chaque séance, des modifications anatomiques de la tumeur ou des organes de proximité. Précision renforcée des traitements, meilleure protection des organes sains soit moins deffets secondaires , réduction du nombre de séancesles bénéfices sont multiples pour le patient avec lacquisition de cet IRM-Linac développé par la société américaine ViewRay.

Un coût de plus de 10,2 M
Et le Centre Georges-François-Leclerc de simposer, avec linstallation de ce nouvel équipement, un peu plus parmi les premiers établissements français de lutte contre le cancer. Premier à avoir, en 2017, acquis un TEP-TDM numérique (cela permet dobtenir des images plus précises tout en garantissant davantage de sécurité et un meilleur confort au patient), il fait, là aussi, partie des rares entités de lHexagone à disposer de lIRM Linac. Seules Dijon, Marseille et Montpellier proposent dorénavant une telle technologie, pour laquelle linvestissement a atteint plus de 10,2 M: 8,2 Mpour l’équipement en tant que tel et 2 Mpour les travaux du bunker nécessaire à son installation. Le Fonds européen de développement régional (3,91 M) ainsi quune subvention du conseil régional (145 000 ) sont venus soutenir le CGFL, qui a investi dans ce développement denvergure, à laquelle a également participé le mécénat.

Comme la souligné également le professeur Coutant, cet IRM-Linac apportera sa pierre à « la recherche qui constitue lADN du CGFL (plus de 10 My sont consacrés chaque année) ».

Tout en revenant sur lexcellence, « au bénéfice de tous les patients et de tout notre territoire », le maire de Dijon, François Rebsamen, a insisté sur « la solidarité et lhumanité, au-delà des compétences reconnues, dont font preuve les 835 salariés du CGFL auprès des patients : « Cette manifestation est une occasion exceptionnelle de leur exprimer mon immense gratitude ». La présidente du conseil régional, Marie-Guite Dufay, a abondé dans son sens en adressant « des remerciements à tous ceux qui sont engagés au service des malades ». Le président du conseil dadministration du CGFL, Richard Vignon, préfet du Jura, sest, quant à lui, félicité que « la région soit précurseur avec cet équipement ».

Pour tous, la mise en service de cet appareil permettant de « mieux traiter » 10 à 15 patients par jour sest apparenté à « un grand événement ». Un événement majeur pour le CGFL, pour Dijon et toute la Bourgogne Franche-Comté… Mais aussi et surtout contre le cancer qui avait emporté en 1996 un certainThomas Samuel Kuhn !

Camille Gablo

Le CGFL en chiffres

835 salariés dont 128 médecins, 85 personnes dédiées à la recherche

22 729 patients en 2018, dont 6494 nouveaux patients

95 Mde budget annuel, dont près de 10% consacrés à la recherche

194 lits