En ces temps troublés, cher lecteur, on ne sait plus vraiment qui est qui : femelle ? mâle ? hermaphrodite ? Le genre est bousculé jusque dans les mots. Pourtant même si pamplemousse est bi… et peut être précédé d’un ou d’une, on doit toujours dire une espèce de monstre et une anagramme, même si on s’en bat les « lucioles ».
Il y a bien longtemps, Le Marquis de Sade « démasqua le désir », quand il célébra Charles Baudelaire pour « le labeur de sa chair » ou pour sa « chaleur de braise ». Robert Schumann quant à lui « reconnut Brahms » et Françoise Sagan qui l’aimait tant a « réagi sans façon ».
Plus près de nous, Boris Vian fut un « bison » plus « ravi » que futé. Pascal Obispo, pâle copie de Polnareff, ne peut que fortuitement contenir « Pablo Picasso ». Malgré sa mort, Marie Laforêt « aime folâtrer » et pense que Clara Morgan n’est pas un « carnage moral ». Marguerite de « Crayencour » reste l’inoubliable auteure des Mémoires (au masculin) d’Hadrien. Enfin Jean-Paul Gautier passe sa vie à « lier la jupe au gant ».
Quant à la classe politique et pour en finir, ses anagrammes n’ont rien de rassurant. Laurent Fabius, premier vizir du « Hollandais en froc », faisait souvent preuve d’un « naturel abusif ». Le retrait d’Arnaud de Montebourg s’explique sans doute par « un art du boomerang… » On sait par ailleurs que Valérie Pécresse n’est qu’une « vipère reclassée », que Marine Le Pen « amène le pire », que Castaner est « écrasant » dans les manifs, tandis qu’Olivier Besancenot « vibre à son élection ». Et que penser du président s’il s’écriait « Maman, énorme cul » ? Je laisserai à Guillaume Colletet, poète appartenant au groupe littéraire des Illustres Bergers, protégé de Richelieu, n’ayant donc rien à voir avec « Collette », le mot de la fin lui qui disait des petits faiseurs d’anagrammes :
« Et sur Parnasse nous tenons,
Que tous ces faiseurs de noms
Ont la cervelle renversée ».
Alceste