La filière santé de la métropole compte plus de 140 entreprises et ne pèsent pas moins de 4000 emplois directs. C’est dire si elle pèse… Et sa croissance devrait se poursuivre puisque Dijon métropole vient de concrétiser un Technopôle Santé dans lequel figurent tous les grands acteurs (publics et privés) de ce domaine d’excellence. Retour sur un accouchement… sans douleur !
Le plateau médical, universitaire et politique était de taille. Il faut dire que l’enjeu l’était tout autant : la naissance d’un Technopôle Santé. François Rebsamen, président de Dijon métropole, Patrick Alexandre, président du Pôle BFCare (fédérant les industries du secteur de la santé), Nadège Baille, directrice générale du CHU Dijon-Bourgogne, Alain Bonnin, président de l’Université de Bourgogne, et Charles Coutant, directeur général du Centre Georges-François Leclerc, étaient en effet réunis le 26 septembre dernier afin de participer à l’accouchement d’un projet qui ne passera pas, c’est certain, inaperçu.
Ils se sont retrouvés afin de parapher la convention fondatrice définissant les principaux domaines de coopération de ce nouveau pôle. Après diagnostic, différents axes principaux ont été retenus : l’accueil, l’interface et l’accompagnement des porteurs de projets, le décloisonnement de la filière, l’animation et la promotion de l’écosystème de santé. « Avec l’agroalimentaire, comme l’on vient encore de le prouver en étant retenu au niveau national dans le cadre des Territoires d’innovation de grande ambition (TIGA), et avec le numérique – nous venons encore d’avoir 40 demandes de visites pour OnDijon –, nous avons identifié la filière Santé comme un pôle d’excellence, source d’innovation et de croissance. Aussi avons-nous décidé de lancer un écosystème d’innovation en essayant de tirer le meilleur impact possible ! »
« Un hub biomédical »
Et l’ancien ministre du Travail, tout en chiffrant les 4000 emplois du secteur, de rappeler qu’il « croyait beaucoup en Crossject (ndlr : entreprise dijonnaise spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de systèmes d’auto-injection médicamenteuse sans aiguille) ». Tout en évoquant d’autres fers de lance tels Protéor, Urgo et, naturellement, Oncodesign, dont le Pdg, Philippe Genne, présent également, fut cité à plusieurs reprises.
« Nous voulons faire de Dijon un des plus importants hub biomédicaux de France, attentifs aux nouveaux talents, aux entreprises », a insisté le maire de Dijon, tout en dessinant les contours du technopôle : « C’est un espace identifié, avec du foncier, de l’immobilier, de l’équipement, de l’expertise… La zone du campus universitaire rassemble presque toutes les composantes et il faudra réfléchir à une extension car la zone Mazen-Sully est saturée ».
La directrice générale du CHU, Nadège Baille, s’est dite « convaincue que nous ne pouvions rester dans notre tour d’ivoire » : « La médecine d’aujourd’hui doit fonctionner en réseau. C’est une stratégie gagnante-gagnante. Les échanges doivent être facilités et il faut créer l’ensemble des facteurs favorisant les projets d’avenir et la structuration des start-up ». L’ancienne directrice générale adjointe des Hospices civils de Lyon, nommée en février dernier à Dijon, n’a pas manqué de citer RéadapTIC.
Dijon comme Chicago
Il faut dire que cette plateforme de rééducation du futur, lancée par le CHU, met à disposition du patient l’intelligence artificielle, la robotique et les objets connectés. Et que seul, dans le monde, l’Ability Center de Chicago offre quelques similitudes… Patrick Alexandre, fondateur et président du directoire de Crossject, a expliqué que « le Pôle BFCare avait déjà depuis des années pris goût au travail collectif » : « Lorsque la métropole a annoncé la création de ce Pôle, cela nous a fait plaisir. Lorsqu’elle nous a demandé d’y prendre part, nous avons dit Banco ! »
Tout en rappelant que l’Université de Bourgogne « était depuis quelques semaines une université européenne » et qu’elle « était présente pour la 3e année consécutive dans le classement de Shanghai», le président Alain Bonnin s’est félicité du « beau défi de relier les chercheurs et les entreprises ». Le directeur du Centre-Georges François Leclerc Charles Coutant (dont vous pouvez découvrir l’intervention dans la page suivante) a, quant à lui, trouvé la citation adéquate… signée de Nelson Mandela : « Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès ! »
Une chose est sûre, Dijon métropole et les acteurs (publics et privés) de la santé ont fait du travail en commun leur nouvelle ligne de vie…
Camille Gablo
La filière santé en chiffres
4 000 emplois
100 entreprises
1 200 M€ de CA consolidé
3 domaines d’activité principaux : chimie fine/ pharma/cosmétique; services et innovation en sciences de la vie; technologies médicales
20 % des emplois industriels du bassin d’emploi
Les acteurs académiques et hospitalo-universitaires
CHU Dijon-Bourgogne
590 M€ de budget
7 710 employés
1 773 lits
228 254 patients annuels
294 108 consultations
703 publications validées
13 pôles d’activités cliniques et médico-techniques
Centre Georges-François Leclerc
92 millions d’euros de budget dont 10 % consacrés à la recherche
835 salariés dont 141 médecins et 84 personnes dédiées à la recherche
194 lits et places
22 448 patients par an
Université de Bourgogne
15 laboratoires et entités de recherche universitaires dans le secteur de la santé
3 axes thématiques appliqués : Santé et ingénierie moléculaire, apprentissage et santé, photonique et matériaux avancés
900 enseignants-chercheurs, chercheurs et doctorants
Plus de 8000 étudiants formés en sciences de la santé, sciences de la vie, sciences et techniques en 2018-2019
70 % des unités de recherche en santé évaluées A ou A+