La Bourgogne Franche-Comté n’est pas effective que sur le plan institutionnel depuis le 1er janvier 2016. Elle l’est aussi dans le domaine culturel… Lisez plutôt ce qui suit, relaté par l’un de nos lecteurs assidus. Celui-ci se rend à l’heure de l’apéritif au Duke, l’un des derniers bars (très agréables) à avoir vu le jour dans le quartier des Antiquaires, rue Auguste-Comte pour être plus précis. Christophe, le patron étant un grand connaisseur (et un fan) du football britannique, il assiste, sur grand écran, à la promenade de l’équipe d’Arsenal face à Francfort dans le cadre de la phase de groupe de la Ligue Europa. A l’issue, le score sera sans appel en faveur du club londonien : 3/0. Mais c’est une autre promenade – moins sportive et plus culturelle – qui scotche notre lecteur. A la mi-temps, pas de publicités (enfin !) mais un clip envoûtant, qualifié de « magnifique » par le patron, comme par notre lecteur… Un clip dans la langue en cours dans les pubs londoniens. Rien d’étonnant à cela puisque nous sommes tout de même au Duke à Dijon, où les pintes, très anglophones, coulent à flot (consommées évidemment avec modération). Se renseignant, notre lecteur apprend que le groupe à l’origine de cette douce mélopée s’appelle Eighteen et que la chanson s’intitule Riszek (1). Naturellement il imagine que celui-ci vient d’outre-Manche et sillonne les scènes underground londoniennes…
Il se met alors à penser à Coldplay à ses débuts, le dernier grand groupe londonien par excellence
dont il reconnaît une certaine influence dans la nouvelle musique qu’il déguste. Même si la pop s’avère plus stratosphérique que rock ! C’est alors qu’on lui apprend qu’en réalité ce groupe est bourguignon franc-comtois : Philippe Lallement, le compositeur-guitariste est Dijonnais. Ce maître-nageur et moniteur de ski a la création chevillée au corps puisque, tout en composant et jouant de la guitare, il vient de lancer sa propre marque de sacs en cuir vieilli : Roadiz qui commence à faire des émules chez les inconditionnels de la célèbre Route 66 – mais pas seulement puisque des boutiques dijonnaises se sont mises à commercialiser ses produits vintage chic, entièrement faits main sur Dijon. Le chanteur Jean-Louis et le batteur Anthony sont originaires respectivement de Tancua et des Fougères, à proximité des Rousses, dans le Jura. Cela fait deux ans que les trois compères jouent ensemble. Avec plusieurs concerts à leur actif, notamment en Suisse où les rappels ont été nombreux, ils ont également enregistré 8 morceaux dont Innocence et Don’t Forget que vous pouvez retrouvés sur YouTube. Eh oui, nous ne sommes plus dans les années 80 et, en matière musicale, ce sont les réseaux sociaux qui donnent le La. Ce n’est pas sur le Net que ces 3 musiciens ont lié connaissance mais dans la vie réelle. Comme le souligne Philippe : « C’est une superbe aventure. C’est une belle histoire d’amitié, humainement nous nous sommes trouvés. ». Musicalement aussi… Actuellement en recherche d’un label indépendant, le groupe Eighteen devrait rapidement faire parler de lui ! De la Bourgogne Franche-Comté jusqu’à Londres qui sait ! En tout cas, nous ne pouvons que lui souhaiter… Dans la langue des Stones (vous vous rappelez sans conteste leur symbole : la langue de Mick Jagger !), cela se dit « Good luck » !
Camille Gablo
(1) Le clip est visible sur YouTube