L’actualité de la SPLAAD (Société Publique Locale «Aménagement de l’Agglomération Dijonnaise») est très fournie. Présidée par Pierre Pribetich, elle s’est imposée comme un outil privilégié de la sphère publique pour le développement du territoire. Explications.
Dijon l’Hebdo : Concrètement, qu’est-ce que la SPLAAD peut apporter aux communes de la Métropole ?
Pierre Pribetich : « Déjà, pour que la SPLAAD puisse intervenir il faut que les communes en soient actionnaires. Si elles n’ont pas cette qualité, il ne sera pas possible de répondre positivement à leurs sollicitations. Néanmoins, de plus en plus de communes souhaitent intégrer le pack d’actionnaires de la SPLAAD. Car la SPLAAD, qui est une société publique généraliste, peut soutenir efficacement les maires et les exécutifs dans leur volonté de mener à bien des opérations d’aménagement, de réhabilitation de quartiers, des restructurations de places… Il y a tout une palette d’outils qui permet aux élus qui souhaitent agir de le faire facilement.
Je vais citer quelques exemples : nous avons tout récemment passé, en conseil d’administration avec Thierry Falconnet, le maire de Chenôve, une convention de prestations intégrées qui sera soumise à la délibération de son conseil municipal. A la demande de la Métropole, il nous faut travailler à l’arrivée prochaine de deux écoles d’ingénieurs. Je précise également que notre fonctionnement est lié à un contrôle « in house ». C’est à dire que des commissions régulières examinent à la fois l’état d’avancement du projet, la consommation des crédits, l’appel ou non à des fonds venant de la collectivité ou de prêts bancaires qui permettent d’assurer un fonctionnement autonome pour chaque opération ».
DLH : Etes-vous tenu à n’intervenir que sur la Métropole ?
P. P : « Non. La communauté urbaine du Creusot-Montceau, par exemple, a reconnu les compétences techniques de la SPLAAD. C’est pour cela qu’elle a intégré son capital avant de lui confier une opération d’aménagement. La Région, en son temps, avait souhaité une action efficace et rapide sur la réhabilitation et la rénovation de lycées. C’est vers la SPLAAD qu’elle s’est tournée ».
DLH : Vous êtes impliqué dans combien de dossiers aujourd’hui sur la Métropole ?
P. P : « Ils sont nombreux. Je citerai les plus importants. Le campus métropolitain. Les zones d’activités économiques : il y en a un certain nombre, les plus emblématiques étant le Parc Beauregard, situé en prolongement de la zone industrielle de Longvic – Ouges, le Parc Dijon-Bourgogne, sur l’est dijonnais. Dans les opérations de réalisation-réhabilitation, l’occasion nous est donnée d’affirmer tout notre savoir faire.
Il est intéressant de mettre aussi en avant une opération qui n’est pas allée à son terme. Cela s’est passé sur la commune de Plombières-lès-Dijon et c’est l’illustration de la souplesse et de l’adaptibilité de la structure ».
DLH : Pour les collectivités actionnaires, la SPLAAD est-elle un passage obligé ou bien une commune pourrait-elle être tentée de se débrouiller seule ?
P. P : « Non, ce n’est pas un passage obligé. Il n’ y a pas d’exclusivité de travailler avec la SPLAAD. C’est une possibilité mais il n’y a aucun caractère d’obligation. Une commune peut commander une étude et s’en tenir là. Nous avons eu le cas avec Marsannay-la-Côte où un projet lancé par l’ancien maire n’a pas été prolongé par son remplaçant après les élections municipales de mars 2014. Il y a eu une convention d’arrêt de la convention de prestations intégrées. On voit là toute la souplesse dans la gestion des opérations ».
DLH : Et la structure que vous présidez est « tout terrain ». C’est à dire qu’elle est capable de s’engager sur tout type d’opération, de l’aménagement d’un lotissement comme c’est le cas à Corcelles-les-Dijon jusqu’à la prise en charge d’une opération d’envergure comme la refonte du centre ville de Chenôve ?
P. P : « Les deux exemples que vous citez sont importants dans la mesure où ils illustrent l’éventail de nos interventions qui s’adaptent pleinement et facilement à la commande du donneur d’ordre. Il est intéressant de citer le parking Monge qui est une réalisation de la SPLAAD. Un équipent de belle facture, livré en temps et en heure, en face de la Cité internationale de la Gastronomie. On voit que notre capacité de faire s’élargit de jour en jour avec des projets très diversifiés ».
DLH : Les communes de la Métropole se lancent depuis quelques années dans des aménagements importants. Doit-on y voir le signe de l’attractivité de Dijon et de sa Métropole ?
P. P : « Oui parce qu’il y a des besoins qui se font sentir. Ces besoins n’existaient pas. Par exemple, la concrétisation de la reconnaissance immatérielle du repas français par l’Unesco, la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin dont la première pierre sera posée le 4 juillet illustrent aussi une attractivité amplifiée, renouvelée. Le besoin d’un parking s’est rapidement fait sentir et c’est comme cela que la SPLAAD a pris en charge sa réalisation.
Autre exemple de cette belle attractivité avec l’arrivée de deux écoles privées d’ingénieurs, l’ESEO (Ecole supérieure d’électronique de l’Ouest) et l’ESTP (Ecole spéciale des Travaux publics), dans un pool commun, ce qui constitue une nouveauté. C’est une opération d’un montant de 25 millions d’euros qui va être réalisée par la SPLAAD. Opération elle aussi importante pour la montée en gamme de l’attractivité de la Métropole et de Dijon qui assume pleinement sa place de capitale régionale ».
DLH : La SPLAAD au quotidien ce sont combien de personnes ?
P. P : « La SPLAAD emploie 12 salariés. Ce sont essentiellement, à côté de la partie administrative, des ingénieurs chefs de projets, porteurs d’une réelle qualification qui s’amplifie de jour en jour ».
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre