Patrick Chapuis : « Je suis d’abord candidat pour finir ce mandat avec le meilleur bilan possible »

Dijon l’Hebdo : 2019 est la dernière année de mandat avant les prochaines élections municipales qui se dérouleront en mars 2020 ? Où en êtes-vous avec les engagements pris en 2014 ?

Patrick Chapuis : « Avec la fin des dossiers en cours, et notamment la construction du restaurant scolaire et du centre périscolaire sur le site même de l’école des Carrois, la totalité des engagements pris aura été tenu et cela malgré les contraintes financières fortes imposées par l’État qui a supprimé plus de 10 % de l’ensemble de nos ressources. Nous avons perdu près de 650 000 € au niveau de la dotation globale de fonctionnement  ».

DLH : Parmi les points forts de votre mandat, la construction du bassin des Combottes. Quel bilan tirez-vous du fonctionnement de cet ouvrage exemplaire par sa dimension ?

P. C : « Le bassin des Combottes est en service depuis 4 ans et selon les dires de son gestionnaire, Suez, il répond parfaitement à sa mission qui était de sécuriser les 4 à 500 ménages du secteur Saverneys – Saint-Martin victimes jusqu’alors des débordements de réseaux. Je rappellerai qu’il a été entièrement financé par les Fontenois avec la seule aide de l’agence de Bassin. C’est aussi une très belle contribution de Fontaine-lès-Dijon à l’amélioration de l’état écologique du lit du Suzon, avec, selon les études, une baisse a minima de 30 % de la pollution du cours d’eau. Si on résume, le bassin des Combottes, c’est un résultat parfait, attendu par les Fontenois et, au-delà de Fontaine, une contribution écologique non négligeable ».

DLH : Fontaine-lès-Dijon va bénéficier de l'agrandissement du chauffage urbain de la Métropole. Quels sont les secteurs concernés et quels avantages allez-vous en retirer ?

P. C : « A l’origine, j’avais proposé la réalisation d’une antenne à partir du rond point de la Nation pour desservir les 800 logements collectifs qui sont le long de la rue Majnoni en plus du groupe scolaire des Portefeuilles. Au final, les sociétés concessionnaires et la Métropole ont souhaité aller plus loin en réalisant un vrai bouclage des deux réseaux existants et en traversant toute la ville. J’ai accepté volontiers ce projet en proposant au passage le branchement à ce réseau de la mairie, de la Poste, du groupe scolaire des Carrois et du centre d’animations Pierre-Jacques. Au bout du compte, ce sont des milliers de tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère.

DLH : Et des économies d’énergies ?

P. C : « Des économies d’énergie bien sûr et, à terme aussi, le non remplacement de chaufferies ».

DLH : Où en est le développement de la fibre optique sur la commune ?

P. C : « Il faut rappeler que c’est Orange qui a la maîtrise du déploiement du réseau fibre sur la commune de Fontaine comme sur toutes les autres communes de la Métropole. Aujourd’hui, toutes les armoires de raccordement et de distribution qui étaient prévues sont installées. 50 % des logements sont aujourd’hui raccordables. Cela évolue tous les jours et je renvoie les administrés au site internet d’Orange relatif au déploiement de la fibre qui donne, avec une mise à jour permanente, maison par maison, l’état de l’accessibilité à la fibre. Précisons tout de même que pour les maisons individuelles, il restera toujours à faire en sorte que le raccordement soit possible entre la limite de propriété et le pavillon. S’il y a une impossibilité de passer dans le tuyau existant, il faudra faire une autre tranchée aux frais du propriétaire ».

DLH : La clinique de Fontaine a déménagé pour rejoindre l'hôpital privé de Valmy. Il reste un imposant bâtiment. Quelle pourrait-être sa nouvelle destination ?

P. C : « Je ne sais absolument rien des projets de la Générale de Santé vis à vis de cette ancienne clinique. J’ai longtemps espéré un projet sanitaire sur ce site. Il faut se projeter dans l’avenir et si aucune activité n’est finalement autorisée par l’Agence régionale de Santé il faudra regarder ce que prévoit le futur PLUI-HD en cours d’élaboration sur la Métropole, c’est à dire la possibilité de faire des logements pour une surface qui ne sera globalement pas supérieure à ce qui est construit aujourd’hui. Le PLU de la ville de Fontaine permettait de construire jusqu’à 15 m de hauteur. Le PLUI-HD ne permettra pas de dépasser les 12 m et il imposera le respect des espaces boisés classés sur cette propriété de 14 000 m2 ».

DLH : Un des charmes de votre ville, c'est son cœur de village chargé d'histoire mais aussi sa mare qui attire de nombreux promeneurs et même quelques pêcheurs. On peut imaginer que c'est un soulagement de voir disparaître cette verrue que constituait cet hôtel inoccupé depuis des décennies pour laisser la place très bientôt à un petit programme immobilier de qualité ?

P. C : « C’est un des très beaux moments de ce mandat. Malgré les difficultés que l’on a pu avoir, la disparition de cette verrue, la dernière qui existait dans Fontaine, en décembre dernier, m’a procuré un immense plaisir. L’opération est aujourd’hui portée par un promoteur – BVM – qui prévoit la division du terrain en deux parties : sur la plus grande, la plus proche de la mare, un projet d’une quinzaine de logements et sur la plus petite, la partie supérieure, sans doute - parce qu’il n’y a rien de décidé aujourd’hui – un pavillon. La construction de l’immeuble devrait démarrer ces jours-ci. Elle a fait l’objet d’une étude particulièrement vigilante de l’architecte des Bâtiments de France. On a attendu 20 ans pour que cet hôtel soit démoli… Il ne s’agissait pas d’autoriser n’importe quoi. L’ensemble sera très valorisant pour le quartier ».

DLH : Le dernier baromètre immobilier publié dans nos colonnes par la chambre des notaires de Côte-d'Or montre que Fontaine-lès-Dijon suscite un véritable attrait. Comment expliquez-vous ce succès d'estime ?

P. C : « J’attribue cette attractivité à la qualité de l’urbanisme déployé depuis longtemps avec une offre de logement plus diversifiée, sans surdensité, dans la recherche d’une ville équilibrée où on trouve en plus d’un logement, des emplois, des services publics, des services privés de qualité, de nombreux commerces, sans oublier une animation culturelle et sportive de bon niveau. Avec, au final, une fiscalité parmi les plus avantageuses sinon la plus avantageuse des grandes villes comparables. Vous avez là le cocktail attractif de la ville de Fontaine ».

DLH : Le PLUI-HD proposé par la Métropole et qui sera soumis au vote d'ici la fin de l'année vous donne-t-il satisfaction ?

P. C : « Franchement, cela a été un très long travail qui répond à mon sens le mieux possible à trois nécessités, trois obligations : la première, c’était de s’adapter à l’impossibilité de tout étalement urbain. Aujourd’hui, à Fontaine, tout ce qui est urbanisable est urbanisé. Le deuxième point, c’est la nécessité de maintenir un niveau de population indispensable au maintien, voire même au renforcement des services et commerces existants. Le troisième point, il ne faut pas l’ignorer, c’est de répondre le plus intelligemment possible aux obligations incontournables imposées par l’État. Je renvoie tous les Fontenois au document qui est consultable sur le site internet de la Métropole. Il suffit de comparer l’écart de hauteur à celle du PLU existant pour voir que l’on conserve dans ce PLUI-HD les caractéristiques et l’identité de chaque quartier. On permet à la ville de se renouveler sur elle-même comme cela se fait d’ailleurs depuis des siècles sur le vieux Fontaine ».

DLH : Serez-vous candidat à votre succession en mars prochain ?

P. C : « Je pourrais m’en sortir par une pirouette mais je dirai que je suis d’abord candidat pour finir ce mandat avec le meilleur bilan possible. Et ça s’annonce plutôt bien et cela m’occupera jusqu’à la fin de l’année. Je ne cacherai pas qu’avec mes collègues et tous mes amis du conseil municipal, on n’a jamais cessé d’être à l’écoute des Fontenois et des Fontenoises pour savoir comment répondre le plus utilement à leurs aspirations. Cela est indispensable pour bâtir un bon projet. Pour revenir à votre question, je ne manquerai pas d’y penser. Je vous le promets. Rendez-vous cet hiver quand il fera moins chaud pour la décision finale ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre