Guillaume Ruet : « Mon parti, c’est Chevigny ! »

Elu le 4 février dernier à la tête de la commune de Chevigny-Saint-Sauveur, Guillaume Ruet a pris à bras le corps lensemble des sujets concernant au premier chef ses habitants. Mais il entend également que sa commune prenne toute sa place dans la Métropole dijonnaiseInterview dun nouveau maire qui fait de la consultation une véritable méthode de travail.

Dijon lHebdo : Cela fait six mois que vous avez succédé à Michel Rotger à la tête de la municipalité de Chevigny. Avez-vous eu le temps dagir réellement pour lensemble de vos habitants ?

Guillaume Ruet : « Je suis très fier d’être le maire de Chevigny ! Depuis mon élection, je me suis jeté dans la tâche à corps perdu. Avec un souci : dialoguer et écouter les Chevignois, pour répondre à leurs attentes du quotidien et préparer lavenir de la commune et celui de nos enfants. Cest le sens de mes opérations « Un café avec le Maire » ou de mes 16 visites de quartier. Jai pu commencer à cliner mes 3 priorités : lenfance, le cadre de vie et le lien social, mais aussi, plus globalement, redonner la place que Chevigny doit avoir dans la Métropole. Je ne calcule pas mon énergie et je me donne à fond mais il nous reste encore 6 mois pour agir. Après ce sera le temps des municipales…»

DLH : Quen est-il de la question des transports en commun pour lesquels vous aviez annoncé vouloir agir rapidement ?

G. R. : « Je lai dit à mon arrivée : lamélioration de la desserte de Chevigny en transports en commun est une urgence. Loffre nest actuellement pas suffisante. Jen ai parlé au président de la Métropole après mon élection. Jai également lancé une grande consultation dans le journal municipal dont les résultats sont sans appel : 95% des Chevignois ayant répondu tirent aussi la sonnette dalarme. Lors du dernier conseil municipal, une motion a été adoptée à lunanimité réaffirmant que tous les élus de Chevigny, tous bords politiques confondus, étaient favorables à une amélioration rapide de loffre de transports en commun. Cela passe par le rétablissement sans attendre de la ligne directe Chevigny-Dijon qui existait avant larrivée du tram sur lagglomération. Nous sommes tout de même lune des seules grandes communes autour de Dijon à ne pas avoir de ligne directe ! Et cela passe par le lancement, en parallèle, des études de faisabilité et dimpact sur lextension de la ligne de tram de Quetigny jusqu’à Chevigny. Cest un projet à moyen ou long terme auquel de nombreux Chevignois sont favorables. Il est temps douvrir véritablement le dossier ! ».

DLH : La consultation des habitants semble représenter la méthode Guillaume Ruet

G.R. : « Effectivement. Jai consulté sur les transports, mais je lai fait aussi avec les parents d’élèves, les habitants dun quartier sur les sens de circulation, avec les assistantes maternelles, les usagers de la médiathèqueLe fait de consulter correspond en effet à ma méthode : écouter avant dagir, rester proche pour être efficace. Cest mon leitmotiv ! Sur la question des déplacements, même si nous ne sommes pas surpris, je me voyais mal imposer une solution sans laval de tous. Cela donne du poids à notre démarche. Et le transport est un sujet qui doit rassembler si lon veut être efficace et être entendu. En consultant les habitants, on arrive à passer les clivages et les postures politiciennes. Si lon veut peser au sein de la Métropole, il faut parler dune seule voix et ne défendre que les Chevignoises et les Chevignois ».

DLH : Durant longtemps, et notamment sous les mandatures de Lucien Brenot, Chevigny-Saint-Sauveur fustigeait laction de François Rebsamen à la tête de lagglomération dijonnaise. Comment appréhendez-vous les rapports avec la Métropole ?

G. R. : « Les temps ont changé et je suis dans un autre état desprit. Je souhaite que Chevigny prenne totalement sa place au sein de la Métropole. Par son poids démographique et économique, nous en sommes lunes des principales communes. Je considère Dijon Métropole comme un partenaire de la commune, avec qui lon peut avoir parfois des différences mais avec qui nous ne pouvons pas ne pas travailler. Et je dois également reconnaître quil existe nombre de choses très bien faites par Dijon Métropole. Aujourdhui, les relations sont bonnes avec Dijon Métropole et, pour ma part, jessaie d’être constructif et être force de propositions. Je défends les Chevignois et je demande à être entendu et respecté. Cest le cas et cest comme cela que lon avance posément et efficacement. Sur le PLUI-HD par exemple, jai eu une très bonne écoute et je pense quun certain nombre de mes revendications seront satisfaites à la rentrée. Javance pour ma part sans regarder les étiquettes politiques et je le dis souvent : mon parti, cest Chevigny ! Les postures politiciennes ne mintéressent pas ».

DLH : Vous associez le développement durable avec la dimension sociale et économique. Pourquoi un tel triptyque ?

G. R. : « Nous allons dévoiler à la rentrée notre Agenda 21 après un an et demi de travail en concertation avec les habitants. Celui-ci comportera un volet environnemental mais aussi économique et social. Car lAgenda 21 a pour objectif de construire une ville durable et harmonieuse avec des solidarités. Celles-ci peuvent intervenir dans les quartiers, au niveau du voisinage, où lesprit dentraide peut être développé… Cela permettra davoir une ville bien équilibrée et humaine. ».

DLH : Vous navez donc pas attendu, comme dautres, les résultats des élections européennes pour être sensibilisé aux enjeux écologiques

G. R. : « Chevigny est une belle ville, très agréable, avec beaucoup despaces verts et 25% de sa superficie occupés par la forêt. Nous sensibilisons, à notre niveau, à l’écologie, au développement durable et à lenvironnement, notamment auprès des enfants pour lesquels nous menons des actions en partenariat avec lEducation nationale ou dans nos structures périscolaires. Nous construisons tout cela pour eux et cest auprès deux quil faut faire passer le message. Nous tentons petit à petit de limiter notre impact sur lenvironnement, en réduisant notre énergie, récupérant leau, en développant les modes de transports doux… Cest assez coûteux, cela ne va pas aussi vite quon le voudrait mais cest lune de nos préoccupations majeures ».

DLH : Et cette dimension écologique va jusqu’à la question animale

G. R. : « Je suis lun des seuls maires à avoir confié à une élue une délégation spéciale sur cette question. Jy suis très sensible. Nous avons sur notre territoire des associations qui soccupent du bien-être animal, à limage du Chat libre dijonnais qui fait un travail formidable en matière de protection animale. Nous allons notamment lancer, avec cette association, une très belle action à la rentrée afin d’œuvrer auprès des personnes âgées isolées en leur confiant un animal qui a besoin dune famille daccueil. Lanimal, comme cest scientifiquement prouvé, est un moyen de sortir ces seniors de leur solitude. Mais sintéresser à la question animale, cest aussi répondre aux sempiternelles problématiques des déjections canines, des chiens dangereux, des nuisances sonores. Cest à la fois protéger les animaux mais également responsabiliser les maîtres. De même, depuis 2 ans, je nautorise plus linstallation sur Chevigny de cirques avec des animaux sauvages ! »

Propos recueillis par Camille Gablo