François-André Allaert : médecin au long cours

Toutes celles et tous ceux qui ont eu la chance de rencontrer ou d’approcher François-André Allaert ont ressenti cruellement sa disparition. Le médecin – chef d’entreprise est parti sans prévenir. Trop vite. Nous privant définitivement de son humanisme distingué. Les hommages rendus par Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne – Franche-Comté, et François Rebsamen, maire de Dijon et président de la Métropole, résument parfaitement son impressionnant parcours. Mais il y a tellement de choses à dire sur celui qu’on surnommait affectueusement F2A…

Celui qui avait prêté le serment d’Hippocrate n’avait pas oublié que le médecin grec du siècle de Périclès, mais aussi philosophe, appelait « force de la nature » cette énergie dont dépend notre capacité à la fois physique et morale d’agir et d’apprivoiser la vie plutôt que de la subir. C’est pourquoi il n’abandonnait que quelques heures au sommeil pour se consacrer au travail. Ce médecin de santé publique et juriste, pharmacien, Professeur de biostatistiques, spécialiste du droit de l’information médicale et expert en cryptographie n’arrêtait pas de tromper le temps, sinon de l’ignorer. Premier arrivé – dernier parti… était son quotidien au sein de son entreprise où sa présence agissait comme un charme galvanisant.

 

De Séoul à Dijon

CEN Biotech, il l’ a créée il y plus de 20 ans. La société occupe désormais 3 centres de recherche d’une superficie totale de 2500 m2 dans lesquels travaillent une trentaine de collaborateurs sur la zone d’activités Mazen Sully. CEN Biotech s’investit dans les nouvelles technologies à la fois en proposant un nouvel outil de recueil de données cliniques sur smartphone mais également en développant de nouveaux partenariats avec l’industrie des objets connectés de santé. C’est pourquoi François-André Allaert avait élargi son groupe il y a peu avec la création de CEN Connect qui propose des applications sur smartphone innovantes dans le domaine de la santé mais aussi un accompagnement des industriels qui le souhaitent sur des thématiques comme la sécurité des données médicales informatisées. Car pour lui, ce n’est pas seulement avec des antivirus et des firewall que l’on mène une politique de sécurité informatique, c’est par une prise de conscience forte de tous les acteurs hospitalier de leur responsabilité vis à vis des informations que les patients leur ont confié.

Le colloque OCS sur les objets connectés de santé et l’intelligence artificielle qu’il organisait chaque année à l’automne était l’occasion d’avoir une véritable réflexion éthique et de repenser la manière dont nous serons soignés non pas dans 20 ans mais dans 5 ans…

L’homme de la ville qui aimait les ambiances bucoliques et champêtres, et plus particulièrement la Toscane, avait très vite compris qu’un homme n’est rien sans le paysage et le terreau qui l’ont façonné. C’est pourquoi il était capable de mettre au point avec des Coréens le sel Symbiosal®, résultat d’une recherche de plusieurs années sur la réduction de la toxicité hypertensive intrinsèque du sel de table et de travailler avec des entreprises locales comme Mulot et Petitjean pour développer avec son Centre d’Investigation Clinique Cen Nutriment, 3 pains d’épices enrichis en ingrédients naturels actifs disposant des allégations de santé prévues par l’agence européenne de sécurité sanitaire.

Boulimique créateur

D'un pragmatisme professionnel sans égal, François-André Allaert aurait pu faire sienne la devise chinoise : « Qu'importe qu'un chat soit blanc ou noir pourvu qu'il attrape les souris ». Dans le monde feutré des patrons, où il est de bon ton de ne jamais dévoiler ses convictions profondes, cette sincérité était son élégance. Elle était aussi, même s'il s'en serait défendu, une forme de courage.

Le médecin était un patient obstiné et un enthousiaste invétéré qui n’a jamais eu honte de se regarder dans le miroir que ses idéaux et ses rêves lui présentaient.

François-André Allaert, boulimique créateur, faisait aussi profession de curiosité. Pour lui, une rencontre, c’était toujours une aventure, une confrontation avec d’autres idées, d’autres façons de penser, affichant ainsi une vision jamais figée de l’homme et de la société.

Jean-Louis Pierre

 

Attentif au développement de sa ville

C’est en 2014 que François-André Allaert est devenu président de Dijon Métropole Développement, une agence de développement économique visant à favoriser le maintien et le développement de l’activité et de l’emploi sur le territoire en proposant différents services aux entreprises. Encore récemment, dans nos colonnes, il se félicitait des bons résultats enregistrés en 2018 en matière de création d’emplois sur l’agglomération. Et c’est avec beaucoup de fierté qu’il menait la bataille de l’attractivité…