Du peintre François Devosge, créateur de cet espace artistique en 1732 au sein du palais ducal, au maire de Dijon François Rebsamen qui en a fait l’une de ses réalisations majeures, le musée des Beaux-Arts (dorénavant métamorphosé) représente une (belle) histoire des François. Pour tous les Dijonnais… mais aussi tous les Français, et bien plus largement !
« L’on pourrait croire que c’est un aboutissement mais c’est un commencement pour moi… » Ces paroles prononcées par François Rebsamen, ne sont pas passées inaperçues lors de l’inauguration du musée des Beaux-Arts métamorphosé. Et l’on ne souligne pas cela seulement parce que nous sommes à moins de 10 mois des municipales. Dans une vie politique, il est, c’est certain, des dates plus marquantes que d’autres. Et le 17 mai 2019 restera comme l’une d’entre elles pour le maire de Dijon, puisqu’elle correspond à l’issue de l’un de ses plus importants chantiers et à l’ouverture du nouveau phare culturel de la Cité des Ducs. Des travaux qui se seront étendus sur 17 ans, et ce, en plusieurs phases afin de pouvoir permettre la poursuite des visites, avec un investissement de 60 M€ ! Aussi ne pouvait-il que savourer ce « grand jour pour les Dijonnais » marqué par la présence, tout de même, de l’ancien président de la République, François Hollande, du président du conseil constitutionnel et ancien Premier ministre Laurent Fabius, de l’actuel et l’ancien ministres de la Culture, Franck Riester et Frédéric Mitterrand, du président du groupe LREM au Sénat, François Patriat, de parlementaires de tous bords… Mais aussi de nombre d’acteurs de la culture nationaux et internationaux. Sans omettre (comment le pourrait-on !) Yan Pei-Ming, qu’il a remercié « pour l’amour et la fidélité qu’il porte à Dijon », auteur d’une exposition temporaire exceptionnelle (1) intitulée L’Homme qui pleure, en référence à une personnalité qui manquait lors de cette première, Xavier Douroux, le directeur du Consortium malheureusement décédé.
Toujours la gratuité
Ce 17 mai l’heure n’était pas aux larmes mais aux sourires : « Fort de son logis médiéval, ce musée méritait une rénovation à la hauteur de sa réputation qui dépasse les frontières nationales. Ce musée magnifié, transformé, métamorphosé représente un acte de confiance en l’avenir. C’est un symbole de beauté, illustrant le rayonnement de la capitale régionale ! », s’est félicité François Rebsamen, qui a également insisté : « Notre politique volontariste embrasse tous les champs de création culturelle. Afin d’agir pour le plus grand nombre, nous avons mis en place la gratuité dans les musées dès 2004. Certains voudraient que l’on revienne en arrière. Je leur dis non, ce n’est pas ma conception de la culture ! » A ses côtés, Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, qui a apporté sa pierre au financement (2), s’est plu à citer André Malraux : « La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. Merci à Dijon pour cette conquête. Merci du fond du cœur ! »
« Vous avez réussi »
Quant au ministre de la Culture, Franck Riester, il s’est aussi enthousiasmé : « C’est un véritable musée du XXIe siècle, qui a fait le pari de l’audace architecturale. Son toit doré deviendra bientôt aussi célèbre que le toit aux tuiles vernissées de la Bourgogne. Vous avez voulu ouvrir ce palais ducal sur la ville, sur tous les publics et sur son temps. Et vous avez réussi ! » Les remerciements ont également fusé pour l’ensemble des acteurs qui ont œuvré sans relâche à cette grande œuvre, au premier rang desquels le cabinet Yves Lion ou encore l’architecte en chef des monuments historiques Eric Pallot. Une grande réalisation dijonnaise que Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre, avait qualifié la veille de « musée des civilisations… » C’est sur cette citation que François Rebsamen a conclu l’hagiographie du musée des Beaux-Arts. Avant que les quelque 1000 personnes invitées à ce lancement historique et arpentant, pour la première fois, la cour de Bar illuminée par les dalles nouvelle génération, puissent découvrir la métamorphose, enfin nous pourrions écrire ici plutôt la renaissance… du musée des Beaux-Arts. François Devosge, à l’origine de ce musée au siècle des Lumières (rendons tout de même à César…), aurait, à n’en pas douter, apprécié ce 17 mai 2019. Ce peintre dijonnais qui fut tant apprécié de Voltaire, dont le nom véritable n’était autre que François-Marie Arouet ! Comme quoi l’histoire des François perdure…
Camille Gablo
(1) L’Exposition temporaire de Yann Pei-Ming est visible au MBA jusqu’au 23 septembre prochain
(2) 60 M€ d’investissement, dont 25,7 M€ de la Ville, 16,6 M€ de l’Etat, 8,3 M€ de Dijon métropole et 8,4 M€ du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Suez a abondé à hauteur de 800 000 € par le biais du mécénat