Trous noirs et planète bleue

Les scientifiques nous ont livré une surprise tombée du ciel avec la capture d’un trou noir d’une galaxie située à 50 millions d’années-lumière. Voilà un objet d’études pour les spécialistes, un sujet de réflexion pour la Vox Populi – cols bleus, cols blancs ou gilets jaunes confondus – ainsi que pour le couple Elysée-Matignon : méditons au plus vite afin de prendre de la hauteur sur des sujets qui font figure d’astres morts dans le système solaire. En effet, le Brexit est sans cesse reporté, peut-être ad vitam aeternam… Itou pour la réforme de la retraite ou pour la résolution du problème de la dépendance due au grand âge.

Voilà autant d’OVNI inquiétants qui déchirent l’espace-temps français et européen, formant un puits gravitationnel sans fond – dont rien de fédérateur ne s’échappe jamais ! C’était à prévoir : l’inutile chamboule-tout sidéral né du grand débat se fera gober, lui aussi, dans l’immensité noire de la galaxie MAC-PHI 2019 à 12 millions d’années d’euros-gaspi.

D’autres satellites tournoyant dans le ciel de nos nuits blanches ? Et bien, nos retraités à 2001 € par mois présentés comme des « nantis » par l’Exécutif, tandis qu’ils ont vu leurs pensions diminuer de 2% en 2 ans, tout comme les séjours en Ehpad ou les mutuelles complémentaires coûter de plus en plus cher (+ 10 à 12% en un an pour certaines complémentaires). Faut-il compter sur une série d’intoxications alimentaires pour régler à moindre frais le problème plus que crucial de l’avancée en âge de la population ? Ou trouver la solution du côté des champs de fouilles des paléontologues ? C’est peut-être là que l’on dégotera la solution : des équipes de chercheurs viennent de mettre au jour un cousin lointain de l’homo sapiens, vieux de 60 000 ans ; celui-ci vivait dans les Philippines, pas loin de l’actuelle capitale Manille. Or les hommes et les femmes de ces époques – sans pesticides, sans particules fines, sans sacs en plastique, sans automobiles, sans ordis, sans smartphones ou sans carte vitale – avaient la délicatesse de mourir aux alentours de 22/24 ans. Et ce, en dépit d’une alimentation bio respectueuse des circuits courts traditionnels cueilleurs/chasseurs ! Cependant, soulignons qu’ils n’avaient pas eu l’idée (saugrenue ?) de manger vegan : ils aimaient se montrer friands de l’entrecôte de mammouth grillée au feu de bois … Aille-aille, déjà les prémices de l’attaque de la couche d’ozone à cause d’un simple frottement de silex et d’amadou ! Voilà qui illustre la difficulté – dès l’origine de l’humanité – de ne pas abîmer la planète bleue !

Tout s’est encore aggravé lorsque nous sommes devenus plus grands, plus gros, plus prédateurs, plus spéculateurs, plus « modernes » au cours des milliers de générations, ainsi qu’au fil du processus de vie foisonnant qui nous conduit aujourd’hui jusqu’à l’état de nonagénaires, voire de centenaires.

L’évolution de notre boîte crânienne a beau nous avoir filé la grosse tête et nous avoir fait descendre des arbres afin de nous initier à la langue de bois, demeure « la » interrogation primordiale : l’Europe – magnifique idée qui devrait pouvoir traverser les siècles – ne serait-elle pas fort avisée d’ajouter aux 12 étoiles de son drapeau celle du Berger, histoire de ne pas perdre la boussole?

Marie-France Poirier