Dijon l’Hebdo : Est-ce la transmission des savoirs pour laquelle vous avez beaucoup œuvré qui vous a conduit à réfléchir à un projet européen tourné vers les jeunes ?
René-Alexandre Spitz : « A la tête de l’Amicale Bourguignonne des Sports, j’avais présenté dès le printemps 2014 à la commission des sports de Bruxelles 10 propositions sur le thème : l’Europe des jeunes se construit aussi par le sport. Ce projet avait été vivement applaudi mais il n’avait pu aboutir, les budgets des régions qui devaient assurer son financement étant devenus par la suite exsangues. Interpelé par le signal d’alarme de Jacques Attali sur « l’urgence politique à s’occuper des générations à venir », constatant également qu’à l’exception d’Erasmus, pratiquement aucun effort n’a été fait pour la lutte contre le chômage des jeunes européens ainsi que pour leur citoyenneté européenne, j’ai élaboré une nouvelle contribution dans ce domaine capital. Le député Rémi Delatte l’a trouvée innovante et l’a transmise à Arnaud Danjean ainsi qu’à Franck Riester, au titre d’Agir ».
DLH : Votre projet s’inscrit-il dans une démarche partisane à la veille des élections européennes ?
R.-A. S : « Il faut donner un nouveau souffle à l’Union européenne avec un projet dans lequel les jeunes s’impliquent. Je parle ici d’un projet transpartisan qui vise essentiellement un grand brassage utile et une importante mobilisation des jeunes. Et ce, dans tous les domaines : emploi, apprentissage, culture, sport… Il faut, par exemple, que l’Europe se préoccupe de sa jeunesse, de la formation des jeunes défavorisés, issus des quartiers dits sensibles, et de leur éducation au numérique. Ce projet, qui doit émerger de l’élection qui approche, doit redonner envie aux jeunes de croire à nouveau en l’Europe ».
DLH : En quelques mots, pourriez-vous nous donner les grandes lignes de votre projet ?
R.-A. S : « Je propose de développer et étendre la mécanique d’Erasmus à de nouvelles catégories de jeunes : au niveau de l’apprentissage, des écoles et conservatoires de musique, des collèges et lycées dans le domaine sportif… En complément de l’avènement de conseils régionaux des jeunes, je préconise également la création d’un Parlement européen des jeunes, avec toutes les Nations volontaires en abaissant l’âge à 16 ans pour cette élection. Il faudrait ensuite intégrer les jeunes élus européens dans la commission Jeunes du Parlement. Il me semble indispensable de regrouper l’ensemble des aides transversales actuelles les concernant dans une ligne budgétaire unique, dans le cadre du futur budget européen 2021-2027. Celle-ci devra intégrer un engagement financier significatif pour la communication et l’information sur l’ensemble de ces actions avec un suivi sur les 5/6 ans à venir »
DLH : L’avenir de l’Europe passe obligatoirement par les jeunes…
R.-A. S. : « La paix, la libre circulation des personnes ainsi que l’euro sont dorénavant entrés dans les acquis et ces points essentiels ne motivent plus aujourd’hui les jeunes. Il est capital de les associer à un projet dynamique, motivant et citoyen d’une future Europe à reconstruire. Cela mobiliserait, notamment, les 18-26 ans, dont l’abstention est dramatique, à participer à l’élection européenne. Il nous faut leur redonner confiance en l’Europe. Une Europe d’avenir doit se construire avec les jeunes qui sont notre avenir ».
Camille Gablo
Une pierre (jeune) pour Notre-Dame de Paris
Dans sa pierre apportée à l’édification de l’union européenne, René-Alexandre Spitz a ajouté, en dernière minute, son souhait de « faire de la reconstruction de Notre-Dame de Paris le plus grand chantier européen d’insertion de jeunes des métiers d’art ». Non sans expliquer : « Ce permettrait tout à la fois de valoriser l’image de la France par un projet porteur au niveau des jeunes mais aussi de renvoyer l’ascenseur aux donateurs originaires de toute l’Europe. Il suffirait d’intégrer dans des appels d’offres européens une clause obligeant à à avoir recours à l’insertion des jeunes ».