Florissimo est au centre d’une polémique entre la ville de Dijon et son délégataire, Dijon Congrexpo. L’édition 2020 n’aura pas lieu. C’est le souhait du maire.
Dijon l’Hebdo : Financièrement, qu’est-ce que représente l’annulation de Florissimo ?
Jean Battault : Je commencerai par le chiffre d’affaires direct que nous réalisons en vendant des billets d’entrée. La perte sera conséquente puisque la dernière édition avait attiré 185 000 personnes. C’est aussi une perte colossale pour le chiffre d’affaires induit. En regardant la dernière édition, nous estimons à 13 millions d’euros notre contribution à la ville. A titre d’exemple, j’ai rencontré à Florissimo des Hollandais, des Finlandais… Et même des visiteurs qui venaient en bus de Pologne. Ce qui prouve que Florissimo était bien le seul événement international de Dijon. Des étrangers visitant Florissimo, ça correspond à deux nuitées d’hôtel a minima. C’est donc une perte sèche pour l’hôtellerie, la restauration et le commerce du centre ville. Priver Dijon de 185 000 visiteurs dans une période économiquement délétère, c’est se tirer une balle dans le pied. Lorsque nous avons réussi à obtenir le symposium de l’orchidée à Dijon, nous étions en concurrence avec Miami et Paris. A cette époque, nous avions le monde entier présent à Dijon. Des commerçants ont même reconnu qu’on avait parlé jusqu’à 7 langues différentes dans leurs magasins… Nous avons une véritable capacité à entreprendre. Nous sommes les seuls à exercer un tel pouvoir d’attraction capable de réunir les plus grands dans leurs domaines. Nous l’avons démontré tant avec la Foire gastronomique qu’avec Florissimo. »
DLH : Qu’est-ce qui vous empêche de faire Florissimo l’an prochain ?
J. B : « Même si nous n’avons pas besoin de l’accord de la mairie pour monter Florissimo, force est de constater que nous n’avons plus le temps nécessaire pour présenter comme prévu l’édition 2020. Une édition de Florissimo, ça se prépare 3 ans à l’avance. Fort de l’assurance de la mairie, nous avons engagé des frais à hauteur de 100 000 €. Nous subissons un préjudice qui doit correspondre à une indemnité. J’entends bien être remboursé de ces frais. La marque Florissimo est propriété de la mairie. Le risque est qu’elle tombe dans le domaine public après l’annulation de l’événement. Je revendique très naturellement d’en reprendre la propriété. Dès lors, je n’exclus pas la possibilité de monter un Florissimo en 2021 selon les critères que j’ai fixés, qui prennent en compte la bio-diversité et une démarche écologique véritablement sincère. Et qu’on ne me dise pas que je ne suis pas en droite ligne de la volonté municipale. J’ai fait appel au paysagiste que la ville utilise pour la réalisation de ses éco-quartiers. »
Jean Battault : « Je suis un gestionnaire, un meneur d’homme, un développeur ! »
Jean Battault, président de Dijon Congrexpo, a souhaité la publication d’une mise au point que nous publions ci-dessous.
« Fort de ma réussite chez Boudier qui a transformé cette société familiale au plus grand profit de mes successeurs et de l’expérience acquise dans de nombreux mandats locaux et nationaux, je me suis mis au service de la cause de Dijon Congrexpo. Je n’en retire aucun profit personnel, je ne suis pas salarié, indemnisé, défrayé, je n’ai pas de destin local, je sers une cause et une vision du monde. Je passe un équivalent temps d’une demie journée quotidiennement dans cette structure.
Dans ces conditions, il n’est pas exorbitant de ma part de revendiquer des élus municipaux le respect tant pour moi que pour l’association. Je suis un homme de conviction et j’ai horreur du mensonge, des engagements non tenus, de la condescendance, de l’autoritarisme…
NON : il n’y a pas et il n’y a jamais eu de fleurs coupées à Florissimo : c‘est un mensonge !
OUI : les travaux structurants, aérateurs, mise aux normes pour les handicapés, étanchéité de la verrière du Hall 1, stabilité des sols sont à la charge de la Mairie par voie de contrat et de droit.
OUI : Florissimo aurait été comme la précédente édition fait sur le thème de la biodiversité.
OUI : nous sommes entrés dans une démarche éco-responsable afin dʼêtre dans les premiers à obtenir la norme 20 121. Jʼincite la mairie a entamer une telle démarche dans lʼintérêt de la cité.
OUI : nous participons à une vraie politique environnementale et non pas à une manœuvre cosmétique à des fins de captage électorale.
OUI : Dijon Congrexpo était profitable, même après avoir payé les travaux dʼentretien des bâtiments de la ville (ce qui exclut les investissements structurants) ainsi quʼune redevance élevée à la ville. La mairie avait commandité, il y a quelques années, une étude sur le Palais des congrès et le Parc des expositions qui concluait que le meilleur système pour garantir la bonne réalisation de la mission de service public nʼétait pas une gestion en régie ou la création dʼun EPIC ou dʼune SEM, mais bien de confier cette gestion à un partenaire professionnel tiers, que ce partenaire soit doté en capital pour assurer la pérennité de cette mission de service public. Pour être doté en capital son activité devait être profitable, jʼincite M. le Maire à lire les études quʼil a sollicitée !
OUI : la mairie nous a condamnés à mauvaise fortune, en dʼautres termes à gestion ruineuse dans la dernière convention de DSP (ce qui est expressément interdit par la loi).
OUI : la mairie altère gravement lʼexploitation du Palais des congrès et du Parc des expositions par une convention de quatre ans lorsque lʼusage afin de faire coïncider notre activité avec les temps nécessaires à lʼobtention dʼun congrès est en moyenne de trois ans. Nous étions jusquʼà maintenant sur des séquences de 7 ans plus un an de prolongation soit 8 ans.
OUI : la mairie veut détruire notre association, malgré ses excellents résultats et qui fêtera les 100 ans de la première foire gastronomique en 2021.
NON : la mairie nʼorganise pas Florissimo, elle en est un des prestataires de services à hauteur de 150 000 € sur un budget de 2 500 000 € entièrement financé par DijonCongrexpo.
NON : la tenue de FLORISSIMO organisé par nous et uniquement nous de façon récurrente tous les cinq ans au mois de mars ne peut entrer dans les comptes de campagne dʼun candidat et ce de droit et de jurisprudences constants.
NON : le nombre de visiteurs ne baisse pas à la foire de Dijon. En 2018, avec un jour de moins, nous avons reconduit le chiffre de 2017, et mieux encore la foire internationale et gastronomique de Dijon est classée cinquième foire de France derrière Paris, Marseille, Bordeaux et Lyon, battant Strasbourg qui se trouve dans une zone de chalandise sans commune mesure avec Dijon et à proximité de deux frontières. Pour mémoire Dijon est la 25e aire urbaine de France, chercher lʼerreur !
Au temps de ma gestion de la maison Boudier, à l’époque de Robert Poujade, nous avions été classés lʼentreprise la mieux fleurie à Dijon (sans aucune fleurs coupées !). Cʼétait au moment où Dijon avait été classé première ville verte et fleurie de France, depuis nous nous rapprochons plus du mur de lʼAtlantique et de la ligne Siegfried !
Pourquoi tant de haine ? »