Voyage au pays des particules fines
Attention danger ! Dans les gares et tunnels ou dans le métro, une particule fine peut en cacher une autre : la CFDT a déposé un recours devant le Conseil d’Etat afin que soient revues les normes d’exposition des personnels ainsi que des voyageurs. J’ai relu trois fois les taux de poussières auxquels nous sommes actuellement soumis : cent fois le seuil censé ne pas nuire à nos voies respiratoires ainsi qu’à notre système cardiovasculaire ! Il y a 4 ans, la centrale syndicale avait saisi la justice en vain, car – et rien n’a été fait depuis – le code du travail ne protégeait déjà pas la santé des usagers et des travailleurs de la RATP, de la SNCF. D’où mon étonnement en gare de Lyon la semaine dernière, en constatant le nombre de commerces croissant dans les sous-sols – dont de nombreux points de restauration rapide.
Je me pose la question suivante : le Conseil d’Etat, très au fait d’une SNCF en proie à un déficit chronique, permettra-t-il encore longtemps à ses responsables de louer à prix d’or l’emplacement de ces dizaines et dizaines de boutiques ? On attend avec un intérêt non dissimulé la façon dont la justice va suivre son cours, si l’on songe que Guillaume Pepy, le président de la SNCF, est membre du Conseil d’Etat…
Sauvons le soldat Camembert !
Il faut organiser des maquis de résistance et faire front face à une OPA en faveur d’une « AOP camembert Normandie lait pasteurisé ». Voilà ce que je me suis dit, en écoutant à la radio que la bataille du « calendos » avait repris une nouvelle fois ! D’un côté, vous avez les troupes du terroir authentique brandissant la bannière « AOP camembert lait cru », et de l’autre côté le centurion du marketing Lactalis, Luc Morelon, qui veut faire adopter par nos élus politiques une « AOP camembert lait pasteurisé » ! Sous prétexte « que les caractéristiques organoleptiques restent les mêmes entre un camembert au lait cru et un autre au lait thermisé ».
Derrière ce qui pourrait relever du domaine d’une Guerre des Boutons dans les prés, se cache un enjeu de taille. Car, « l’AOP lait cru » interdit de délocaliser les emplois et les activités des zones rurales normandes, impliquant de ce fait un cahier des charges très strict. Donc, rien de commun avec ce que Lactalis entend produire dans ses usines. Ma cousine n’a pas manqué de me dire : « Mais pourquoi, en faire un tel fromage ? » Et bien, tout simplement parce que les fromages de nos terroirs, à l’instar de notre production viticole peuvent faire ou défaire les prochaines élections tant au Sénat qu’au Palais Bourbon. J’observe l’affaire qui dure depuis des lustres avec la même délectation qu’une souris dans sa meule de comté…
C comme le chic de la charentaise
Faisons un grand écart en… pantoufles pour nous glisser jusqu’en Charente. L’usine Rondinaud de Rivières produit la pantoufle « à l’ancienne » et cartonne ! Pas moins de 500 000 Charentaises ont été vendues en un an… Les salariés de la marque utilisent ce qu’on appelle une chèvre – tiens, voilà un vocable qui fleure bon le terroir : c’est un outil typique qui permet de retourner la charentaise. Cette exigence de fabrication génère un confort, auquel les Français sont de plus en plus sensibles. Mais, pas que… Car, le patron de Rondinaud joue astucieusement sur la fibre esthétique, misant sur l’innovation – outre le traditionnel motif écossais de la marque – avec des tissus imprimés, argentés, à pois ou à rayures.
La pantoufle ne s’interdit aucune démarche : elle s’est frayé le chemin du succès en dégottant des partenaires connus, tels que La Pantoufle à Pépère, Princesse tam.tam, Saint James, voire même Le Slip Français. En s’associant avec des marques réputées « cools », la pantoufle vise la cible des « hipster » (un anglicisme désignant à l’origine un artiste bohème américain). La Charentaise a donc tourné les talons à la ringardise, nous installant dans un mode de vie serein, chic et confortable. Un rien intello également, car la pub en ligne vous montre volontiers pantouflant au coin du feu dans un fauteuil, un livre dans une main, et une infusion à la verveine dans l’autre. Vous verrez, c’est la meilleure façon de marcher… Au fait, à quand un relookage des sabots du Morvan ?
Pantouflage
A propos de Charentaises, j’en viens au pantouflage – la godasse universelle des bataillons énarques, X, Sciences-Po, HEC and co qui guerroient alternativement sur les terres de la haute-fonction publique, de la banque, et des entreprises privées ou dotées d’un statut public. J’ai dévoré récemment un petit bouquin dont je recommande la lecture : « Les Intouchables d’Etat » de Vincent Jauvert, grand reporter à l’Obs. Les quelque 250 pages qu’il a commises m’ont plongée avec un intérêt sans faille dans les sphères où règnent l’opacité, l’entre soi et les renvois d’ascenseur et les rémunérations mirifiques, sans qu’on leur demande jamais compte de leur gestion parfois très calamiteuse. La plupart des ministres ou secrétaires d’Etat ou encore des Présidents de la République – actuels ou passés – font (ou ont fait) partie du sérail. D’une présidence à l’autre, rien ne change pour ces « Intouchables » qui régulent notre quotidien, tout en croissant et prospérant hors sol ! J’ai bien du mal à penser que les ors de la République ne renvoient pas leur reflet dans la Galerie des Glaces du château de Versailles !
De l’inédit dans le ciel dijonnais
J’apprécie les initiatives prises par un certain nombre de jeunes gens dijonnais : les uns montent des commerces éphémères dans des lieux emblématiques de notre cité, telle la boutique « Mon joli Shop ». Autre bel exemple dû au collectif « Le Chiffonnier » : l’exposition de l’artiste Victor Vaysse – L’usage des images (jusqu’au 26 avril au 1 bis avenue Junot, à deux pas de la gare Dijon-Portes-Neuves, les mercredis, samedis et dimanches de 14 h à 18 h, ou sur rendez-vous : 06 58 30 19 36 / 06 44 91 60 53). Ce jeune créateur aborde la photographie comme une collecte d’informations retravaillées et revisitées. Victor Vaysse nous fait partager une sensation visuelle – celle que peut procurer une affiche arrachée d’un mur, la jonction de deux architectures, un reflet, des traces ou des dominantes colorées captées des paysages urbains. Certains jugeront ses œuvres un peu trop intellectuelles, mais consacrons-lui un peu de notre temps, car son travail bouscule les horizons !
Poule aux œufs d’or
Pour être dans le vent ce printemps, rien de tel que de s’acheter 2 ou 3 poules à mettre dans le jardin ! Sachez qu’une seule de ces bestioles peut vous donner 200 œufs environ durant une « mandature » de 7 ans. Autre avantage très appréciée dans la mouvance « green 2019 », l’ensemble des déjections d’une seule volaille représente environ une centaine de kilos par an. Gardez-les précieusement pour les mélanger, une fois séchées, à la terre de votre potager, verger ou jardin d’ornement. Elles représentent un apport en azote, élément indispensable au sol ainsi qu’à la photosynthèse des plantes. Comme dans le cochon, tout est bon dans la poule…
Mais attention ! Elevage à éviter sur un balcon en plein centre-ville, même si la vue de votre appart donne sur le jardin Darcy.