Le chant des revenants de Jesmyn Ward

Au cœur de cette histoire, il y a Jojo métis qui vit avec ses grands-parents noirs, sa sœur Kayla et sa mère Léonie. Léonie est une mère par intermittence, tentant d’oublier à travers ses addictions la mort de son frère assassiné, la peine de prison de son compagnon et le rejet total des parents de dernier : des blancs qui exècrent les noirs.

Il y a Jojo et son papy qui l’initie à leur histoire : celle des noirs. La ségrégation n’en demeure pas moins réelle malgré l’abolition, Martin Luther King ou Barak Obama. Papy est solide, papy a tout appris à Jojo. Il y a Richie, enfant mort sans sépulture depuis un demi-siècle, qui chuchote à l’oreille de Jojo. Jojo, Richie et Léonie sont les narrateurs. Ces trois voix s’entremêlent et nous emmènent dans le passé, le présent et l’avenir. Richie petit être qui n’en finit pas de mourir, Léonie trop amoureuse pour s’occuper de ses enfants, Jojo adulte avant l’âge, solaire courageux et tendre.

Dense, poétique, tragique. Une écriture magistrale.