Catherine Hervieu : « Une nouvelle application pour la qualité de l’air »

Air to go… tel est le nom de la nouvelle application gratuite sur smartphone qui vous permettra de connaître la qualité de l’air où que vous soyez. La présidente d’Atmo Bourgogne Franche-Comté, Catherine Hervieu, nous en dit plus.

Dijon l’Hebdo : Vous avez pris la présidence de l’association Atmo BFC après la fusion des deux entités de Bourgogne et de Franche-Comté. J’imagine que pour vous, élu écologiste historique de la capitale régionale, les enjeux sont importants…

Catherine Hervieu : « Evidemment et j’ai voulu que l’on intervienne au-delà de notre mission dévolue par l’Etat, à savoir la surveillance de la qualité de l’air. J’ai souhaité que l’on puisse apporter notre pierre à la sensibilisation, à l’aide à la décision politique ainsi qu’au changement de comportements : comment mieux consommer, mieux se déplacer, mieux se chauffer, mieux jardiner… pour mieux respirer ! »

DLH : Doit-on s’inquiéter de la qualité de l’air sur la métropole dijonnaise ?

C. H. : « Elle n’est pas trop mal. En tenant compte des normes européennes, nous ne dépassons pratiquement jamais les seuils d’alerte, sauf lorsque nous sommes soumis à de super-anticyclones qui plaquent aux sols tous les polluants. C’est, notamment, le cas lors des canicules. Mais, si nous basculons des normes européennes à celles de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) beaucoup plus exigeantes, toute la France apparaît réellement impactée par la pollution atmosphérique ».

DLH : Le 6 avril prochain, Dijon métropole et Atmo BFC organisent une journée spéciale à Latitude 21 intitulée « Mon air, ma santé ». Des nouveautés sont-elles au programme ?

C. H. : « Après avoir inauguré, la veille, la nouvelle station atmosphérique située à proximité du conseil régional, Atmo BFC présentera le 6 avril (1) une nouvelle application gratuite Air to go pour smartphone, destinée, à la fois, à vérifier la qualité de l’air que l’on respire mais aussi à adopter les comportements appropriés aux indices de prévision. Nous avons développé un modèle expérimenté déjà par nos collègues d’Atmo Auvergne Rhône-Alpes sur leur territoire afin de répondre à une sollicitation de l’association départementale des maladies respiratoires. Mais attention, cette nouveauté n’est pas une fin en soi, ce n’est que le début du travail à effectuer »

DLH : Dijon et la métropole sont régulièrement montrées en exemple pour les réalisations favorisant le développement durable. Vous devez, j’imagine, vous en féliciter…

C. H. : « Nous sommes, en effet, en haut des classements pour l’environnement. Le tram, les pistes cyclables, la piétonisation, le réseau urbain de chaleur, les parcs et jardins, la végétalisation du territoire, etc. sont autant de réalisations qui concourent au développement durable. Je pourrais citer aussi la rénovation de l’école Beaumarchais pour la qualité de l’air intérieur ou notre volonté d’avoir des terres agricoles. Mais il y a encore beaucoup à faire. La région ne soutient pas, par exemple, la rénovation de l’habitat dans les quartiers Politique de la Ville. Comment peut-on également fermer la halte ferroviaire de Neuilly qui va à l’encontre de toutes les bonnes pratiques dans le domaine ? Nous devons rester pleinement mobilisés ! »

Propos recueillis par Camille Gabl

(1) Samedi 6 avril de 10 h à 12 h 30, à Latitude 21, 33 rue de Montmuzard à Dijon : Ateliers, expos, démos et applis, visite

 

ATMO en quelques mots

Association Agréée par le Ministère chargé de l’environnement, ATMO Bourgogne-Franche­‐Comté constitue à la fois un référent et un pôle d’expertise dans le domaine de la qualité de l’air en Bourgogne-Franche­‐Comté.

Association régie par la loi 1901, elle se voit confier les missions d’intérêt général de surveillance et d’information sur l’environnement atmosphérique (air ambiant, air intérieur, gaz à effet de serre, énergie).
L’association est présente en Bourgogne-Franche-Comté sur 3 sites :
– Besançon
– Dijon
– Bart (Montbéliard)

 

L’atmosphère : basses couches et hautes couches

L’atmosphère est constituée de plusieurs couches qui se comportent différemment en fonction de l’altitude. Les deux couches qui nous concernent directement sont appelées troposphère et stratosphère.

Dans la troposphère, la température diminue au fur et à mesure que l’on monte. Cette couche inférieure est le siège des phénomènes météorologiques qui assurent le brassage des polluants (force et direction du vent, température). Généralement l’air chaud et les polluants au niveau du sol se dispersent verticalement.

Dans la stratosphère, la température augmente jusqu’à 0°C. C’est dans cette couche de l’atmosphère que la concentration du « bon » ozone est maximale.

 

La pollution de l’air

La pollution atmosphérique est définie comme : « L’introduction par l’Homme, directement ou indirectement, dans l’atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives ».

Les polluants représentent moins de 0,05 % de la composition de l’air mais cette quantité peut avoir un impact important sur la santé et les écosystèmes.

Cette définition rend les activités anthropiques responsables de la pollution atmosphérique. Si cela est vrai, il faut néanmoins savoir que les émissions des activités humaines ne produisent pas à elles seules les concentrations respirées par l’Homme. Elles proviennent aussi des mécanismes naturels (volcans, incendies, marécages, physiologie des organismes vivants…).