Les brèves de Jeanne Vernay

Malibu rue Charrue

L’actualité provoque parfois des télescopages surréalistes… Jugez-en : je m’extrais samedi dernier difficilement d’un face-à-face CRS – Gilets Jaunes, quand je tombe rue Charrue sur d’autres tenues de combat : des dessous affriolants occupent toute la vitrine du tout nouveau magasin évocateur « Secret Désir ». Il faisait dans les 3 ou 4 degrés et la météo était grincheuse à souhait. J’ai aussitôt pensé qu’il fallait une atmosphère hot de chez hot pour enfiler un haut en dentelle noire qui n’abrite de rien : ni du froid, ni d’éventuels regards concupiscents. Bref, j’ai continué ma route jusqu’au boulanger du coin pour acheter mon pain bio, après cette parenthèse digne de Pamela Anderson dans l’insubmersible et torride Alerte à Malibu.

 

Petit conseil

Un bon truc, mesdames. Il m’a été donné par une amie au retour de glaciers en Argentine : par grand froid, entassez T-shirts et petits dessous en coton plutôt qu’un pull ou un gilet en laine (pas forcément jaune). J’ai essayé : c’est terriblement efficace, ça gratte bien moins. Autre avantage : on gagne en esthétique, car on n’a plus la silhouette d’un gros bibendum ou d’un nounours à la veille d’hiberner.

 

Système D

Le commerce en ville a souffert et souffre beaucoup de scènes de rue offerts tous les samedis par les Gilets Jaunes. Beaucoup de petites boutiques, restaurants de quartier, cafés ou agences bancaires se voient contraints de baisser le rideau. Résultat, le compte n’est plus bon du tout… Bref, certains commerçants s’acharnent à trouver des substituts sympas susceptibles de charmer la clientèle. C’est ainsi que le café-restaurant « Entre deux Cours » au 88 rue de la Préfecture lance depuis quelque temps la formule « salon de thé » à partir de 15 heures. Tout est fait maison par la patronne. C’est absolument délicieux et les prix défient toute concurrence. Jugez-en : Thé Gourmand à 5 € 50, café – toujours gourmand – à 4 € 50, la crêpe Nutella, le fondant au chocolat ou la tarte Tatin à 3 € 90. A consommer sans modération…

 

Héros du samedi

Pas question de ne pas souligner une fois encore le courage de tous les commerçants et petits producteurs des Halles qui sont là, le samedi, qu’il pleuve ou qu’il vente des Gilets Jaunes… L’actualité météorologique a beau ne pas leur être favorable, ils sont les héros de notre quotidien – ne rechignant jamais à la tâche ! Savez-vous qu’un couple à la tête d’un petit stand de fruits et légumes va devoir déballer et ensuite remballer jusqu’à deux tonnes de marchandises à chaque marché. Un seul mot : bravo !

 

Evadons nous aux musées

Abordons aux rivages culturels. Il convient aussi d’alimenter les neurones ! Première étape : l’adorable et pittoresque Musée Magnin que j’adore, et qui incite à succomber aux séductions de l’Orient et des peintres orientalistes. Et ce, avec la complicité des musées des Beaux-arts de Dijon et de Lyon, celui de Nuits-Saint-Georges ainsi que de la bibliothèque municipale de Dijon… Il ne vous en coûtera que le prix d’une entrée pour une belle évasion au Maroc, en Algérie, en Tunisie de la fin du 18èmeet du 19ème. Les artistes de ces époques nous entrainent dans un univers rêvé et dans le faste des Mille et Une Nuits. Enfin, autre destination décoiffante, celle-là : le Consortium, rue de Longvic, pour l’exposition d’Emily Mae Smith, première exposition monographique consacrée à cette artiste américaine. Elle rassemble une quarantaine d’œuvres réalisées entre 2014 et 2018, provenant toutes de collections privées internationales. On complètera cette balade à contre-courant des esthétiques convenues avec les œuvres de Mathieu Malouf et Valérie Snobeck. C’est à voir de toute urgence !

 

Appart XXL

Oui, ça s’est passé à Paris où un appart en rez-de-chaussée dans le très chic 7èmearrondissement (1 000m² avec jardin de 300m²) s’est vendu 39 millions d’€ !!! C’eût été la crise du logement dans le dernier numéro « Spécial Immo » de Dijon l’Hebdo, si notre journal avait dû en publier l’annonce. Car… car, il eût fallu élargir les pages au format XXL pour s’en faire l’écho. Dijon n’est pas Paris, l’Ouche n’est pas la Seine, la Place de la Liberté n’est pas non plus la Place de la Concorde. Et je dirai tant mieux parce que le m² dijonnais peut être presque aussi chic tout en étant abordable. Enfin, vivre, travailler et habiter dans une métropole régionale, voilà qui n’a pas de prix au regard d’une qualité de vie de plus en plus prisée. Boulot, métro, dodo n’est pas la devise de la Cité des Ducs.

 

Lire à cœur joie

Surprise fort agréable pour les riverains à l’âme de lecteurs du quartier Montchapet : en dépit de l’hiver, une nouvelle boîte à livres fleurit et ouvre ses (bonnes) feuilles dans le square situé à l’angle du boulevard Spuller et de la rue de Rouen. Il convient de se féliciter de posséder dans ce coin de Dijon un vrai paradis de la lecture. A quelque 200 mètres du petit square, allée Darius Milhaud, on a le bonheur de pouvoir emprunter d’excellents ouvrages pour un abonnement modique, à la Bibliothèque pour Tous Montchapet. Ajoutons que les dames à l’accueil sont charmantes, d’excellent conseil. Si vous aimez le frisson, sachez que ladite bibliothèque regorge de très bons polars.

 

A la casse, ça dépote

Vous êtes désespéré : le dernier contrôle technique de votre petite Peugeot 205 âgée de plus de 25 ans – entièrement mécanique et indemne de tout élément électronique – a été rédhibitoire. Vous devez vous résoudre à l’envoyer à la casse et à vous dégotter un autre… bolide. Tout n’est pas fichu : même hors d’usage, vous avez le loisir de déposer votre voiture dans une casse agréée : elle sera revalorisée sous forme de pièces détachées, ou destinée au recyclage de matériaux. La bonne surprise – si je puis dire, c’est qu’on vous en donnera jusqu’à 100/150 €. De quoi faire deux pleins d’essence sans plomb dans un nouveau véhicule, qui ne vous fera plus péter les plombs à chaque trajet. Je sais-je sais : question humour, rien de super !

 

Crêpes vegan

Pour la Chandeleur, j’ai goûté les nouvelles crêpes vegan, très en vogue. Ni œufs, ni lait de vache mais – soyons fous – une pincée de sucre tout de même. Verdict : les crêpes étaient d’une platitude à vous faire fuir le culte culinaire des croisés de la feuille de laitue, qui – soit dit au passage – sont adorateurs du Veau d’or. J’avais acheté, en effet, plusieurs de ces crêpes à un prix prohibitif. Dans notre société de personnes en majorité plutôt bien nourries, il convient de se pencher sur le ridicule d’un intitulé tel que « la Chandeleur sans cruauté ». Je redoute le pire pour Pâques avec des œufs en chocolat qui n’auront pour vertu cardinale que d’être de simples coquilles vides. Un ridicule en cachant un autre, savez-vous qu’il existe désormais une communauté à Paris qui mène bataille contre le bouton de nacre ? Nous vivons un monde merveilleux…