François-André Allaert : « Il faut oser vendre Dijon ! »

Le président de Dijon Métropole Développement, François-André Allaert, se félicite des bons résultats enregistrés en 2018 en matière de création d’emplois sur l’agglomération. Et de se tourner déjà vers 2019, où il mènera encore la bataille de l’attractivité…

Dijon l’Hebdo : Le palmarès Arthur Loyd a classé Dijon en première position dans la catégorie des métropoles intermédiaires au niveau de l’attractivité et du dynamisme économique. Aussi 2018 fut une grande année pour le président de Dijon Métropole Développement que vous êtes…

François-André Allaert : « L’emploi sur l’agglomération dijonnaise est devenu extrêmement dynamique. Au cours du premier semestre dernier, nous avons enregistré la création de 900 emplois supplémentaires, sur un total de 90 000 emplois privés, soit une augmentation de 1%. Cela vient confirmer cette tendance de l’emploi positif sur le territoire de la métropole. Cela reflète les orientations fortes dans les domaines de la santé, de l’agroalimentaire et du numérique qui portent leurs fruits au service de l’ensemble des secteurs. Il est également intéressant de noter que cette augmentation de l’emploi apparaît dans les services, à hauteur de 70 %, mais aussi, et ce pour la première fois, dans l’industrie. Cela montre bien qu’il ne faut pas oublier que Dijon représente aussi une ville industrielle. L’augmentation d’emplois dans la construction illustre aussi parfaitement le dynamisme retrouvé ».

DLH : Pensez-vous que cette tendance puisse se poursuivre en 2019 ?

F.-A. A. : « Il n’y a pas de raison structurelle pour que cette dynamique s’écroule en 2019 même si les événements que nous venons de connaître ont pénalisé un certain nombre de secteurs, notamment le commerce. Nous continuerons d’œuvrer dans les trois domaines qui représentent la vitrine dijonnaise afin d’attirer des entreprises. L’arrivée de nouvelles écoles d’ingénieurs sur le campus dijonnais (1) apportera également sa pierre à l’édifice du développement. C’est important parce que nous pourrions assister dans une ville de notre taille à une sorte de déséquilibre. Si les sociétés viennent s’implanter à Dijon et qu’elles ne trouvent pas localement de la main d’œuvre extrêmement qualifiée, nous pourrions assister à une rupture. Ces nouvelles écoles d’ingénieurs représentent des éléments très positifs »

DLH : Comment cette prospection s’organise-t-elle ?

F.-A. A. :« Elle se déroule naturellement au travers des salons, notamment ceux de l’immobilier (à l’instar du Mipim, du Simi), mais également de façon directe avec les multiples moyens de communication. Mais elle se fait aussi dans le dur en appelant directement les gens. Il faut oser vendre Dijon ! Dijon Métropole Développement travaille également activement à supporter, au sens noble du terme, la marque Just Dijon et son rayonnement… »

DLH : La région parisienne n’est-elle pas un lieu de prédilection afin de prospecter les entreprises, eu égard à la qualité de vie dijonnaise ?

F.-A. A. : « Nous avons un tropisme naturel car nous ne sommes pas éloignés. Il n’y a pas photo pour beaucoup de gens. Comme les sondages le montrent, Dijon fait partie des métropoles entre 200 000 et 500 000 habitants les plus attractives. C’est une réalité. Ce n’est pas tant la masse salariale que la qualité de vie qui détermine le choix de l’implantation des gens. En parallèle à leur travail, des loisirs de qualité ou encore l’épanouissement des enfants sont essentiels. Nous avons de véritables atouts… »

DLH : S’il ne fallait en retenir qu’un, quel événement majeur souhaiteriez-vous évoquer pour cette année 2019 ?

F.-A. A. : « Le colloque OCS sur les objets connectés de santé et l’intelligence artificielle se déroulera en novembre prochain afin que Dijon continue d’être leader dans le domaine. Ce congrès permettra de voir les avantages de tels dispositifs mais aussi d’avoir une véritable réflexion éthique en exposant les dangers. Ce sont plus que de nouvelles techniques, ils conduiront à repenser la manière dont nous serons soignés non pas dans 20 mais dans 5 ans… »

(1) ESTP (Ecole spéciale des Travaux publics) et ESEO (Ecole supérieure d’électronique de l’ouest)