Adrien Alix, espoir dijonnais du trail en France

Le sportif de 32 ans a 10 ans de course derrière lui et a pris un virage important pour sa carrière. Point sur ses entraînements, projets et objectifs.

Dijon l’Hebdo : Comment êtes-vous arrivé au trail ?

Adrien Alix :« J’ai d’abord pratiqué le triathlon, le duathlon et la course à pied sur route de 2008 à 2015, avec une spécialité pour le 10 km, mais mon corps supportait mal une surface dure. À partir de 2017 j’ai donc essayé le trail qui se déroule sur des sentiers, et ça m’a immédiatement mieux convenu. D’autant que Dijon offre des alentours propices à l’entraînement : des dénivelés variés, une grande diversité de paysages qui permettent de connaître toutes sortes de terrains, sentiers de cailloux ou sous-bois, vignobles ou forêts. »

DLH : C’est un sport plutôt nouveau non ?

A. A : « Oui le trail est à la mode. Les sportifs font aujourd’hui plus attention à leur santé qu’il y a 15 ou 20 ans, ils choisissent donc plutôt les chemins, qui sont plus doux pour les articulations que le bitume, et courir dans la nature est tellement plus agréable. L’objectif n’est pas non plus le même, on se mesure moins aux autres mais plus à soi-même, on veut d’abord terminer la course et ensuite faire le meilleur temps possible. Et puis, c’est plus moderne, les filles et les garçons sont mélangés, par exemple, l’atmosphère générale est plus saine. »

DLH : Vous vous entraînez seul ?

A. A : « Je ne fais pas partie d’un club et pourtant je ne m’entraîne pas seul. Après avoir été coaché plusieurs années par un ami, Paul Lalire, lui-même coureur, c’est Hervé Assadi qui a pris la suite il y a trois mois. Il s’occupe de l’aspect sportif : variation entre fractionné, courses en montée ou descente, footing et musculation ; tandis que le reste est assumé par un autre ami, Bertrand Dupont, qui m’aide pour la recherche de sponsors. Il est présent à chaque course et a été déterminant dans ma réorientation vers le trail. »

DLH : Est-ce qu’on peut gagner sa vie comme coureur ?

A. A :« Non, vraiment pas. En plus de mes entraînements, je travaille dans l’animation sportive avec la mairie de Dijon et les MJC. Mes sponsors, comme l’entreprise dijonnaise GW Solutions ou la Team Trail Running Conseil Dijon, me permettent seulement d’avoir un équipement mais pas plus. Même les deux meilleurs traileurs en France ont un travail à côté, en tout cas à mi-temps. »

Quels sont vos projets ?

A. A : « Pour l’instant, j’ai en tête le trail des Templiers qui aura lieu en septembre 2019 dans le sud de la France et fait 76 km. C’est un rendez-vous très connu qui me permettra de me comparer aux meilleurs, de voir où j’en suis dans ma progression. Entre temps, je ferai plusieurs courses dont celle de Samoëns ainsi que la OCC, une course qui se déroule pendant l’Ultra Trail du Mont-Blanc, de 50 km chacune. J’essaye de ne pas en faire trop souvent car l’intensité de chacune nuit à une performance durable, j’en fais donc en moyenne une par mois. »

DLH : Et un objectif à atteindre ?

A. A :« Comme course ça serait l’Ultra Trail de Mont-Blanc justement. Sinon j’aimerais faire partie des 20 meilleurs nationaux. Avec la course sur route, je n’avais pas pu confirmer donc je voudrais cette fois aller au bout de mes capacités. Je pense avoir encore une dizaine d’années de carrière devant moi et je me donne 3 ou 4 ans pour atteindre ce but.

Propos recueillis par Caroline Cauwe

Palmarès 

Champion de Côte d’Or de Cross Country, en 2013 et 2014 ; champion de Bourgogne au 10 km, en 2013 ; vainqueur du Trail de la Pérouse de 14 km, en 2017 ; du Trail Transmontagne de 19 km, en 2017 ; du Trail Crocofolie de 26 km, en 2017 ; du Trail Chenôve de 26 km, en 2017 ; du Trail Sainte-Marie-sur-Ouche, en 2018 ; du Trail UTCO de 30 km, en 2018 ; détenteur du record au 10 km de Nice, en 30’09.