Une cure de jouvence pour la place Notre-Dame

Afin de sécuriser la place Notre-Dame, incompatible avec les véhicules depuis la récente piétonisation des rues des Forges, Verrerie, Jeannin et Longepierre, la ville a décidé de lui accorder une véritable cure de jouvence…

Vauban qualifia l’église Notre-Dame de « bijou auquel il ne manque qu’une boëte (un écrin) ! » Le maréchal de France de Louis XIV tomba, en effet, sous le charme de cet édifice. Naturellement, les masures qui l’enserraient lorsqu’il la découvrit au XVIIe ont disparu et cette église est, depuis, l’un des éléments majeurs du cœur de ville historique de Dijon. Un des monuments les plus appréciés des touristes, avec son horloge du Jacquemart ainsi que ses gargouilles n’étant pas étrangères à ce pouvoir d’attraction…

S’il était encore notre contemporain, Vauban apprécierait sans conteste le nouvel écrin dont disposera prochainement ce chef d’œuvre de l’architecture bourguignonne du XIIIe siècle. Après la piétonisation des rues alentours (rues des Forges, Verrerie, Jeannin et Longepierre), la place et notamment le parvis de Notre-Dame ont très vite été fortement investis par les piétons, si bien que l’incompatibilité avec les véhicules est apparue au grand jour.

Les fêtes de fin d’année

Aussi, dans un souci de sécurisation de cet espace public, et afin de faire le lien entre les secteurs de la Chouette et Musette, la ville a décidé le prolongement de la piétonisation. Les travaux, qui ont débuté le 6 novembre, seront finalisés au mois de mars. Ils se dérouleront en deux phases distinctes : le renouvellement des réseaux souterrains, dont beaucoup nécessitaient d’être remplacés, et le changement de revêtement. Le parvis sera traité en pavés granit de réemploi, ce type de revêtement étant priorisé au droit des monuments médiévaux. Les surfaces au nord et au sud du parvis seront réalisées en béton bouchardé. Les pieds de façades seront traités en pierres de Bourgogne. Quant à l’emmarchement de l'église Notre-Dame, il sera partiellement effacé afin de faciliter son accessibilité.

Pour ne pas pénaliser l’activité commerçante, les travaux s’interrompront du 15 décembre au 13 janvier, pendant les fêtes de fin d’année, durant lesquelles un cheminement sécurisé sera également matérialisé pour rejoindre les espaces dédiés aux marchés de Noël, de la place de la Libération à la place de la République. A noter aussi que les passages piétons resteront possibles durant toute la durée des travaux grâce à l’installation de passerelles…

Le développement des modes de transports doux étant inscrit dans l’ADN de la ville, afin d’améliorer la qualité et le cadre de vie de ses habitants, une station Velodi ainsi que des anneaux vélos verront le jour. Et, à l’identique de ceux de la place des Cordeliers, un autre secteur qui fut lui aussi offert aux piétons et aux cyclistes, des savonniers du Japon seront plantés et embelliront la perspective de l’office du Tourisme.

Un avenir durable

A quelques pas du musée des Beaux Arts, qui achève sa métamorphose II et qui, lui aussi, inaugurera son nouvel écrin au printemps, les nombreux visiteurs apprécieront, sans conteste, cette nouvelle extension piétonnière du cœur de ville historique de Dijon, classé, rappelons-le, au Patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Climats du vignoble de Bourgogne. Les touristes ne seront pas les seuls puisque les Dijonnais en profiteront aussi pleinement. Comme l’a expliqué le maire de la cité des ducs, François Rebsamen : « Dans ce secteur médiéval sauvegardé, la piétonisation du centre-ville est plébiscitée par les Dijonnais fiers de leur ville ! Cette nouvelle piétonisation équivaut à moins de pollution atmosphérique et sonore, de véritables boucles pour le shopping, une attractivité grandissante pour le tourisme et un embellissement de la ville ! »

C’est ainsi que, depuis 2006, la capitale régionale n’a cessé de s’embellir, à l’instar des grandes villes européennes qui ont toutes fait la part belle aux piétons, à dessein de s’inscrire dans un avenir durable : cette révolution (en douceur) a débuté avec l’une dernières places royales réalisées par Jules Hardouin-Mansart, qui œuvrait, tout comme Vauban, pour le Roi Soleil : la place de la Libération. Comme vous pouvez le voir dans la page ci-contre, de nombreux pas ont été franchis depuis et le destin de plusieurs rues et places s’est éloigné des automobiles.

Place Notre-Dame, les passants pourront observer, sans qu’aucune voiture ne vienne bientôt les perturber, les célèbres gargouilles de l’église, qui ne sont pas les originelles car les premières auraient été démontées après que l’une d’entre-elles tomba sur la tête d’un usurier venant se marier… Enfin ceci est une des légendes de Dijon. La piétonisation, elle, est bien réelle !

Camille Gablo

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