Sécurité alimentaire : Stéphanie y a pris goût

Stéphanie Chevalier-Lopez est dijonnaise et sera peut-être sacrée meilleur ouvrier de France dans la catégorie « conseil et expertise en sécurité alimentaire » début décembre.

C’est une nouvelle classe de ce concours car le métier est récent. Son importance s’est révélée au moment de la crise de la vache folle à la fin des années 90. Ingénieure qualité dans l’agroalimentaire, le rôle de Stéphanie est de veiller à la sécurité et l’hygiène dans ce secteur : « Je contrôle les règlementations chez les uns et les autres c’est à dire que je leur apprends à faire leur propre examen : gérer la codification sur l’étiquetage, qui est assez importante chez les professionnels, évaluer les contraintes chimiques ou les dangers liés à l’élaboration de nouveaux produits, si une personne lance un food truck je lui explique comment gérer les températures, et dans les petites structures je suis responsable qualité ».

Stéphanie s’est d’abord formée à la fac de biologie de Dijon puis a fait ses armes un peu partout en France et dans tous les secteurs des métiers de bouche : « J’ai travaillé dans le sud-ouest, le nord et la Provence et dans des établissements aussi variés que des boulangeries, pâtisseries, pizzerias ou restaurants étoilés. Au bout de quelques années, j’avais l’expérience et la légitimité pour monter mon propre cabinet de conseil et j’ai décidé de me réinstaller à Dijon où je me sens bien. J’ai ici un rayonnement régional pour le suivi en hygiène et je travaille à l’échelle nationale pour les plus grands dossiers ».

La jeune femme a donc créé il y a trois ans « SCL qualité », et a depuis acquis un nom au point de posséder aujourd’hui des clients aussi variés que la Musarde, l’Essentiel, L’un des Sens, l’atelier de la maison Roger, la charcuterie Colin, à Chablis… « Je connaissais quelques personnes en démarrant et depuis j’ai quasiment chaque fois été reconduite, donc mon réseau s’est élargi mais je ne me repose pas sur mes acquis car je dois effectuer des veilles pour rester compétente : connaître les nouveautés, les solutions en cas de crise sanitaire…»

Quand elle s’inscrit au concours du meilleur ouvrier de France en novembre 2017, ils sont 20 de sa catégorie à participer. L’épreuve composée d’un écrit de 4 heures et d’un oral d’une demi-heure consiste à monter une grille d’audit. Qualifiée pour la finale, elle se confrontera à 4 autres candidats. Les 10 et 11 décembre à Dijon, chacun devra établir le plan d’un restaurant ou atelier traiteur, avec la superficie et le matériel à mettre en place ainsi que les flux, le tout selon les détails donnés le jour J. L’épreuve, qui dure cinq heures, est complétée par des questions sur la sécurité alimentaire et se termine par un oral d’une heure.

C. C