Les brèves de Jeanne Vernay

 

Cafés solubles

C’était l’un des cafés de la ville qui fut l’un des plus emblématiques. Il était à lui seul une vraie gazette : du zinc aux tables, les dernières rumeurs du tout-Dijon allaient bon train, chaque matin. Qui, en effet, ne connaissait pas le café  de la Préfecture ? L’ambiance constituée d’une clientèle de vieux habitués et de gens du quartier s’ajoutait à l’accueil bon enfant du couple de patrons. On appréciait ce charme si typique des troquets « à l’ancienne ».  La dispersion de certains services de la Préfecture – leur disparition même comme pour le service des cartes grises -, ainsi que la fermeture de la clinique Sainte-Marthe ou encore l’ouverture de plusieurs brasseries à proximité sont à l’origine d’une baisse considérable de la clientèle. Notamment celle de midi qui appréciait le plat du jour et les desserts savoureux faits maison. Mis en liquidation judiciaire, le fond de commerce du Café de la Préfecture n’a trouvé qu’un seul repreneur. Et encore, celui-ci n’a- t-il fait qu’une offre de rachat à  50 000 €. Or, le cafetier-restaurateur l’avait, il y a 11 ans, acquis pour 340 000 € ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce fait de société reflète la situation dramatique de bien d’autres établissements similaires qui appartiennent  – pour combien de temps encore ? – à l’âme de nos quartiers et se retrouvent aujourd’hui en redressement judiciaire. Nescafé n’a pas l’exclusivité du café… soluble.

 

Maigrir et sourire

Certains hommes politiques ont de l’humour. L’un de mes amis a récemment félicité François Sauvadet, ancien ministre et président du Conseil départemental de Côte-d’Or,  de sa nouvelle silhouette allégée de 10 kilos. Bien évidemment ce même ami, lui aussi taraudé par un souci pondéral, n’a pas manqué de lui demander la recette. Réponse de l’intéressé avec cette belle répartie : « Facile ! J’ai éliminé de mon alimentation tout ce que je n’aimais pas. » Voici la preuve irrémédiable qu’on peut perdre des kilos, tout en gardant de l’esprit !

 

Est-ce véritablement un au revoir ?

Paula Coste, bien connue de moult Dijonnaises soucieuses d’arborer une allure sportico-chic, prend sa retraite et passe la main à son fils Grégory – à qui incombe désormais de gérer les boutiques face à la Poste Grangier. Sa silhouette de femme décidée et pleine d’allant faisait partie intégrante de ce quartier animé par de petits commerces, où l’on trouve matière à faire des achats diversifiés et hors sentiers battus. Mais-mais… Paula gardera un pied dans ses ex-boutiques pour en chapeauter la décoration autour de thèmes dictés par les saisons, l’événementiel ou autre clin d’œil à l’air du temps. Ce n’est donc qu’un demi-au-revoir que nous lui adressons. Bref, à bientôt Paula dans le prochain Tendances, le trimestriel de Dijon L’Hebdo !

 

Nouveaux tournants ?

Ca bouge dans le domaine du déplacement urbain à Paris comme dans de nombreuses métropoles régionales. On annonce pour 2020 l’arrivée de navettes sans conducteurs, dont l’I-Crystal qui aurait une capacité de 16 passagers. Les sociétés Lohr et Transdev sont les deux géniteurs de ces véhicules autonomes qui seraient pilotés depuis un central de pilotage. La France semble être en pole position dans ce domaine. Ce nouveau système de transports publics est actuellement testé, en collaboration avec Renault, à Rouen. Attention ! Pas question pour autant de remiser les trottinettes électriques dont l’usage se répand dans l’hyper-centre de Dijon, ni les vélos. Les vélos justement… La Poste, arguant de son savoir-faire quasi séculaire avec les deux-roues des facteurs, se rêve en opérateur de transports et de loueur de vélos. Et ce, dans un bref avenir. Rien que de très louable, même si l’on regrette que ses performances à acheminer notre courrier quotidien laisse de plus en plus à désirer. Allez, vendez-moi deux timbres prioritaires pour booster mon jeu de jambes à bicyclette…

 

Grill and Cow vachement chouette

Je suis allée récemment dîner au restaurant Grill and Cow qui a son pré-carré face aux Halles. J’ai passé un excellent moment en compagnie de mon neveu dans ce cadre follement atypique : le service est assuré avec gentillesse et efficacité. Un membre du personnel a pris le temps de nous expliquer l’origine des viandes proposées dans la carte des mets ainsi que la différence entre la viande maturée et celle qui ne l’est pas. Au Grill and Cow, on s’instruit donc en se régalant : la viande maturée nous a séduits. Bravo ! A l’heure où on boude de plus en plus la viande à table, la tendance de l’affinage a toutes les chances de  contrebalancer la donne. Le bonheur est donc bien toujours dans le pré !

 

Surdité profonde

A croire que l’Europe a les oreilles bouchées. Jugez-en : la dernière trouvaille de l’administration bruxelloise pour œuvrer dans le sens de la préservation de la planète consiste à prohiber l’usage du … coton-tige. Certes, il s’agit là d’un facteur de pollution tant ce petit truc met du temps à se dégrader. Mais n’y-a-t-il d’autres urgences vitales, politiques voire sociétales à considérer ? N’y-a-t-il pas de puissants lobbies à combattre pour instaurer un monde meilleur ? On est à quelques coudées des élections européennes dont les enjeux sont autrement plus gigantesques qu’un coton-tige. Tout se passe comme si l’Europe n’entendait pas le Dies Irae du concert des nations.

 

Au pas, au pas…

C’est fait ! Emmanuel Macron vient de ferrer les sabots des députés de la République en Marche avec l’élection hautement téléguidée du Maréchal-Ferrant (alias Richard Ferrand ) au perchoir de l’Assemblée nationale. François de Rugis tenait les troupes d’une main pas toujours ferme. Le voilà mis au vert à la place de ce buisson ardent que fut Hulot de Hurle-au-vent. Le Palais Bourbon se voit prié d’aller au pas, au pas…

 

Les incontournables

Il est deux boutiques qui, dans le secteur de la fringue sympa, lookée et pas chère à Dijon, méritent le détour. Elles ont des enseignes qui font rêver : l’une sise rue des Forges se prévaut du nom mythique de Babylone, la seconde rue Musette de celui d’Icône. Elles ont pour point commun d’offrir une ambiance sympathique, sans chichis. Et les responsables de ces lieux où l’on se fait plaisir au retour du marché ou au cours d’une course en ville sont d’excellent conseil, ne vous mettent pas la pression en cas d’hésitation et se décarcassent pour vous trouver la petite robe qui vous donnera l’impression d’être une beauté divine. Bref, ça fait du bien au moral et ça ne déprime pas votre porte-monnaie.