Coup de gueule : EDF met les doigts dans la prise…

 

Rentrée de vacances sous haute tension : je pose ma valise dans le hall de l’immeuble, j’introduis tant bien que mal la clef dans la serrure de ma boîte à lettres et… oh, surprise ! Edf m’écrit dans un français alambiqué, avec graphisme à l’appui, pour me dire que je dois 123 € et des chouias de centimes, en plus de mes paiements mensualisés. Ce reliquat qu’EDF doit prélever dans les 15 jours, concernerait ce que j’aurais consommé du 13 décembre 2017 au début février 2018, et ce, dans l’appartement que j’ai vendu le 13 décembre et quitté le jour-même… Bien évidemment, la personne qui a racheté mon appartement avait en temps et en heure communiqué à un agent EDF l’index du compteur Linky, puis avait contracté  dans la foulée un abonnement EDF. De mon côté, j’avais résilié mon contrat pour en établir un autre concernant le nouveau logement que je venais d’acquérir. Bref, mon acheteur comme moi-même pensions être en règle, et branchés sans court-jus à EDF !

Que nenni, à la lecture de ce courrier me réclamant indûment de l’argent, je fonce sur mon téléphone ; là, je tape les touches 1, 2,3 et 4 ; je subis 12 minutes d’attente, sur fond de musique atroce. Ouf !  Un conseiller – curieusement en totale hibernation au cœur de  l’été torride – me prend en ligne. J’explique mon cas. « Stop ! Je vous arrête, je ne peux pas faire grand-chose, car, décidément vous jouez de malchance : le compteur Linky de votre ex-habitation a eu, semble-t-il, un dysfonctionnement que nous n’avions pas vu et ça complique tout. »

Le lendemain matin, je me réveille l’humeur combattive, bien décidée à démêler un tel imbroglio. Coup de bol, je tombe sur une interlocutrice qui, elle, ne fonctionnait pas en tarif « heures creuses ». Munie de ses conseils, je me suis décarcassée pour photocopier l’acte de vente de mon ex-logis ainsi que le certificat d’achat de mon nouveau domicile. Le tout assorti d’un courrier EDF de décembre 2017 prenant acte de l’abonnement pour mon nouveau domicile le 13 décembre, ainsi que de bien d’autres documents prouvant que je n’habitais plus à mon ancienne adresse. J’ai tout envoyé par la poste à Blois, fief du service clients EDF ! J’attends le verdict de la baguette magique de la Fée Electricité. Mon compte en banque va être automatiquement prélevé de 123 €, avant tout examen du dossier.

EDF a failli sur bien des points, or c’est à moi qu’incombe la corvée d’apporter les preuves que je ne dois pas un sou. De quoi péter les plombs, non ?

Marie-France Poirier