Nathalie Koenders : une première « avec sérénité »

 

 

L’histoire locale retiendra que c’est le lundi 25 juin 2018 que Nathalie Koenders, première adjointe au maire de Dijon, a présidé son premier conseil municipal.

 

« J’ai décidé de confier la mission d’assurer ces intérims pendant mes absences, à Nathalie Koenders pour la Ville et à Pierre Pribetich pour la Métropole », avait communiqué à la presse François Rebsamen, Maire de Dijon et Président de Dijon Métropole, le 10 avril dernier lors de l’annonce de son cancer et de son retrait provisoire de la vie publique durant son traitement.

Lundi 25 juin, sa première adjointe a donc présidé son premier conseil municipal. « Je vais aborder ce conseil avec sérénité et faire en sorte que les projets que l’on défend pour la Ville soient votés », a-t-elle assuré. Une tâche compliquée et pleine de responsabilité que Nathalie Koenders a réalisée avec brio. C’est en tout cas une première adjointe forte et incollable sur n’importe quel dossier qui s’est adressée à la presse avant le conseil municipal, dans le salon bleu du Palais des États de Bourgogne. « J’aimerais d’abord avoir une pensée en ce soir de conseil municipal pour François Rebsamen et vous donner quelques nouvelles, pour simplement vous dire que son traitement se poursuit avec succès et qu’il suit de très près les dossiers de Dijon et de Dijon Métropole », a-t-elle confié sans s’étendre sur le sujet.

 

Zone touristique et contrat avec l’État

 

Ce dernier conseil municipal s’est ouvert sur la question de la contractualisation budgétaire avec l’État. Deux points qui ont engagé plus d’une heure de débat avant de se terminer par un vote en faveur de ce contrat. La première adjointe au maire de Dijon l’avait annoncé quelques heures avant le conseil : « Nous signerons ce contrat, même s’il n’a de contrat que le nom, puisqu’ici c’est une décision de l’État envers les collectivités. Mais nous le faisons pour les Dijonnais car si nous ne signons pas, les sanctions financières seraient bien plus lourdes », avant d’expliquer que « en parallèle, nous émettons des réserves et des amendements parce qu’on trouve que ce contrat n’est pas juste et ne prend pas assez en compte les efforts fournis par la Ville de Dijon et on ne voudrait pas qu’il nous oblige à renoncer à de beaux projets structurants pour notre ville ». En effet, ce contrat avec l’État vise à imposer à toutes les collectivités de réduire ses dépenses de fonctionnement, en plafonnant ces dernières à 1,2 % par an. Un contrat qui, d’après Nathalie Koenders, « nous pénaliserait d’être vertueux et bons élèves ».

Entre autres sujets abordés lors de ce dernier conseil municipal, celui de la zone touristique. Alors que Dijon avait été autorisé à créer une zone touristique internationale (ZTI), permettant les ouvertures des commerces et services le dimanche, ainsi que les ouvertures tardives et de nuit, le 19 avril, le tribunal administratif de Paris avait décidé d’annuler cet arrêté ministériel, prenant effet le 19 août prochain. Si depuis, les ministères de l’Economie et des Affaires étrangères ont confié à l’inspection générale des finances l’analyse de ce dossier, « nous souhaitons proposer au conseil municipal d’enclencher le processus de création d’une zone touristique (ZT) sans attendre les conclusions de ce rapport », explique la première adjointe. « Différente de la ZTI, la ZT n’autorisera les ouvertures des commerces et services que le dimanche et non les ouvertures tardives et de nuit », affirme-t-elle. Un projet voté à la majorité.

 

Des amendes pour ivresse publique et manifeste

 

Facturer aux personnes interpellées pour ivresse sur la voie publique les interventions de la police municipale, « une mesure de tranquillité et de santé publique » qui tient à cœur à la première adjointe dont la tranquillité publique figure parmi ses délégations, et qui « doit avoir un effet dissuasif, pour mieux lutter contre les incivilités ». Cette mesure a été soumise lundi 25 juin au conseil municipal. Des interventions qui « coûtent cher aux contribuables » et « font perdre du temps aux policiers municipaux », d’après Nathalie Koenders qui explique que chaque intervention dure plusieurs heures avant de pouvoir placer l’individu interpelé « en geôle de dégrisement ». Chaque individu concerné pourra maintenant se voir infligé d’une amende de 120 euros en plus de la contravention de deuxième classe prévue par la loi et pouvant monter jusqu’à 150 euros.

Au total, ce sont 34 points qui ont été abordés lors de ce conseil municipal et Nathalie Koenders a levé la séance à 23 h 20.

 

Antonin Tabard