Le CHU Dijon Bourgogne a adopté son nouveau projet d’établissement pour la période 2018-2022. Retour sur le projet ReadapTIC.
C’est certainement le projet le plus conséquent du CHU Dijon Bourgogne. Un bâtiment intelligent qui soigne… « C’était durant une réunion de prospection sur l’avenir de l’hôpital, se souvient Elisabeth Beau, directrice générale du CHU Dijon Bourgogne. Invité en tant qu’ancien doyen de la faculté de médecine de Dijon, le professeur Jean-Pierre Didier a évoqué toute une série de piste de travail sur la prise en charge de la rééducation des patients ».
Docteur en médecine physique et spécialiste de la réadaptation, le professeur Didier, aujourd’hui à la retraite, n’hésite pas à prononcer son étonnement quant à la différence d’utilisation des nouvelles technologies entre l’étape initiale, celle du diagnostic et du traitement de la maladie, et l’étape des soins de suite et de rééducation. « Pour rompre cette inégalité face aux nouvelles technologies, nous avons pensé à concevoir un bâtiment très innovant, basé sur une implantation très importante de nouvelles technologies », explique-t-il. Trois objectifs apparaissent ainsi, faciliter le parcours de rééducation des patients, pouvoir profiter du temps de l’hospitalisation pour leur permettre d’ajuster leurs comportements et pouvoir continuer à vivre sur le lieu de vie habituel dans les meilleures conditions possibles.
Réalité virtuelle, intelligence artificielle et robotique …
« Nous avons choisi plusieurs axes principaux de développement, comme l’environnement patient, mais aussi la réalité virtuelle et la cobotique, et enfin les datas, à travers les objets connectés, les applications et les dispositifs médicaux, couplées à l’intelligence artificielle », décrit le professeur Didier.
Entre autres exemples, les murs des chambres pourront être équipés d’un revêtement permettant d’en modifier l’opacité et la couleur selon les envies des patients. L’éclairage pourra aussi être contrôlé. « Il ne faut pas que le patient se sente isolé. Aussi pourrons-nous faire apparaître son programme sur un affichage mural pour qu’il ait une information régulière de ce qui va lui arriver dans la journée », explique-t-il.
La réalité virtuelle pourra quant à elle être utilisée pour modéliser le lieu de vie habituel du patient pour ainsi permettre de préparer le retour à domicile. Ou encore à la suite d’une amputation d’un membre, la prothèse pourra être modélisée virtuellement pour que le patient apprenne à l’utiliser en toute sécurité.
ReadapTIC sera aussi équipé de cobots pour être envisagé dans la manipulation des patients. Pour la directrice générale du CHU Dijon Bourgogne, « le cobot peut aussi être un facteur d’autonomie du patient, si la machine peut suppléer certaines de ses déficiences et lui permettre de retrouver certaines capacités ».
Autant de projets qui pourraient paraître tout droit sortis d’un film de science-fiction mais qui pourraient s’avérer réel dans un futur relativement proche, d’ici 2021 … Alors qu’un conseil scientifique réunissant l’ensemble des acteurs concernés, y compris les industriels, est en train de se mettre en place, la direction du CHU Dijon Bourgogne affirme déjà que ce nouveau bâtiment sera érigé à la place de l’actuel centre de rééducation et de l’ancien bâtiment d’hémolyse. « Il y a à peu près 11 000 mètres carrés de foncier et nous partirions sur environ 110 lits d’hospitalisation complète et 30 à 40 places d’hôpital de jour », complète la directrice générale du CHU Dijon Bourgogne. Un projet qui, pour le moment, est estimé à 50 millions d’euros.
Antonin Tabard