C’est là une noble initiative qui prévaut à l’exposition d’artistes qui se déroule au Cellier de Clairvaux les 26 et 27 mai : organisée par le Rotary Dijon Bourgogne, en partenariat avec le Fédération de Côte d’Or des centres sociaux ainsi que de la ville de Dijon, l’argent généré par la vente des œuvres est destiné à venir en aide aux familles en difficultés et à leur permettre de partir en vacances.
Laurence Gras, qui a monté l’opération insiste sur le fait qu’il s’agit d’une « première », tout en poursuivant : « J’ai eu beaucoup de plaisir à contacter, puis à rencontrer la dizaine d’artistes qui expose au Cellier de Clairvaux. J’ai été touchée qu’ils me donnent tous très vite leur accord, convaincus du bien-fondé de notre démarche. Nous sommes dans la droite ligne de la devise du Rotary qui tient en deux mots : « Servir d’abord »… Je m’intéresse à l’art en général, et je pense que nous avons réussi à rassembler des peintres et un sculpteur qui offrent aux visiteurs comme aux amateurs une fenêtre grande ouverte sur les courants de la peinture contemporaine. Ils sont dijonnais ou bourguignons, mais trois viennent de Bretagne, les autres de Lille et de Lyon. » Chacun d’eux a écrit un texte pour présenter son travail dans le catalogue très réussi de l’exposition. Yannick Germain évoque « le liquide jardin » de Belle-Ile, où il vit. Le Dijonnais Jean-Claude Sgro célèbre dans ses tableaux la magnificence du corps. Claude Simon peint avec un talent onirique les paysages de la Vingeanne ou ceux de la… savane africaine, tandis que Sandrine Delouis séduit par des scènes de vie joyeuse, colorée ainsi que par des représentations chatoyantes des villes. Quant à Mathilde Abraham, les camaïeux de bleus et les jaunes éclatants de ses huiles sur papier évoquent un feu d’artifices allumé par mille et une vies.
Le visiteur sera infiniment sensible aux tableaux de Catherine Guegan qui ont pour support les buildings de New-York ou bien le thème du voyage ainsi que de l’évasion. Ah ! Voici les étonnants fragments de bateaux voués à la destruction peints par Dilo qui, en amoureuse des mondes marins, se plaît à « transformer une vieille écaille de peinture en écaille de poisson » ! Sylvie Leprince séduit par la peinture instinctive et rythmée, voire onirique, de ses paysages. Hisako Lihashi a fait les Beaux-Arts de Kyoto et vit à Dijon : toute la magie de son travail tient dans son appartenance à une double culture ; les visages et la faune qu’elle peint avec raffinement doivent beaucoup à cette pureté de la calligraphie japonaise.
Autre grand intérêt de cette exposition : les sculptures animalières de Christian Bigeast. Il a remporté l’an dernier le premier prix de sculpture de l’académie Jacques Boitiat à Barbizon. Mention spéciale pour ses ours, dont la plasticité combattive ainsi que la puissance se transforment en émotion positive.
Marie-France Poirier